Presse et revues
12 pages
Titre : La Dépêche coloniale illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1906-05-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327559237
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 mai 1906 15 mai 1906
Description : 1906/05/15 (A6,N9). 1906/05/15 (A6,N9).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97431850
Source : CIRAD, 2016-191284
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
La Dépêche Coloniale
ILLUSTRÉE
15 Mai 1906 (6e Année) N° 9
Adresse télégraphique : Deponiale-Paris
Code A Z français
Directeur : J.-PAUL TROUILLET
Bureaux :
12, Rue Saint-Georges, Paris
Téléphone : 167-47
L"IndomChinc à l'Exposition de Marseille
L'EXPOSITION de Marseille a eu la rare fortune
de rencontrer, dès la première heure, en
Indo-Chine, non seulement l'appui des
pouvoirs publics, mais encore la sympathie de
flir,lo P(-"Iliaiio.
PAI.AIS DES SERVICES GÉNÉRAUX Di- I." IN" DO-C H IN E
tous. Marseille était pour nous autres,
en effet, la cité aimée. Lorsque nous
revenons des longs séjours en Extrème-
Orient, n'est-ce pas la statue d'or de
Notre-Dame dela Garde qui,lapremière,
nous envoie de loin à travers l'azur du
ciel, le salut affectueux de la France?
L'Indo-Chine, à dire vrai, jugeaitl'heure
bonne pour s'affirmer et montrer à
tous qu'elle avait envie de vivre. Elle
venait d'assister sans en être le moins
du monde troublée dans sa sécurité
intérieure, grâce à sa politique de sa-
gesse et de bonté, au terrible drame
militaire qui s'était agité à ses portes.
Sûre d'elle-même et des races qu'elle
avait conquises plus et mieux que ses
armes, elle avait écouté, sans en pren-
dre alarme, les sombres prédictions qui
lui arrivaient d'Occident. Paisiblement,
elle avait continué de travailler son
grand outillage économique et la mise
en valeur de ses richesses s'achevait
avec méthode. Les populations indigè-
nes s'associaient d'elles-mêmes à notre
oeuvre en montrant chaque jour davan-
tage qu'elles en savaientdémèler lebut.
Un appel lui était fait par une grande
ville de France. Elle accourut de grand
cœur, quelque peu pressée au surplus
de montrer qu'elle n'avait pas trompé
la confiance de la métropole. Un crédit
d'un million et demi fut d'emblée voté par le
conseil supérieur. Il avait été d'abord question
qu'elle se montrât en bloc, dans sa puissante
unité, en un seul pavillon. Puis, peu à peu, l'o-
Phcto Paul Boycr.
M. BEAU, GOUVERNEUR GÉNÉRAL DE L'iNDO-CHINE
riginalité et l'initiative des diverses provinces
de l'union indo-chinoise s'affirmèrent si résolu-
ment que M. le gouverneur général Beau,
revenant sur son projet primitif, n'eut pas le
courage de les enserrer dans les liens
d'une pareille centralisation. De son
libéral respect pour les originalités lo-
cales est née cette variété intéressante
qui distingue la section de l'Indo-Chine
a Marseille.
Chacune des provinces y est bien chez
elle, y a construit son logis d'après ses
traditions, son art et ses souvenirs
propres. Le Cambodge nous a apporté
ses reconstitutions d'Angkoor-Thorm
et le génie kmer, avec une fidélité de
détails qui, peut-être, n'a jamais été
égalée jusqu'ici, ni mieux appuyée sur
des documents authentiques, est venu
planter fièrement sa tente sous le ciel
de Provence. L'Annam a abrité ses
produits à l'ombre de sa belle tour de
Confucius, l'un des monuments les
plus curieux et les plus anciens qui or-
nent les bords verdoyants de la rivière
de Hué, tout près du palais royal,
dont le « cavalier » se dresse, lui aussi,
tout à côté, avec ses lignes d une mas-
sivité puissante et correcte. Le Tonkin
a reconstitué, pour s'y loger, une pa-
gode de la vieille ville royale de Ki-
lua. La Cochinchine, sans avoir à faire
de reconstitution, nous montre, à côté
de son pavillon officiel, une maison de
riche mandarin, apportée toute faite
de Thudaumot et où l'art annamite
ILLUSTRÉE
15 Mai 1906 (6e Année) N° 9
Adresse télégraphique : Deponiale-Paris
Code A Z français
Directeur : J.-PAUL TROUILLET
Bureaux :
12, Rue Saint-Georges, Paris
Téléphone : 167-47
L"IndomChinc à l'Exposition de Marseille
L'EXPOSITION de Marseille a eu la rare fortune
de rencontrer, dès la première heure, en
Indo-Chine, non seulement l'appui des
pouvoirs publics, mais encore la sympathie de
flir,lo P(-"Iliaiio.
