Titre : La Dépêche coloniale illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1906-08-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327559237
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 août 1906 15 août 1906
Description : 1906/08/15 (A6,N15). 1906/08/15 (A6,N15).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97431798
Source : CIRAD, 2016-191284
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
La Dépêche Coloniale
ILLUSTRÉE
15 Août 1906 (6* Année) N° 15
Adresse télégraphique : Deponiale-Paris
Code : A Z français
Directeur: J.-PAUL TROUILXJET
Bureaux :
12, Rue Saint Georges, Paris
Téléphone : 157-47
ha nouvelle frontière franeo>..qanglEiise
ENTRE LE NIGER ET LE LflC TCtlfiD
L - 'ACCORD conclu à Londres le 9 avril 1906
entre les délégués de la France et ceux
de la Grande-Bretagne, au sujet d'une
nouvelle ligne de démarcation entre leurs pos-
sessions africaines de la région Niger-Tchad,
a été définitivement ratifié le 29 mai 1906 par
sir Edward Grey, pour l'Angleterre, et M. Paul
LE COMMANDANT MOLL
Cambon, pour la !France. Le nouveau traité met
heureusement fin à la période des grandes diffi-
cultés que, par suite des imperfections de la pré-
cédente frontière (résultant de la Convention
du 14 juin 1898), la France avait rencontrées
dans la résolution de l'important problème de
la liaison sur les rives du Tchad de ses deux
grandes colonies du Soudan et du Congo.
Lors delà conclusion dutraité de 1898, noscon-
naissances géographiques étaient encore tout à
fait insuffisantes concernant la région Niger-Zin-
der-Tchad, car elle avait été visitée seulement par
de rares explorateurs, dont les itinéraires et les
renseignements n'avaient pu donner qu'une
idée très incomplète du pays et de ses habi-
tants, de ses ressources et de ses divisions poli-
tiques.
Cette pénurie de documents cartographiques
avait obligé les négociateurs du traité à tracer
une frontière tout artificielle composée d'arcs de
cercle, de parallèles et de méridiens, dessinant
sur la carte une figure étrangement géométrique,
destinée à donner satisfaction aux intérêts des
deux puissances, c'est-à-dire : Laisser à la France
une bonne route J'accès depuis le Niger jusqu'à
Zinder et au lac Tchad, tout e1l respectant l'inté-
grité des sultanats de Sokoto, de Katséna, de
Kano et de Koukaoua placés sous la protection
britannique.
Mais lorsque, passant à l'application du traité,
le Gouvernement français voulut procéder à
l'occupation des régions sud-sahariennes qui lui
étaient dévolues, il dut constater que la seule
route vraiment praticable du Niger jusqu'à Zin-
der et au Tchad (route Say-Konni, Maradi-Zin-
der-Komadougou) était malheureusement située
presque tout entière dans les territoires réservés
à l'Angleterre ; les quelques points qui restaient
à la France. Filingué, Tahoua, Zinder, N'Guigmi,
étaient séparés les uns des autres par des espaces
désertiques absolument privés d'eau.
Le lieutenant-colonel Péroz et le commandant
Gouraud, qui furent envoyés en 1901 avec un
bataillon de tirailleurs sénégalais, un. peloton
de spahis et une section d'artillerie pour occu-
per le territoire de Zinder, cherchèrent par tous
les moyens possibles à s'affranchir de l'obliga-
tion de traverser le territoire anglais pour assurer
la communication entre le Niger et le lac Tchad :
les routes de Filingué à Tahoua parle déseitd'A-
zaoua, de Guidam-Bado (ouBouza) àTessaoua par
El Hassan, et de Zinder au Tchad par le désert de
Mir furent reconnues à la faveur de l'hive nage,
lorsque, à la suite des pluies d'orage, on a chance
de rencontrer de distance en distance, dans des
creux de rocher ou dans les fonds argileux de
quelques cuvettes, des flaques d'eau croupie,
boueuse et puante, tous les jours un peu plus
salie par les déjections des animaux porteurs
que les convois y viennent abreuver.
