Titre : Le Monde colonial illustré : revue mensuelle, commerciale, économique, financière et de défense des intérêts coloniaux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1934-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34459430v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1934 01 janvier 1934
Description : 1934/01/01 (T11,A12,N125)-1934/12/31... 1934/01/01 (T11,A12,N125)-1934/12/31 (T11,A12,N136).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97433455
Source : CIRAD, 2016-192274
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/10/2016
- Aller à la page de la table des matièresIII
- TABLE DES MATIÈRES
- AGRICULTURE
- .......... Page(s) .......... 5
- ARTS
- .......... Page(s) .......... 16
- .......... Page(s) .......... 31
- .......... Page(s) .......... 45
- .......... Page(s) .......... 45
- .......... Page(s) .......... 56
- .......... Page(s) .......... 63
- .......... Page(s) .......... 95
- .......... Page(s) .......... 138
- .......... Page(s) .......... 138
- .......... Page(s) .......... 186
- AVIATION
- .......... Page(s) .......... 14
- .......... Page(s) .......... 8
- .......... Page(s) .......... 26
- .......... Page(s) .......... 31
- .......... Page(s) .......... 46
- .......... Page(s) .......... 80
- .......... Page(s) .......... 96
- .......... Page(s) .......... 157
- .......... Page(s) .......... 157
- .......... Page(s) .......... 157
- CHASSES
- CHEMINS DE FER
- CINÉMA
- ÉLEVAGE
- .......... Page(s) .......... 172
- FOIRES ET EXPOSITIONS
- .......... Page(s) .......... 34
- .......... Page(s) .......... 34
- .......... Page(s) .......... 52
- .......... Page(s) .......... 54
- .......... Page(s) .......... 60
- .......... Page(s) .......... 155
- .......... Page(s) .......... 158
- .......... Page(s) .......... 158
- .......... Page(s) .......... 174
- .......... Page(s) .......... 174
- HISTOIRE
- .......... Page(s) .......... 37
- .......... Page(s) .......... 61
- .......... Page(s) .......... 87
- .......... Page(s) .......... 94
- .......... Page(s) .......... 106
- .......... Page(s) .......... 109
- .......... Page(s) .......... 133
- .......... Page(s) .......... 137
- .......... Page(s) .......... 139
- .......... Page(s) .......... 170
- .......... Page(s) .......... 196
- MARINE
- .......... Page(s) .......... 193
- MATIÈRES PREMIÈRES
- MÉDECINE ET HYGIÈNE
Zg0 rE MONDE COLONIAL ILLUSTRE N° 136. — DÉCEMBRE 1934.
DE L'ÉDUCATION DU PUBLIC
EN POITOU... ET AILLEURS
Il y a SO Comités d'action coloniale répartis sur le terri-
toire de la Métropole. Ce sont des organismes de diffusion de
l'idée coloniale. Il nous est agréable de rendre un particulier
hommage à l'activité de l'Office colonial du Poitou (président,
Général Collon). Le secrétaire général, M. Oscar Bonneau, nous
a envoyé un remarquable rapport sur les forces coloniales
en Poitou, que nous donnons en exemple d'étude à faire
pour chaque département.
LES FORCES COLONIALES EN POITOU.
1. LA PRESSE. — La plus grande partie de la presse
régionale et locale, est favorable à notre propagande. Elle
insère volontiers les communiqués et les articles que nous
lui adressons.
Citons, en particulier : la Petite Gironde ; la France, de
Bordeaux ; l'Ouest-Eclair, de Rennes ; le Phare de la Loire,
et le Populaire,de Nantes ; la Dépêche du Centre, de Tours ;
l'Avenir de la Vienne, et le Journal de l'Ouest, de Poitiers ;
l'Echo de Châtelleraull ; le Mémorial des Deux-Sèvres ;
l'Echo de l'Ouest ; l'Eclair de l'Ouest, et la Revue Niortaise,
de Niort ; le Petit Gâlinais, et l'Echo de Parthenay ; le
Courrier de Bressuire ; la Voix républicaine ; le Progrès des
Deux-Sèvres, et le Bocage et la Plaine, de Thouars; l'Echo
de la Vallée, de Saint-Maixent; le Petit Sauzéen, de Sauzé-
Vaussais ; le Messager de la Vendée et le Publicateur, de
la Roche-sur-Yon ; la Parole républicaine et la Vendée, de
Fontenay-le-Comte ; la Gazette de Loudun ; la Gartempe, de
Montmorillon.
