Presse et revues
14 pages
Titre : La Dépêche coloniale illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1906-06-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327559237
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 juin 1906 15 juin 1906
Description : 1906/06/15 (A6,N11). 1906/06/15 (A6,N11).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97431835
Source : CIRAD, 2016-191284
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
La Dépêche Coloniale
ILLUSTRÉE
15 Juin 1906 (6e Année) N° 11
Adresse télégraphique : Deponiale-Paris
Co'1c A Z français
Directeur : J.-PAUL TROUILLET
Bureaux :
12, Rue Saint-Georges, Paris
Téléphone : 157-47
LES PORTS I >ï -1 MAROC
Voyage d'études maritimes de la mission Dyé
Après la Conférence d'Algésiras.
I/acte général de la Conférence internatio-
ti0nale d'Algésiras vient d'être signé en
avril ioo6. Il est vrai-
semblable qu'avant la
fin de l'année courante
le sultan de Fez accep-
tera la ratification de
cet accord diplomati-
que. En tout cas, il est
spécifié que l'acte géné-
ral entrera en vigueur
au plus tard le -31 dé-
cembre 1906. Certaines
clauses, notamment la
déclaration relative à
l'organisation de la po-
lice, auront leur effet
• pendant une durée de
cinq années.]
Nous ne voulons pas
étudier ici les répercus-
sions et les conséquen-
ces durables de la Con-
férence d'Algésiras sur
les groupements des na-
tions européennes, ni
préciser à nouveau les
droits spéciaux de la
France dans l'empire
chérifien.
Tout cela a été admirablement
exposé dans les discours de M. Rou-
vier à la Chambre des députés, le
16 décembre 1905, donnant ce but
aux négociations en cours depuis
une année : « que nos droits en
sortent, sinon tous reconnus, du
moins tous préservés ù. Puis tout
cela a été développé et mis en
lumière par la vigoureuse campagne
de M. E. Tardieu dans les colonnes
du Temps, jusqu'à l'aboutissement
des discussions laborieuses d'Al-
gésiras.
Nous constaterons simplement
ce point de fait : qu'une sorte de
charte est instaurée au Maroc, pour
une durée de cinq années. Et que
s'ilaétéimpossibleque cette charte
échappe à la procédure inter-
nationale réclamée par l'Allema-
gne, notre devoir est de concilier
son application avec le dévelop-
pement maximum des intérêts fran-
çais dans l'étendue de l'empire
chérifien. C'est à notre initiative
et à notre énergie qu'il appartient
de faire appel. pour profiter des
égales facilités de commerce accor-
dées à toutes les puissances euro-
péennes.
Il nous faut sans retard créer un
plan d'action économique, et sur-
tout inciter nos commerçants et
nos industriels à s'implanter dans
ce pays par des actes. Il nous faut
enfin agir localement, et non plus
seulement en paroles, afin de créer
une situation de fait contre laquelle
rien ne saurait prévaloir. Les vicissitudes de
l'affaire marocaine nous enseignent impérieuse-
ment le prix du temps, et qu'il n'en est plus à
perdre.
Très sagement la Conférence n'a pas étudié un
plan de réformes générales à appliquer au Maroc;
L' « AIGLE », YACHT DE LA MISSION
LIEUTENANT DE VAISSEAU DYÉ, COMMANDANT LA MISSION
elle n'a complètement défini que le régime en
1 vigueur dans les huit ports ouverts aux Euro-
péens, en ou: re des clauses relatives à la Banque
d'Etat, aux impôts et aux travaux publics.
Nous croyons utile d'appeler l'attention de nos
commerçants sur la situation favorable qui leur
est faite dans ces huit
ports ouverts, qui cons-
tituent la base la plus
importante pour la pé-
n é t r a t i o n économi-
que.
Dans l'article ci-après
est décrite la physio-
nomie de chacun de
ces ports, que notre
mission a spécialement
étudiés dans leurs dé-
tails hydrographiques
et commerciaux.
Notre œuvre, com-
mencée en 1905, durera
plusieurs années en-
core. afin de perfec-
tionner les conditions
de la navigation sur la
côte et l'outillage des
ports, pour servir les
intérêts des compagnies
de navigation et de
commerce, et pour ac-
croître le bien-être des
indigènes marocains par
la mise en valeur des
richesses latentes de leur pays.
Commandant A.-.H. DYÉ.
PREMIÈRE PARTIE
G-én êrsLlités
Aperçu géographique.
Le Maroc est baigné par deux
mers, la Méditerranée et l'Atlanti-
que; et entre les deux, de Ceu ta
au cap Spartcl, quatre-vingts ki-
lomètres de côte environ bordent
le détroit de Gibraltar ; cette fron-
tière maritime a une étendue con-
sidérable depuis l'Oued Kiss, qui
sépare le Maroc de l'Algérie, jus-
qu'aux établissements sahariens
du cap Juby, au sud de l'Oued
Uraâ, où la délimitation n'existe
pas et où l'empire chérifien se
perd dans les sables.
Nous avons parcouru celle côte
à peu près entièrement, puisque,
partis d'Oran, nous sommes allés
jusqu'à l'Oued Sous, bien au sud
de Mogador, en suivant toutes les
sinuosités du rivage, entrant dans
les rares criques accessibles, tâ-
chant en un mot de « connaître
la côte », ce qui élait d'ailleurs
le but de notre mission.
