Titre : La Dépêche coloniale illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1910-12-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327559237
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 31 décembre 1910 31 décembre 1910
Description : 1910/12/31 (A10,N24). 1910/12/31 (A10,N24).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97432237
Source : CIRAD, 2016-191284
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
LA DEPECHE COLONIALE ILLUSTREE 309
ment fertilisées par le limon ainsi déposé.
Les deux autres bras rentrent en Cochin-
-chine, se subdivisent à leur tour, et c'est par
de multiples embouchures que cet immense
cours d'eau se jetie dans la nier de Chine -
Il ueua îorme par ces
différentes branches
constitue un réseau
fluvial d'une grande
importance.
Le lleuve Rouge ou
Song-Coi. prend sj
-' ( IllI 'C C dans les mon-
lagnes du Yunnan, -'t
une altitude d'environ
-.500 mètres ; ses deux
principaux affluents
sont : la rivière Claire,
LI L nord-est et la ri-
vière Noire, au j)ord-
'<'uest.
A l'inverse du Mé-
Ji ung, !e fleuve Rouge
il est pas libre ; de
temps immémorial il
ii été contenu par des
digues et des contre-
digues. L'administra-
tion des Travaux pu-
blics étudie la possi-
h i Ii té de discipliner
l'inconstance du neu-
ve en lui assurant une
distribution mesurée
et régulière par le jeu
il une inondation
adroitement canalisée.
Les deux grands
fleuves indo-chinois
se complètent l'un le
Mékong) par le sys-
me du Dong-Nai, des Yaïco d- de la rivière
de Saigon ; l'autre (le l!euvc Rouge) par le
Thai- Binh (dont l'affluent principal est le
.oong-Cau), avec lequel il est. réuni par les
canaux des Bambous et des Rapides.
Populations. — Les populations indo-chi-
noises présentent une grande variété : habi-
tée depuis de longs siècles, l'Indo-Chine a
subi de nombreuses invasions ou migrations
i i toutes les races s'y sont très fortement mé-
langées. Le groupe de beaucoup le plus im-
portant a 1 heure acluelle est If' gi@o?il)e anna-
mite, qu'il faut mettre à part.
V iennent ensuite par ordre numérique d'im-
portance les Thaï (Laotiens et Tlios du Haut
lonkm , les (,te..-- sain tiges, les Chinois et les Chams ■ leur
nombre total, qu'il est très difficile de préciser
a eievca fo ou 16 millions environ ainsi répartis :
Annamites 12.000.000
TI] ,1 1.200.000
Cambodgiens 1.500.000
Sauvages (Mois. Ivhas. P/lO]Ig':3,; 500 000
Chinois (immigrés; .'."""" 230.000
Ulams 100.000
M A. FAUCONNIER
Délégué adjoint de l'Indo-Chine
Les Annamites paraissent être venus des
confins du Thibet ; ils se sont avancés vers
!e sucl-esl et une fois parvenus en Indo-Chine,
ont dû lutter pendant des siècles contre les
Chams dont le royaume occupait une partie
Palais de l'Indo-Chine
de 1 Annam actuel ; les Chinois les mena-
çaien L également, du côté du nord.
Ils vinrent à bout des Chams dont ils an-
nexèrent le territoire ; mais, pendant plus de
M. CHARLES LEFEBVRE
architecte
dix merles, et maigre plusieurs tentative* de
soulèvement. ils durent subir le joug rhi-
nois qui a valu à l'Annanî ses mo-urs. ses
('1 lU tu III L'S. sa langue et sa eivitisation.
^ A partir du xvr siècle, débarrasses des
Chinois et vainqueurs des Ciiams. les Anna-
mites ont poursuivi leur roule vers le sud et
ont conquis la Coehinchiue sur les Cambod-
giens, de sorte qu'au commencement du xix,
siècle, un de leurs plus grands souverains,
Cta-Long. résidant à Hué. i eunissait. sous son
autorité, les trois pays de Cochinchine, d'\n-
nam et, du Tonkin.
Malgré des croisements multiples avec les
populations au milieu desquelles ils ont vécu
ou qu ils ont combattues, les Annamites for-
ment une race bien caractérisée et la plus
homogène des populations indo-chinoises. Ils
sont presque exclusivement répartis en An-
nam et. dans les deux deltas du Tonkin et
de la Cochinchine ; ils sont surtout agricul-
teurs, à cause de la richesse extraordinaire
des deux deltas qu ils habitent : pécheurs ha-
biles, ils ne s'occupent pas volontiers de corn
merce, laissant ce soin aux femmes pour le
petit commerce et aux Chinois pour les tran-
sactions importantes.