2. LES SOCIÉTÉS PATRIOTIQUES, ET AUTRES. - Le Sou-
venir français ; les sociétés d'anciens combattants, les
amicales d'officiers ou de sous-officiers en retraite, sont des
nôtres ; comme le sont également : l'Association Cham-
plain-d'Aubigné, à Poitiers ; l'Université populaire, et la
Société historique et scientifique, de Niort ; la Société des
conférences littéraires, de Parthenay.
Il va sans dire que les groupements d'anciens coloniaux
de la région font cause commune avec nous : l'Association
des anciens combattants coloniaux, de Poitiers, présidée
par M. Manduchet, premier adjoint au maire; l'Amicale
des anciens coloniaux de la Vendée, que présidait M. Fri-
sonroche ; et le Comité de propagande coloniale local,
récemment fondé sur notre initiative à Fontenay-le-Comte,
présidé par M. Mignonneau.
3. LES OFFICES AGRICOLES. — Il semblerait que, dans le
Poitou, région essentiellement productrice de céréales, nous
eussions dû rencontrer une opposition à notre propagande,
en ce qui concerne le riz. Mais les personnalités qui sont à
la tête des importants organismes agricoles existant dans
les départements qui le composent : M. Naslin, président
de la Chambre d'agriculture, vice-président du Conseil
général, et gros propriétaire en Tunisie ; M. Laforest, direc-
teur des services agricoles des Deux-Sèvres ; M. Taunay.
président du Syndicat agricole des Deux-Sèvres, et son
aimable directeur, M. Bobo ; M. Xavier Bernard, président
de la Chambre d'agriculture de la Vienne, gros propriétaire
foncier au Maroc, sont des hommes trop avertis et trop
intelligents pour ne pas comprendre la nécessité de cette
propagande.
Il n'en a donc rien été. Et nous avons plaisir à constater,
qu'alors même que la ristourne, accordée par l'État aux
agriculteurs qui dénaturent leur blé pour le faire consom-
mer aux animaux, mettait cette denrée à un prix sensi-
blement égal, et parfois inférieur, à celui du riz, les pay-
sans poitevins ont continué à acheter du riz pour l'ali-
mentation animale. Ajoutons, à cette occasion, qu'ils
achètent aussi, de plus en plus, du maïs en petits grains,
pour l'engraissement des volailles, et que les envois en
provenance d'Indochine et de Madagascar sont insuffisants.
Il semble que des débouchés importants sont assurés, dans
notre région, pour ce produit.
4. LES CHAMBRES DE COMMERCE. — La Chambre de
commerce des Deux-Sèvres a le bonheur d'avoir, pour
dirigeants, des hommes aux conceptions très larges, et fort
au courant des questions économiques du monde entier.
Leurs président et vice-président sont, au surplus, des
industriels qui commercent avec nos possessions d'outre-
mer : 1\1. Marot, commandeur de la Légion d'honneur, fa-
bricant de trieurs à grains ; M. Louis Boinot, chamoiseur
et fabricant de gants ; M. Allenet, fabricant d'alcool et de
divers produits chimiques.
Nous avons toujours trouvé, auprès de cette Compagnie,
les plus grands encouragements. C'est sous ses auspices que
se firent plusieurs de nos conférences, et quelques-unes de
ces conférences eurent lieu dans ses salles. C'est encore
dans son nouvel immeuble, et avec ses deniers, que vient
d'être créé, par nos soins, un musée permanent des pro-
duits de la France d'outre-mer, qui sera un modèle du genre,
lorsqu'il sera achevé.
Le Comité de la Sous-région économique du Poitou, et
M. Caillaud, président de la Chambre de commerce de la
Vienne, aussi bien que M. Auchier, président de la Chambre
de commerce de la Vendée, nous ont, également, toujours
donné leur appui moral.