L'aspect n'en est généralement
pas varié; de la frontière algé-
rienne au cap des Trois-Four-
ches, la mer borde en majeure partie une plaine
verdoyante qui descend en pente douce des
ILLUSTRÉE
15 Juin 1906 (6e Année) N° 11
Adresse télégraphique : Deponiale-Paris
Co'1c A Z français
Directeur : J.-PAUL TROUILLET
Bureaux :
12, Rue Saint-Georges, Paris
Téléphone : 157-47
LES PORTS I >ï -1 MAROC
Voyage d'études maritimes de la mission Dyé
Après la Conférence d'Algésiras.
I/acte général de la Conférence internatio-
ti0nale d'Algésiras vient d'être signé en
avril ioo6. Il est vrai-
semblable qu'avant la
fin de l'année courante
le sultan de Fez accep-
tera la ratification de
cet accord diplomati-
que. En tout cas, il est
spécifié que l'acte géné-
ral entrera en vigueur
au plus tard le -31 dé-
cembre 1906. Certaines
clauses, notamment la
déclaration relative à
l'organisation de la po-
lice, auront leur effet
• pendant une durée de
cinq années.]
Nous ne voulons pas
étudier ici les répercus-
sions et les conséquen-
ces durables de la Con-
férence d'Algésiras sur
les groupements des na-
tions européennes, ni
préciser à nouveau les
droits spéciaux de la
France dans l'empire
chérifien.
Tout cela a été admirablement
exposé dans les discours de M. Rou-
vier à la Chambre des députés, le
16 décembre 1905, donnant ce but
aux négociations en cours depuis
une année : « que nos droits en
sortent, sinon tous reconnus, du
moins tous préservés ù. Puis tout
cela a été développé et mis en
lumière par la vigoureuse campagne
de M. E. Tardieu dans les colonnes
du Temps, jusqu'à l'aboutissement
des discussions laborieuses d'Al-
gésiras.
Nous constaterons simplement
ce point de fait : qu'une sorte de
charte est instaurée au Maroc, pour
une durée de cinq années. Et que
s'ilaétéimpossibleque cette charte
échappe à la procédure inter-
nationale réclamée par l'Allema-
gne, notre devoir est de concilier
son application avec le dévelop-
pement maximum des intérêts fran-
çais dans l'étendue de l'empire
chérifien. C'est à notre initiative
et à notre énergie qu'il appartient
de faire appel. pour profiter des
égales facilités de commerce accor-
dées à toutes les puissances euro-
péennes.
Il nous faut sans retard créer un
plan d'action économique, et sur-
tout inciter nos commerçants et
nos industriels à s'implanter dans
ce pays par des actes. Il nous faut
enfin agir localement, et non plus
seulement en paroles, afin de créer
une situation de fait contre laquelle
rien ne saurait prévaloir. Les vicissitudes de
l'affaire marocaine nous enseignent impérieuse-
ment le prix du temps, et qu'il n'en est plus à
perdre.
Très sagement la Conférence n'a pas étudié un
plan de réformes générales à appliquer au Maroc;
L' « AIGLE », YACHT DE LA MISSION
LIEUTENANT DE VAISSEAU DYÉ, COMMANDANT LA MISSION
elle n'a complètement défini que le régime en
1 vigueur dans les huit ports ouverts aux Euro-
péens, en ou: re des clauses relatives à la Banque
d'Etat, aux impôts et aux travaux publics.
Nous croyons utile d'appeler l'attention de nos
commerçants sur la situation favorable qui leur
est faite dans ces huit
ports ouverts, qui cons-
tituent la base la plus
importante pour la pé-
n é t r a t i o n économi-
que.
Dans l'article ci-après
est décrite la physio-
nomie de chacun de
ces ports, que notre
mission a spécialement
étudiés dans leurs dé-
tails hydrographiques
et commerciaux.
Notre œuvre, com-
mencée en 1905, durera
plusieurs années en-
core. afin de perfec-
tionner les conditions
de la navigation sur la
côte et l'outillage des
ports, pour servir les
intérêts des compagnies
de navigation et de
commerce, et pour ac-
croître le bien-être des
indigènes marocains par
la mise en valeur des
richesses latentes de leur pays.
Commandant A.-.H. DYÉ.
PREMIÈRE PARTIE
G-én êrsLlités
Aperçu géographique.
Le Maroc est baigné par deux
mers, la Méditerranée et l'Atlanti-
que; et entre les deux, de Ceu ta
au cap Spartcl, quatre-vingts ki-
lomètres de côte environ bordent
le détroit de Gibraltar ; cette fron-
tière maritime a une étendue con-
sidérable depuis l'Oued Kiss, qui
sépare le Maroc de l'Algérie, jus-
qu'aux établissements sahariens
du cap Juby, au sud de l'Oued
Uraâ, où la délimitation n'existe
pas et où l'empire chérifien se
perd dans les sables.
Nous avons parcouru celle côte
à peu près entièrement, puisque,
partis d'Oran, nous sommes allés
jusqu'à l'Oued Sous, bien au sud
de Mogador, en suivant toutes les
sinuosités du rivage, entrant dans
les rares criques accessibles, tâ-
chant en un mot de « connaître
la côte », ce qui élait d'ailleurs
le but de notre mission.
L'aspect n'en est généralement
pas varié; de la frontière algé-
rienne au cap des Trois-Four-
ches, la mer borde en majeure partie une plaine
verdoyante qui descend en pente douce des
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