Les Thaï, comme les Annamites, paraissent
également originaires
des confins ciu Thi-
bet, mais tandis que
les Annamites ont pris
la route du sud-est,
les Thaï se sont répan-
dus dans le Laos et
le Siam, vers le sud-
ouest jusque dans la
péninsule malaise ;
on les rencontre en
grand nombre dans !e
Haut-Tonkin où ils
ont très fortement su-
bi l'influence des An-
namites dont ils ont
adopté le costume. Ils
ont également fondé
des principautés plus
ou moins importantes
dans le Laos et se
sont enfin établis ;il,
Siam dont ils ont fait
un grand Etat. Ils peu-
plent également, sous
le nom de Thos, cer-
taines régions du
Haut-Tonkin et on les
rencontre dans la pro-
vince du Kouang-Si et
jusque dans celle du
Kouang - Tchéou en
Chine.
Le caractère monta-
gneux et très tour-
menté des régions ha-
bitées en Indo-Chine par les Thaï est un obs-
tacle à leur groupement en agglomérations
importantes.
On est beaucoup moins renseigné sur l'ori-
gine des Cambodgiens et des Chams ; on
suppose qu'ils sont arrivés en Indo-Chine par
le sud-ouest et le sud.
Les Cambodgiens se rencontrent dans tout
le Cambodge actuel et on en trouve également
des groupements en Cochinchine qu'ils oc-
cupaient jadis. Issus probablement d'une fu-
sion d autochtones avec des conquérants d'ori-
gine hindoue, ils ont eu autrefois une civili-
sation extrêmement brillante dont les ruines
d'Angkor sont le témoin majestueux. Les
Cambodgiens ont lutté à l'est contre les An-
namites qui les ont refoulés dans le pays qu'ils
occupent aujourd h ni : du côté de l'ouest, les
Siamois, leurs anciens vassaux devenus leurs
maîtres, les dépouillèrent d'un certain nom-
bre de territoires au nord et à l'ouest 1 a
France a réussi, en 1904 et en J907, à les leur
faire restituer (provinces de Battambang et de
-'iem Réap).
C'est dans celle-ci que se trouvent les mer-
M. Ch. BERNEL, Secrétaire de la délégation
de l'Indo-Chine
à l'Exposition de Bruxelles
ment fertilisées par le limon ainsi déposé.
Les deux autres bras rentrent en Cochin-
-chine, se subdivisent à leur tour, et c'est par
de multiples embouchures que cet immense
cours d'eau se jetie dans la nier de Chine -
Il ueua îorme par ces
différentes branches
constitue un réseau
fluvial d'une grande
importance.
Le lleuve Rouge ou
Song-Coi. prend sj
-' ( IllI 'C C dans les mon-
lagnes du Yunnan, -'t
une altitude d'environ
-.500 mètres ; ses deux
principaux affluents
sont : la rivière Claire,
LI L nord-est et la ri-
vière Noire, au j)ord-
'<'uest.
A l'inverse du Mé-
Ji ung, !e fleuve Rouge
il est pas libre ; de
temps immémorial il
ii été contenu par des
digues et des contre-
digues. L'administra-
tion des Travaux pu-
blics étudie la possi-
h i Ii té de discipliner
l'inconstance du neu-
ve en lui assurant une
distribution mesurée
et régulière par le jeu
il une inondation
adroitement canalisée.
Les deux grands
fleuves indo-chinois
se complètent l'un le
Mékong) par le sys-
me du Dong-Nai, des Yaïco d- de la rivière
de Saigon ; l'autre (le l!euvc Rouge) par le
Thai- Binh (dont l'affluent principal est le
.oong-Cau), avec lequel il est. réuni par les
canaux des Bambous et des Rapides.
Populations. — Les populations indo-chi-
noises présentent une grande variété : habi-
tée depuis de longs siècles, l'Indo-Chine a
subi de nombreuses invasions ou migrations
i i toutes les races s'y sont très fortement mé-
langées. Le groupe de beaucoup le plus im-
portant a 1 heure acluelle est If' gi@o?il)e anna-
mite, qu'il faut mettre à part.