5. L'ARMÉE. — Le général de division du cadre de réserve
F. Collon, notre président, ayant conservé de nombreuses
relations dans l'armée, nous mettons à profit ces relations,
en faisant donner, nous-mêmes, des conférences, dans les
Écoles militaires : d'infanterie, de Saint-Maixent; et
d'artillerie, de Poitiers ; ou encore en faisant entendre,
chaque année, à l'occasion de la Semaine coloniale, des cau-
series, aux élèves de ces écoles et à ceux de l'École de cava.
lerie de Saumur, et au Prytanée militaire de la Flèche ;
causeries qui sont faites par des officiers qualifiés, de ces
différentes écoles.
6. L'UNIVERSITÉ. — M. Martino, recteur de l'Académie
de Poitiers, est membre de notre Comité de patronage.
Les trois inspecteurs d'Académie, de la Vienne, des Deux-
Sèvres, et de la Vendée (MM. Dantzer, Chrétien, les Deni-
niolle), sont acquis à notre œuvre.
Ils nous aident beaucoup, en invitant les chefs d'établis-
sements d'enseignement du deuxième degré à conduire
leurs élèves aux conférences publiques que nous faisons
donner dans les villes principales, et en autorisant la dis-
tribution annuelle, que nous faisons, d'un prix scolaire à
chacun de ces établissements, dans les trois départements.
Il nous fut même permis, à deux reprises, d'encarter des
tracts, dans le Bulletin officiel de l'enseignement primaire,
dans les Deux-Sèvres.
Aux noms de ces partisans, qui nous sont précieux, nous
devons ajouter ceux de MM. Hubert, Castelain, et Voillard,
doyens des Facultés : de droit, des lettres, et des sciences ;
de M. Hébraud, professeur de droit colonial ; de M. Tour-
neur-Aumont, professeur à la Faculté des lettres; de M. Gas-
ton Dez, professeur d'histoire et de géographie au lycée ;
et de M. Lebrault, directeur du Cinéma éducateur de l'En-
seignement dans la Vienne ; tous à Poitiers.
Oscar BONNEAU,
Secrétaire général de l'Office colonial du Poitou.
SUR UNE ILLUSTRE TOMBE
Dans nos numéros (Septembre, Octobre, Novembre)
nous avons demandé aux anciens amis ou collabo-
rateurs du Maréchal de nous parler de lui tel qu'ils
l'avaient connu; nous demandons aujourd'hui à
M. Wladimir d'Ormesson de jeter la dernière gerbe
de souvenirs sur cette illustre tombe.
LYAUTEY ET SON DISCOURS
A L'ACADÉMIE FRANÇAISE
JE me trouvais à l'Académie Française le jour
de la réception de M. Henri de Régnier. Le
comte Albert de Mun le recevait. Dans le dis-
cours que l'illustre orateur catholique prononça, il
fit allusion au général Lyautey dans des termes tels
qu'ils constituaient une sorte de patronage à une
candidature académique. Peu de temps après, en
automne 1912 le général Lyautey était, en effet,
élu à l'unanimité membre de l'Académie Française,
en remplacement de l'historien Henry Houssaye.
Mais, à cette époque, le nouvel immortel était ab-
sorbé par les opérations militaires qu'il poursuivait
au Maroc et qui avaient jeté sur lui tant d'éclat.
Il ne pouvait être question qu'il s'occupât de son
discours et prît séance sous la coupole. Sa récep-
tion fut remise à des temps plus tranquilles. Iro-
nie du sort! Sur ces entrefaites; la guerre européenne
éclata. Ce n'est qu'au lendemain de la victoire des
Alliés que l'on reparla de la réception de Lyautey
à l'Académie. Mais le marquis de Ségur, qui devait
le recevoir, était mort, et c'est à Mgr Duchesne
qu'il appartenait d'accueillir l'illustre soldat sous
la coupole.
