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La centrifugation du latex pur n'amène que très difficilement la sépara-
tion des globules de caoutchouc. Soumis à la centrifugeuse Jouan à très
grande vitesse, pendant une demi-heure à 6.000 tours, on n'arrive qu'à la
formation d'une mince couche de gomme, qu'il est difficile de séparer com-
plètement des parties sous-jacentes.
On a bien proposé des appareils centrifuges pour la préparation de la
gomme, mais, comme on est obligé, avant de les utiliser, d'additionner le
latex d'acide acétique ils ne servent uniquement qu'à la bonne séparation
de caillot et non à celle, plus intime, des globules.
Ainsi, aussi bien par dessiccation que par centrifugation pure, nous
n'avons nullement à faire à une action de coagulation, mais à un phéno-
mène d'abord de concentration du latex, puis d'agglomération progressive
des globules de caoutchouc.
III. — DE LA COAGULATION SPONTANÉE
ET DES PROCÉDÉS SUSCEPTIBLES DE LA RÉGULARISER
HISTORIQUE. — Lorsque du latex est abandonné à lui-même, il s'épaissit
d'abord, puis se coagule à la façon du lait.
C'est là un fait connu depuis l'origine des saignées d'hévéa. Les seringue-
ros de l'Amazonie n'étaient pas,en effet, sans avoir remarqué qu'ils devaient
traiter le latex le jour même de la récolte, sous peine de le voir coagulé le
lendemain dans les récipients. Mais, lorsque cette prise du latex se fait sans
soins spéciaux, la coagulation est incomplète, d'où perte de caoutchouc.
Au début des saignées d'hévéa, à Ceylan et dans la Péninsule Malaise,
ce fut une des premières méthodes de préparation employée, et les ouvrages
écrits au début ne sont pas sans en faire mention. Cependant, d'abord pour
les raisons que nous avons exposées plus haut, et, ensuite, à cause des
odeurs nauséabondes que dégagent les cuvettes à coagulation, ainsi que la
gomme, pendant les premiers jours de la mise au séchoir, cette méthode
fut complètement rejetée..
C'est ainsi que MM. Ridley et Bamber ont pu noter l'acidification du
latex abandonné à lui-même et sa prise en masse'.
En 1911 (Bulletin Economique de l'Indo-Chine, n° 92), nous avons indiqué
quelques-unes des principales bases de ce mode de préparation de la gomme
d'hévéa, mais cette question n'était pas alors encore au point.
Dès 1913, la Maison Michelin nous faisait part de la grande valeur des
gommes obtenues par la coagulation naturelle.
Nous répondant au sujet de nos essais du 20 au 28 mars 1913, MM. Miche-
lin nous écrivaient le 20 septembre 1913 : « Le résultat le meilleur est celui
obtenu avec la coagulation spontanée, et ceci confirme notre opinion que,
pour les produits de plantation, ce mode de coagulation employé pour
rait être le meilleur. »
Perfectionnant peu à peu cette méthode de préparation, nous I avons ins-
tituée à Suôi-Giao, en 1914..
Dès le début, nous avons reconnu la nécessité d'ajouter du sucre au latex,
lorsque le témoin de la veille montrait une coagulation défectueuse. Les
additions de sucre ne nuisent, du reste, en aucune manière, à la qualité de
la gomme, d'après la Maison Michelin et Cie,
Au lieu d'ajouter du sucre, on arrivait au même résultat en interrompant
pendant un ou deux jours les saignées, de façon à laisser le latex trop dilue
s'enrichir en ses principes constituants à l'intérieur même des ecorces de
l'arbre. Nous activions également la fermentation en ensemençant les latex
du jour avec le sérum provenant des meilleures cuvettes de la veille. Les
bases principales de la coagulation naturelle étaient dès lors établies ,
depuis lors, la question n'a cessé de faire des progrès.