V iennent ensuite par ordre numérique d'im-
portance les Thaï (Laotiens et Tlios du Haut
lonkm , les (,
nombre total, qu'il est très difficile de préciser
a eievca fo ou 16 millions environ ainsi répartis :
Annamites 12.000.000
TI] ,1 1.200.000
Cambodgiens 1.500.000
Sauvages (Mois. Ivhas. P/lO]Ig':3,; 500 000
Chinois (immigrés; .'."""" 230.000
Ulams 100.000
M A. FAUCONNIER
Délégué adjoint de l'Indo-Chine
Les Annamites paraissent être venus des
confins du Thibet ; ils se sont avancés vers
!e sucl-esl et une fois parvenus en Indo-Chine,
ont dû lutter pendant des siècles contre les
Chams dont le royaume occupait une partie
Palais de l'Indo-Chine
de 1 Annam actuel ; les Chinois les mena-
çaien L également, du côté du nord.
Ils vinrent à bout des Chams dont ils an-
nexèrent le territoire ; mais, pendant plus de
M. CHARLES LEFEBVRE
architecte
dix merles, et maigre plusieurs tentative* de
soulèvement. ils durent subir le joug rhi-
nois qui a valu à l'Annanî ses mo-urs. ses
('1 lU tu III L'S. sa langue et sa eivitisation.
^ A partir du xvr siècle, débarrasses des
Chinois et vainqueurs des Ciiams. les Anna-
mites ont poursuivi leur roule vers le sud et
ont conquis la Coehinchiue sur les Cambod-
giens, de sorte qu'au commencement du xix,
siècle, un de leurs plus grands souverains,
Cta-Long. résidant à Hué. i eunissait. sous son
autorité, les trois pays de Cochinchine, d'\n-
nam et, du Tonkin.
Malgré des croisements multiples avec les
populations au milieu desquelles ils ont vécu
ou qu ils ont combattues, les Annamites for-
ment une race bien caractérisée et la plus
homogène des populations indo-chinoises. Ils
sont presque exclusivement répartis en An-
nam et. dans les deux deltas du Tonkin et
de la Cochinchine ; ils sont surtout agricul-
teurs, à cause de la richesse extraordinaire
des deux deltas qu ils habitent : pécheurs ha-
biles, ils ne s'occupent pas volontiers de corn
merce, laissant ce soin aux femmes pour le
petit commerce et aux Chinois pour les tran-
sactions importantes.
Les Thaï, comme les Annamites, paraissent
également originaires
des confins ciu Thi-
bet, mais tandis que
les Annamites ont pris
la route du sud-est,
les Thaï se sont répan-
dus dans le Laos et
le Siam, vers le sud-
ouest jusque dans la
péninsule malaise ;
on les rencontre en
grand nombre dans !e
Haut-Tonkin où ils
ont très fortement su-
bi l'influence des An-
namites dont ils ont
adopté le costume. Ils
ont également fondé
des principautés plus
ou moins importantes
dans le Laos et se
sont enfin établis ;il,
Siam dont ils ont fait
un grand Etat. Ils peu-
plent également, sous
le nom de Thos, cer-
taines régions du
Haut-Tonkin et on les
rencontre dans la pro-
vince du Kouang-Si et
jusque dans celle du
Kouang - Tchéou en
Chine.
Le caractère monta-
gneux et très tour-
menté des régions ha-
bitées en Indo-Chine par les Thaï est un obs-
tacle à leur groupement en agglomérations
importantes.
On est beaucoup moins renseigné sur l'ori-
gine des Cambodgiens et des Chams ; on
suppose qu'ils sont arrivés en Indo-Chine par
le sud-ouest et le sud.
Les Cambodgiens se rencontrent dans tout
le Cambodge actuel et on en trouve également
des groupements en Cochinchine qu'ils oc-
cupaient jadis. Issus probablement d'une fu-
sion d autochtones avec des conquérants d'ori-
gine hindoue, ils ont eu autrefois une civili-
sation extrêmement brillante dont les ruines
d'Angkor sont le témoin majestueux. Les
Cambodgiens ont lutté à l'est contre les An-
namites qui les ont refoulés dans le pays qu'ils
occupent aujourd h ni : du côté de l'ouest, les
Siamois, leurs anciens vassaux devenus leurs
maîtres, les dépouillèrent d'un certain nom-
bre de territoires au nord et à l'ouest 1 a
France a réussi, en 1904 et en J907, à les leur
faire restituer (provinces de Battambang et de
-'iem Réap).
C'est dans celle-ci que se trouvent les mer-
M. Ch. BERNEL, Secrétaire de la délégation
de l'Indo-Chine
à l'Exposition de Bruxelles
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