Je puis même à cet égard relater un fait assez
intéressant. Mgr Duchesne ne connaissait pas le
général Lyautey. Pendant que ce dernier occupait
le Ministère de la Guerre, il se rendit à Rome, au
mois de janvier 1917 pour y assister à une confé-
rence interalliée et j'accompagnai le général dans
ce déplacement, étant à cette époque son officier
d'ordonnance. Pendant les trois jours que nous
passâmes à Rome, Lyautey, absorbé du matin au
soir par les négociations interalliées, ne put mettre
à exécution le désir qu'il avait d'aller saluer Mgr Du-
chesne au Palais Farnèse. Il me délégua donc pour
présenter ses regrets au prélat. Je m'acquittai de
cette mission. Dans la conversation, Mgr Duchesne,
parlant de la future réception académique de
Lyautey, me dit qu'il savait que le Général avait
échangé une correspondance très volumineuse avec
des membres de sa famille ou des amis intimes au
cours de ses campagnes d'Indo-Chine et de Mada-
gascar et qu'il serait très désireux de posséder une
copie de cette correspondance pour mieux pénétrer
les ressorts psychologiques de Lyautey. Dans le
train qui nous ramena à Paris, je fis part à mon
chef du désir exprimé par Mgr Duchesne. Le Géné-
ral me chargea alors de faire faire une copie de ses
lettres du Tonkin et de Madagascar. Peu de temps
après, Lyautey quittait le Ministère de la Guerre
dans les conditions que l'on sait. Avant de regagner
le Maroc, il dut faire une cure à Vichy. Le Général
ne savait à quoi employer l'oisiveté forcée de ces
vingt et un jours. Il se rongeait. Et tous les soucis,
toutes les graves préoccupations que le Ministère
de la Guerre venait d'accumuler en lui l'empêchait
de dormir et de se soigner. J'eus alors l'idée de lui
proposer de revoir la correspondance du Tonkin
et de Madagascar dont on venait précisément d'a-
chever la copie. Le Général se plongea dans ce
travail, et c'est à ce moment-là qu'il prit la décision
de publier ces fameuses lettres qui connurent,
auprès du public, le succès que l'on sait et que tout
Français doit connaître.
En mai 1920 la situation du Maroc permit au
général Lyautey de prendre quelques semaines de
congé. Cela ne lui était pas arrivé depuis plus de
six ans. Il me fit le grand honneur de venir en pas-
ser une grande partie chez moi, à Ormesson, en
Seine-et-Oise, et c'est alors qu'il se mit au travail
(Photo des collections de M. Wladimir d'Ormesson.)
Le maréchal LYAUTEY dans la tourelle du château d'Or-
messon où était installé son cabinet de travail, en train
de composer son discours de réception à l'Académie
française.
pour préparer son discours de réception à l'Acadé-
mie Française. Quand je dis qu'il se mit au travail,
il faut encore distinguer ! Car, pendant les quinze
premiers jours de son séjour à Ormesson, Lyautey,
heureux de se reposer à la campagne et, si j'ose
dire, de « tirer une flemme » bien méritée, refusait
absolument d'ouvrir un livre de Houssaye. Il
passait ses journées dans le parc. C'était le « Maré-
chal aux champs ». Il emportait souvent un petit
calepin dans sa poche et s'amusait à faire des cro-
quis. Lyautey dessinait fort bien et, s'il en avait
eu le loisir, il aurait pu se livrer à cet art avec un
réel succès. Mais le temps passait. Nous étions quel-
ques-uns à lui rappeler indiscrètement que son congé
s'effritait et que son discours d'Académie n'était
pas commencé... Un jour il prit la résolution de s'y
mettre et, à partir de ce moment, ne quitta plus son
sujet. Je le vois encore dans la petite tourelle com-
muniquant avec sa chambre, que je lui avais amé-
nagée comme cabinet de travail, tantôt à sa table,
tantôt debout, fumant ses cigarettes et dictant à un
secrétaire. Qui ne se rappelle le beau discours qu'il
prononça le 8 juillet à l'Académie Française et dont
Académiciens et public saluèrent debout la magni-
fique péroraison ? Avant de quitter Ormesson, le
maréchal Lyautey me fit le plus beau don que je
pusse rêver. Il me laissa, en effet, pour être conservé
dans nos archives familiales, le manuscrit de ce
discours.
Je l'ai fait relier, et Dieu aidant, il restera dans
la piêce même où il fut composé.
Wladimir d'ORMESSON.
TRAGÉDIES AFRICAINES
LES HOMMES LÉOPARDS
Mme Madeleine Migeon, journaliste belge, a beau-
coup voyagé en Afrique et a exploré des territoires
peu connus. Elle nous donne ci-après un aperçu
de la cruauté de certaines tribus.