Au prix de souffrances et de privations inouïes,
nos troupes réussirent à creuser un certain
nombre de pnits destinés à prolonger quelque
temps la praticabilité de ces routes impraticables;
m..is ces puits s'épuisèrent vite, la nappe des
eaux souterraines dépendant uniquement de la
quantité des pluies —toujours faible en cette
région — tombées pendant l'hivernage. Il fallut
donc se résoudre à emprunter la route normale
passant par Matankari, et pour cela solliciter du
Gouvernement britannique l'autorisation de
faire transiter à travers son territoire nos troupes
et nos convois. Cette autorisation fut accordée,
mais pour quelques mois seulement et avec un
certain nombre de restrictionsfort gênantes.
Les officiers anglais qui faisaient depuis peu
des reconnaissances dans ces régions émirent à ce
moment la prétention d'obliger. nos troupes à
évacuer nos postes de Tahoua et de Guidam-
Bado (Bouza) revendiqués — à tort d'ailleurs —
par la Northern Nigeria comme situés à l'inté-
rieur de l'arc de cercle de 160 kilomètres de
rayon décrit autour de Sokoto comme centre.
Une pareille situation ne pouvait se prolonger
longtemps ; toutefois, avant de prendre une déci-
sion, les deux gouvernements s'entendirent pour
faire reconnaître la position exacte de la fron-
tière litigieuse et étudier les contrées avoisi-
nantes par une commission mixte d'officiers des
deux nations, dirigés par le lieutenant-colonel
Elliot pour l'Angleterre et par le commandant
Moll pour la France. Les travaux sur le terrain
LE CAPITAINE TILHO
se poursuivirent pendant toute l'annee 1903 et
la rlus grande partie de l'année 1904.
Mais, dès avant leur complet achèvement, la
France et l'Angleterre avaient entamé et mené à
bonne fin les importantes négociations qui abou-
tirent à la signature de la convention du 8 avril
1904," dont un article se préoccupait du règle-
ment de la question du territoire de Zinder par
l'établissement d'une nouvelle ligne frontière,
située notablement au sud de celle du 14 juin
1898 ; une clause spéciale stipulait en même
temps, que ce nouveau tracé de la frontière ne
deviendrait définitif que lorsque les commis-
saires chargés par les deux Gouvernements de
reconnaître et d'étudier les territoires intéressés
ILLUSTRÉE
15 Août 1906 (6* Année) N° 15
Adresse télégraphique : Deponiale-Paris
Code : A Z français
Directeur: J.-PAUL TROUILXJET
Bureaux :
12, Rue Saint Georges, Paris
Téléphone : 157-47
ha nouvelle frontière franeo>..qanglEiise
ENTRE LE NIGER ET LE LflC TCtlfiD
L - 'ACCORD conclu à Londres le 9 avril 1906
entre les délégués de la France et ceux
de la Grande-Bretagne, au sujet d'une
nouvelle ligne de démarcation entre leurs pos-
sessions africaines de la région Niger-Tchad,
a été définitivement ratifié le 29 mai 1906 par
sir Edward Grey, pour l'Angleterre, et M. Paul
LE COMMANDANT MOLL
Cambon, pour la !France. Le nouveau traité met
heureusement fin à la période des grandes diffi-
cultés que, par suite des imperfections de la pré-
cédente frontière (résultant de la Convention
du 14 juin 1898), la France avait rencontrées
dans la résolution de l'important problème de
la liaison sur les rives du Tchad de ses deux
grandes colonies du Soudan et du Congo.
Lors delà conclusion dutraité de 1898, noscon-
naissances géographiques étaient encore tout à
fait insuffisantes concernant la région Niger-Zin-
der-Tchad, car elle avait été visitée seulement par
de rares explorateurs, dont les itinéraires et les
renseignements n'avaient pu donner qu'une
idée très incomplète du pays et de ses habi-
tants, de ses ressources et de ses divisions poli-
tiques.
Cette pénurie de documents cartographiques
avait obligé les négociateurs du traité à tracer
une frontière tout artificielle composée d'arcs de
cercle, de parallèles et de méridiens, dessinant
sur la carte une figure étrangement géométrique,
destinée à donner satisfaction aux intérêts des
deux puissances, c'est-à-dire : Laisser à la France
une bonne route J'accès depuis le Niger jusqu'à
Zinder et au lac Tchad, tout e1l respectant l'inté-
grité des sultanats de Sokoto, de Katséna, de
Kano et de Koukaoua placés sous la protection
britannique.