PAI.AIS DES SERVICES GÉNÉRAUX Di- I." IN" DO-C H IN E
tous. Marseille était pour nous autres,
en effet, la cité aimée. Lorsque nous
revenons des longs séjours en Extrème-
Orient, n'est-ce pas la statue d'or de
Notre-Dame dela Garde qui,lapremière,
nous envoie de loin à travers l'azur du
ciel, le salut affectueux de la France?
L'Indo-Chine, à dire vrai, jugeaitl'heure
bonne pour s'affirmer et montrer à
tous qu'elle avait envie de vivre. Elle
venait d'assister sans en être le moins
du monde troublée dans sa sécurité
intérieure, grâce à sa politique de sa-
gesse et de bonté, au terrible drame
militaire qui s'était agité à ses portes.
Sûre d'elle-même et des races qu'elle
avait conquises plus et mieux que ses
armes, elle avait écouté, sans en pren-
dre alarme, les sombres prédictions qui
lui arrivaient d'Occident. Paisiblement,
elle avait continué de travailler son
grand outillage économique et la mise
en valeur de ses richesses s'achevait
avec méthode. Les populations indigè-
nes s'associaient d'elles-mêmes à notre
oeuvre en montrant chaque jour davan-
tage qu'elles en savaientdémèler lebut.
Un appel lui était fait par une grande
ville de France. Elle accourut de grand
cœur, quelque peu pressée au surplus
de montrer qu'elle n'avait pas trompé
la confiance de la métropole. Un crédit
d'un million et demi fut d'emblée voté par le
conseil supérieur. Il avait été d'abord question
qu'elle se montrât en bloc, dans sa puissante
unité, en un seul pavillon. Puis, peu à peu, l'o-
Phcto Paul Boycr.
M. BEAU, GOUVERNEUR GÉNÉRAL DE L'iNDO-CHINE
riginalité et l'initiative des diverses provinces
de l'union indo-chinoise s'affirmèrent si résolu-
ment que M. le gouverneur général Beau,
revenant sur son projet primitif, n'eut pas le
courage de les enserrer dans les liens
d'une pareille centralisation. De son
libéral respect pour les originalités lo-
cales est née cette variété intéressante
qui distingue la section de l'Indo-Chine
a Marseille.
Chacune des provinces y est bien chez
elle, y a construit son logis d'après ses
traditions, son art et ses souvenirs
propres. Le Cambodge nous a apporté
ses reconstitutions d'Angkoor-Thorm
et le génie kmer, avec une fidélité de
détails qui, peut-être, n'a jamais été
égalée jusqu'ici, ni mieux appuyée sur
des documents authentiques, est venu
planter fièrement sa tente sous le ciel
de Provence. L'Annam a abrité ses
produits à l'ombre de sa belle tour de
Confucius, l'un des monuments les
plus curieux et les plus anciens qui or-
nent les bords verdoyants de la rivière
de Hué, tout près du palais royal,
dont le « cavalier » se dresse, lui aussi,
tout à côté, avec ses lignes d une mas-
sivité puissante et correcte. Le Tonkin
a reconstitué, pour s'y loger, une pa-
gode de la vieille ville royale de Ki-
lua. La Cochinchine, sans avoir à faire
de reconstitution, nous montre, à côté
de son pavillon officiel, une maison de
riche mandarin, apportée toute faite
de Thudaumot et où l'art annamite
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