LES sociétés secrètes, qui existent dans toutes les
communautés humaines, pullulent en Afrique,
où elles sont l'instrument du sorcier et du
magicien. Elles tissent, au travers du Continent
Noir, un vaste réseau d'institutions sauvages, re-
marquablement organisées, auxquelles se heurte
l'œuvre du civilisateur, qui, à ce jour, n'en a pas
encore découvert le fil conducteur. La gamme des
pratiques rituelles va des simples cérémonies de
l'initiation et de la circoncision, aux crimes les plus
abominables.
C'est de la secte des hommes-léopards que je vais
résumer certains exploits.
On trouve des adeptes de la société des hommes-
léopards dans l'ensemble de l'Afrique nègre.
Si l'ensemble des pratiques sont restées iden-
tiques, les détails varient Le programme est simple :
les sectes d'hommes-léopards vivent de la terreur
qu'elles inspirent et se fortifient par la mort de
leurs victimes.
Au Congo belge, les Mobali-Anioto ont adopté
une remarquable mise en scène pour maquiller
leurs crimes ; une attaque, généralement nocturne,
de leurs victimes par des félins.
Le déguisement, dont s'affuble l'homme-léopard
au Congo belge, consiste en une cagoule, simple
sac percé de deux trous à hauteur des yeux. Un
DE L'ÉDUCATION DU PUBLIC
EN POITOU... ET AILLEURS
Il y a SO Comités d'action coloniale répartis sur le terri-
toire de la Métropole. Ce sont des organismes de diffusion de
l'idée coloniale. Il nous est agréable de rendre un particulier
hommage à l'activité de l'Office colonial du Poitou (président,
Général Collon). Le secrétaire général, M. Oscar Bonneau, nous
a envoyé un remarquable rapport sur les forces coloniales
en Poitou, que nous donnons en exemple d'étude à faire
pour chaque département.
LES FORCES COLONIALES EN POITOU.
1. LA PRESSE. — La plus grande partie de la presse
régionale et locale, est favorable à notre propagande. Elle
insère volontiers les communiqués et les articles que nous
lui adressons.
Citons, en particulier : la Petite Gironde ; la France, de
Bordeaux ; l'Ouest-Eclair, de Rennes ; le Phare de la Loire,
et le Populaire,de Nantes ; la Dépêche du Centre, de Tours ;
l'Avenir de la Vienne, et le Journal de l'Ouest, de Poitiers ;
l'Echo de Châtelleraull ; le Mémorial des Deux-Sèvres ;
l'Echo de l'Ouest ; l'Eclair de l'Ouest, et la Revue Niortaise,
de Niort ; le Petit Gâlinais, et l'Echo de Parthenay ; le
Courrier de Bressuire ; la Voix républicaine ; le Progrès des
Deux-Sèvres, et le Bocage et la Plaine, de Thouars; l'Echo
de la Vallée, de Saint-Maixent; le Petit Sauzéen, de Sauzé-
Vaussais ; le Messager de la Vendée et le Publicateur, de
la Roche-sur-Yon ; la Parole républicaine et la Vendée, de
Fontenay-le-Comte ; la Gazette de Loudun ; la Gartempe, de
Montmorillon.
2. LES SOCIÉTÉS PATRIOTIQUES, ET AUTRES. - Le Sou-
venir français ; les sociétés d'anciens combattants, les
amicales d'officiers ou de sous-officiers en retraite, sont des
nôtres ; comme le sont également : l'Association Cham-
plain-d'Aubigné, à Poitiers ; l'Université populaire, et la
Société historique et scientifique, de Niort ; la Société des
conférences littéraires, de Parthenay.
Il va sans dire que les groupements d'anciens coloniaux
de la région font cause commune avec nous : l'Association
des anciens combattants coloniaux, de Poitiers, présidée
par M. Manduchet, premier adjoint au maire; l'Amicale
des anciens coloniaux de la Vendée, que présidait M. Fri-
sonroche ; et le Comité de propagande coloniale local,
récemment fondé sur notre initiative à Fontenay-le-Comte,
présidé par M. Mignonneau.