Les études de MM. Grantham et Eaton sont venues d abord confirmer ce
que nous avions fait, puis déterminer que toutes sortes de matières sucrées
pouvaient être utilisées en lieu et place du saccharose. Elles ont, en outre,
apporté une lumière toute nouvelle sur l'importance des matières albumi-
La centrifugation du latex pur n'amène que très difficilement la sépara-
tion des globules de caoutchouc. Soumis à la centrifugeuse Jouan à très
grande vitesse, pendant une demi-heure à 6.000 tours, on n'arrive qu'à la
formation d'une mince couche de gomme, qu'il est difficile de séparer com-
plètement des parties sous-jacentes.
On a bien proposé des appareils centrifuges pour la préparation de la
gomme, mais, comme on est obligé, avant de les utiliser, d'additionner le
latex d'acide acétique ils ne servent uniquement qu'à la bonne séparation
de caillot et non à celle, plus intime, des globules.
Ainsi, aussi bien par dessiccation que par centrifugation pure, nous
n'avons nullement à faire à une action de coagulation, mais à un phéno-
mène d'abord de concentration du latex, puis d'agglomération progressive
des globules de caoutchouc.
III. — DE LA COAGULATION SPONTANÉE
ET DES PROCÉDÉS SUSCEPTIBLES DE LA RÉGULARISER
HISTORIQUE. — Lorsque du latex est abandonné à lui-même, il s'épaissit
d'abord, puis se coagule à la façon du lait.
C'est là un fait connu depuis l'origine des saignées d'hévéa. Les seringue-
ros de l'Amazonie n'étaient pas,en effet, sans avoir remarqué qu'ils devaient
traiter le latex le jour même de la récolte, sous peine de le voir coagulé le
lendemain dans les récipients. Mais, lorsque cette prise du latex se fait sans
soins spéciaux, la coagulation est incomplète, d'où perte de caoutchouc.
Au début des saignées d'hévéa, à Ceylan et dans la Péninsule Malaise,
ce fut une des premières méthodes de préparation employée, et les ouvrages
écrits au début ne sont pas sans en faire mention. Cependant, d'abord pour
les raisons que nous avons exposées plus haut, et, ensuite, à cause des
odeurs nauséabondes que dégagent les cuvettes à coagulation, ainsi que la
gomme, pendant les premiers jours de la mise au séchoir, cette méthode
fut complètement rejetée..
C'est ainsi que MM. Ridley et Bamber ont pu noter l'acidification du
latex abandonné à lui-même et sa prise en masse'.
En 1911 (Bulletin Economique de l'Indo-Chine, n° 92), nous avons indiqué
quelques-unes des principales bases de ce mode de préparation de la gomme
d'hévéa, mais cette question n'était pas alors encore au point.
Dès 1913, la Maison Michelin nous faisait part de la grande valeur des
gommes obtenues par la coagulation naturelle.
Nous répondant au sujet de nos essais du 20 au 28 mars 1913, MM. Miche-
lin nous écrivaient le 20 septembre 1913 : « Le résultat le meilleur est celui
obtenu avec la coagulation spontanée, et ceci confirme notre opinion que,
pour les produits de plantation, ce mode de coagulation employé pour
rait être le meilleur. »
Perfectionnant peu à peu cette méthode de préparation, nous I avons ins-
tituée à Suôi-Giao, en 1914..
Dès le début, nous avons reconnu la nécessité d'ajouter du sucre au latex,
lorsque le témoin de la veille montrait une coagulation défectueuse. Les
additions de sucre ne nuisent, du reste, en aucune manière, à la qualité de
la gomme, d'après la Maison Michelin et Cie,
Au lieu d'ajouter du sucre, on arrivait au même résultat en interrompant
pendant un ou deux jours les saignées, de façon à laisser le latex trop dilue
s'enrichir en ses principes constituants à l'intérieur même des ecorces de
l'arbre. Nous activions également la fermentation en ensemençant les latex
du jour avec le sérum provenant des meilleures cuvettes de la veille. Les
bases principales de la coagulation naturelle étaient dès lors établies ,
depuis lors, la question n'a cessé de faire des progrès.
Les études de MM. Grantham et Eaton sont venues d abord confirmer ce
que nous avions fait, puis déterminer que toutes sortes de matières sucrées
pouvaient être utilisées en lieu et place du saccharose. Elles ont, en outre,
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