Mais lorsque, passant à l'application du traité,
le Gouvernement français voulut procéder à
l'occupation des régions sud-sahariennes qui lui
étaient dévolues, il dut constater que la seule
route vraiment praticable du Niger jusqu'à Zin-
der et au Tchad (route Say-Konni, Maradi-Zin-
der-Komadougou) était malheureusement située
presque tout entière dans les territoires réservés
à l'Angleterre ; les quelques points qui restaient
à la France. Filingué, Tahoua, Zinder, N'Guigmi,
étaient séparés les uns des autres par des espaces
désertiques absolument privés d'eau.
Le lieutenant-colonel Péroz et le commandant
Gouraud, qui furent envoyés en 1901 avec un
bataillon de tirailleurs sénégalais, un. peloton
de spahis et une section d'artillerie pour occu-
per le territoire de Zinder, cherchèrent par tous
les moyens possibles à s'affranchir de l'obliga-
tion de traverser le territoire anglais pour assurer
la communication entre le Niger et le lac Tchad :
les routes de Filingué à Tahoua parle déseitd'A-
zaoua, de Guidam-Bado (ouBouza) àTessaoua par
El Hassan, et de Zinder au Tchad par le désert de
Mir furent reconnues à la faveur de l'hive nage,
lorsque, à la suite des pluies d'orage, on a chance
de rencontrer de distance en distance, dans des
creux de rocher ou dans les fonds argileux de
quelques cuvettes, des flaques d'eau croupie,
boueuse et puante, tous les jours un peu plus
salie par les déjections des animaux porteurs
que les convois y viennent abreuver.
Au prix de souffrances et de privations inouïes,
nos troupes réussirent à creuser un certain
nombre de pnits destinés à prolonger quelque
temps la praticabilité de ces routes impraticables;
m..is ces puits s'épuisèrent vite, la nappe des
eaux souterraines dépendant uniquement de la
quantité des pluies —toujours faible en cette
région — tombées pendant l'hivernage. Il fallut
donc se résoudre à emprunter la route normale
passant par Matankari, et pour cela solliciter du
Gouvernement britannique l'autorisation de
faire transiter à travers son territoire nos troupes
et nos convois. Cette autorisation fut accordée,
mais pour quelques mois seulement et avec un
certain nombre de restrictionsfort gênantes.
Les officiers anglais qui faisaient depuis peu
des reconnaissances dans ces régions émirent à ce
moment la prétention d'obliger. nos troupes à
évacuer nos postes de Tahoua et de Guidam-
Bado (Bouza) revendiqués — à tort d'ailleurs —
par la Northern Nigeria comme situés à l'inté-
rieur de l'arc de cercle de 160 kilomètres de
rayon décrit autour de Sokoto comme centre.
Une pareille situation ne pouvait se prolonger
longtemps ; toutefois, avant de prendre une déci-
sion, les deux gouvernements s'entendirent pour
faire reconnaître la position exacte de la fron-
tière litigieuse et étudier les contrées avoisi-
nantes par une commission mixte d'officiers des
deux nations, dirigés par le lieutenant-colonel
Elliot pour l'Angleterre et par le commandant
Moll pour la France. Les travaux sur le terrain
LE CAPITAINE TILHO
se poursuivirent pendant toute l'annee 1903 et
la rlus grande partie de l'année 1904.
Mais, dès avant leur complet achèvement, la
France et l'Angleterre avaient entamé et mené à
bonne fin les importantes négociations qui abou-
tirent à la signature de la convention du 8 avril
1904," dont un article se préoccupait du règle-
ment de la question du territoire de Zinder par
l'établissement d'une nouvelle ligne frontière,
située notablement au sud de celle du 14 juin
1898 ; une clause spéciale stipulait en même
temps, que ce nouveau tracé de la frontière ne
deviendrait définitif que lorsque les commis-
saires chargés par les deux Gouvernements de
reconnaître et d'étudier les territoires intéressés
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