3. LES OFFICES AGRICOLES. — Il semblerait que, dans le
Poitou, région essentiellement productrice de céréales, nous
eussions dû rencontrer une opposition à notre propagande,
en ce qui concerne le riz. Mais les personnalités qui sont à
la tête des importants organismes agricoles existant dans
les départements qui le composent : M. Naslin, président
de la Chambre d'agriculture, vice-président du Conseil
général, et gros propriétaire en Tunisie ; M. Laforest, direc-
teur des services agricoles des Deux-Sèvres ; M. Taunay.
président du Syndicat agricole des Deux-Sèvres, et son
aimable directeur, M. Bobo ; M. Xavier Bernard, président
de la Chambre d'agriculture de la Vienne, gros propriétaire
foncier au Maroc, sont des hommes trop avertis et trop
intelligents pour ne pas comprendre la nécessité de cette
propagande.
Il n'en a donc rien été. Et nous avons plaisir à constater,
qu'alors même que la ristourne, accordée par l'État aux
agriculteurs qui dénaturent leur blé pour le faire consom-
mer aux animaux, mettait cette denrée à un prix sensi-
blement égal, et parfois inférieur, à celui du riz, les pay-
sans poitevins ont continué à acheter du riz pour l'ali-
mentation animale. Ajoutons, à cette occasion, qu'ils
achètent aussi, de plus en plus, du maïs en petits grains,
pour l'engraissement des volailles, et que les envois en
provenance d'Indochine et de Madagascar sont insuffisants.
Il semble que des débouchés importants sont assurés, dans
notre région, pour ce produit.
4. LES CHAMBRES DE COMMERCE. — La Chambre de
commerce des Deux-Sèvres a le bonheur d'avoir, pour
dirigeants, des hommes aux conceptions très larges, et fort
au courant des questions économiques du monde entier.
Leurs président et vice-président sont, au surplus, des
industriels qui commercent avec nos possessions d'outre-
mer : 1\1. Marot, commandeur de la Légion d'honneur, fa-
bricant de trieurs à grains ; M. Louis Boinot, chamoiseur
et fabricant de gants ; M. Allenet, fabricant d'alcool et de
divers produits chimiques.
Nous avons toujours trouvé, auprès de cette Compagnie,
les plus grands encouragements. C'est sous ses auspices que
se firent plusieurs de nos conférences, et quelques-unes de
ces conférences eurent lieu dans ses salles. C'est encore
dans son nouvel immeuble, et avec ses deniers, que vient
d'être créé, par nos soins, un musée permanent des pro-
duits de la France d'outre-mer, qui sera un modèle du genre,
lorsqu'il sera achevé.
Le Comité de la Sous-région économique du Poitou, et
M. Caillaud, président de la Chambre de commerce de la
Vienne, aussi bien que M. Auchier, président de la Chambre
de commerce de la Vendée, nous ont, également, toujours
donné leur appui moral.
5. L'ARMÉE. — Le général de division du cadre de réserve
F. Collon, notre président, ayant conservé de nombreuses
relations dans l'armée, nous mettons à profit ces relations,
en faisant donner, nous-mêmes, des conférences, dans les
Écoles militaires : d'infanterie, de Saint-Maixent; et
d'artillerie, de Poitiers ; ou encore en faisant entendre,
chaque année, à l'occasion de la Semaine coloniale, des cau-
series, aux élèves de ces écoles et à ceux de l'École de cava.
lerie de Saumur, et au Prytanée militaire de la Flèche ;
causeries qui sont faites par des officiers qualifiés, de ces
différentes écoles.
6. L'UNIVERSITÉ. — M. Martino, recteur de l'Académie
de Poitiers, est membre de notre Comité de patronage.
Les trois inspecteurs d'Académie, de la Vienne, des Deux-
Sèvres, et de la Vendée (MM. Dantzer, Chrétien, les Deni-
niolle), sont acquis à notre œuvre.
Ils nous aident beaucoup, en invitant les chefs d'établis-
sements d'enseignement du deuxième degré à conduire
leurs élèves aux conférences publiques que nous faisons
donner dans les villes principales, et en autorisant la dis-
tribution annuelle, que nous faisons, d'un prix scolaire à
chacun de ces établissements, dans les trois départements.
Il nous fut même permis, à deux reprises, d'encarter des
tracts, dans le Bulletin officiel de l'enseignement primaire,
dans les Deux-Sèvres.
Aux noms de ces partisans, qui nous sont précieux, nous
devons ajouter ceux de MM. Hubert, Castelain, et Voillard,
doyens des Facultés : de droit, des lettres, et des sciences ;
de M. Hébraud, professeur de droit colonial ; de M. Tour-
neur-Aumont, professeur à la Faculté des lettres; de M. Gas-
ton Dez, professeur d'histoire et de géographie au lycée ;
et de M. Lebrault, directeur du Cinéma éducateur de l'En-
seignement dans la Vienne ; tous à Poitiers.
Oscar BONNEAU,
Secrétaire général de l'Office colonial du Poitou.
SUR UNE ILLUSTRE TOMBE
Dans nos numéros (Septembre, Octobre, Novembre)
nous avons demandé aux anciens amis ou collabo-
rateurs du Maréchal de nous parler de lui tel qu'ils
l'avaient connu; nous demandons aujourd'hui à
M. Wladimir d'Ormesson de jeter la dernière gerbe
de souvenirs sur cette illustre tombe.
LYAUTEY ET SON DISCOURS
A L'ACADÉMIE FRANÇAISE
JE me trouvais à l'Académie Française le jour
de la réception de M. Henri de Régnier. Le
comte Albert de Mun le recevait. Dans le dis-
cours que l'illustre orateur catholique prononça, il
fit allusion au général Lyautey dans des termes tels
qu'ils constituaient une sorte de patronage à une
candidature académique. Peu de temps après, en
automne 1912 le général Lyautey était, en effet,
élu à l'unanimité membre de l'Académie Française,
en remplacement de l'historien Henry Houssaye.
Mais, à cette époque, le nouvel immortel était ab-
sorbé par les opérations militaires qu'il poursuivait
au Maroc et qui avaient jeté sur lui tant d'éclat.
Il ne pouvait être question qu'il s'occupât de son
discours et prît séance sous la coupole. Sa récep-
tion fut remise à des temps plus tranquilles. Iro-
nie du sort! Sur ces entrefaites; la guerre européenne
éclata. Ce n'est qu'au lendemain de la victoire des
Alliés que l'on reparla de la réception de Lyautey
à l'Académie. Mais le marquis de Ségur, qui devait
le recevoir, était mort, et c'est à Mgr Duchesne
qu'il appartenait d'accueillir l'illustre soldat sous
la coupole.
Je puis même à cet égard relater un fait assez
intéressant. Mgr Duchesne ne connaissait pas le
général Lyautey. Pendant que ce dernier occupait
le Ministère de la Guerre, il se rendit à Rome, au
mois de janvier 1917 pour y assister à une confé-
rence interalliée et j'accompagnai le général dans
ce déplacement, étant à cette époque son officier
d'ordonnance. Pendant les trois jours que nous
passâmes à Rome, Lyautey, absorbé du matin au
soir par les négociations interalliées, ne put mettre
à exécution le désir qu'il avait d'aller saluer Mgr Du-
chesne au Palais Farnèse. Il me délégua donc pour
présenter ses regrets au prélat. Je m'acquittai de
cette mission. Dans la conversation, Mgr Duchesne,
parlant de la future réception académique de
Lyautey, me dit qu'il savait que le Général avait
échangé une correspondance très volumineuse avec
des membres de sa famille ou des amis intimes au
cours de ses campagnes d'Indo-Chine et de Mada-
gascar et qu'il serait très désireux de posséder une
copie de cette correspondance pour mieux pénétrer
les ressorts psychologiques de Lyautey. Dans le
train qui nous ramena à Paris, je fis part à mon
chef du désir exprimé par Mgr Duchesne. Le Géné-
ral me chargea alors de faire faire une copie de ses
lettres du Tonkin et de Madagascar. Peu de temps
après, Lyautey quittait le Ministère de la Guerre
dans les conditions que l'on sait. Avant de regagner
le Maroc, il dut faire une cure à Vichy. Le Général
ne savait à quoi employer l'oisiveté forcée de ces
vingt et un jours. Il se rongeait. Et tous les soucis,
toutes les graves préoccupations que le Ministère
de la Guerre venait d'accumuler en lui l'empêchait
de dormir et de se soigner. J'eus alors l'idée de lui
proposer de revoir la correspondance du Tonkin
et de Madagascar dont on venait précisément d'a-
chever la copie. Le Général se plongea dans ce
travail, et c'est à ce moment-là qu'il prit la décision
de publier ces fameuses lettres qui connurent,
auprès du public, le succès que l'on sait et que tout
Français doit connaître.
En mai 1920 la situation du Maroc permit au
général Lyautey de prendre quelques semaines de
congé. Cela ne lui était pas arrivé depuis plus de
six ans. Il me fit le grand honneur de venir en pas-
ser une grande partie chez moi, à Ormesson, en
Seine-et-Oise, et c'est alors qu'il se mit au travail
(Photo des collections de M. Wladimir d'Ormesson.)
Le maréchal LYAUTEY dans la tourelle du château d'Or-
messon où était installé son cabinet de travail, en train
de composer son discours de réception à l'Académie
française.
pour préparer son discours de réception à l'Acadé-
mie Française. Quand je dis qu'il se mit au travail,
il faut encore distinguer ! Car, pendant les quinze
premiers jours de son séjour à Ormesson, Lyautey,
heureux de se reposer à la campagne et, si j'ose
dire, de « tirer une flemme » bien méritée, refusait
absolument d'ouvrir un livre de Houssaye. Il
passait ses journées dans le parc. C'était le « Maré-
chal aux champs ». Il emportait souvent un petit
calepin dans sa poche et s'amusait à faire des cro-
quis. Lyautey dessinait fort bien et, s'il en avait
eu le loisir, il aurait pu se livrer à cet art avec un
réel succès. Mais le temps passait. Nous étions quel-
ques-uns à lui rappeler indiscrètement que son congé
s'effritait et que son discours d'Académie n'était
pas commencé... Un jour il prit la résolution de s'y
mettre et, à partir de ce moment, ne quitta plus son
sujet. Je le vois encore dans la petite tourelle com-
muniquant avec sa chambre, que je lui avais amé-
nagée comme cabinet de travail, tantôt à sa table,
tantôt debout, fumant ses cigarettes et dictant à un
secrétaire. Qui ne se rappelle le beau discours qu'il
prononça le 8 juillet à l'Académie Française et dont
Académiciens et public saluèrent debout la magni-
fique péroraison ? Avant de quitter Ormesson, le
maréchal Lyautey me fit le plus beau don que je
pusse rêver. Il me laissa, en effet, pour être conservé
dans nos archives familiales, le manuscrit de ce
discours.
Je l'ai fait relier, et Dieu aidant, il restera dans
la piêce même où il fut composé.
Wladimir d'ORMESSON.
TRAGÉDIES AFRICAINES
LES HOMMES LÉOPARDS
Mme Madeleine Migeon, journaliste belge, a beau-
coup voyagé en Afrique et a exploré des territoires
peu connus. Elle nous donne ci-après un aperçu
de la cruauté de certaines tribus.
LES sociétés secrètes, qui existent dans toutes les
communautés humaines, pullulent en Afrique,
où elles sont l'instrument du sorcier et du
magicien. Elles tissent, au travers du Continent
Noir, un vaste réseau d'institutions sauvages, re-
marquablement organisées, auxquelles se heurte
l'œuvre du civilisateur, qui, à ce jour, n'en a pas
encore découvert le fil conducteur. La gamme des
pratiques rituelles va des simples cérémonies de
l'initiation et de la circoncision, aux crimes les plus
abominables.
C'est de la secte des hommes-léopards que je vais
résumer certains exploits.
On trouve des adeptes de la société des hommes-
léopards dans l'ensemble de l'Afrique nègre.
Si l'ensemble des pratiques sont restées iden-
tiques, les détails varient Le programme est simple :
les sectes d'hommes-léopards vivent de la terreur
qu'elles inspirent et se fortifient par la mort de
leurs victimes.
Au Congo belge, les Mobali-Anioto ont adopté
une remarquable mise en scène pour maquiller
leurs crimes ; une attaque, généralement nocturne,
de leurs victimes par des félins.
Le déguisement, dont s'affuble l'homme-léopard
au Congo belge, consiste en une cagoule, simple
sac percé de deux trous à hauteur des yeux. Un
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