Titre : La Dépêche coloniale illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-05-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327559237
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 31 mai 1903 31 mai 1903
Description : 1903/05/31 (A3,N10). 1903/05/31 (A3,N10).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97431620
Source : CIRAD, 2016-191284
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
LA DÉPÊCHE COLONIALE ILLUSTREE 123
passé. Le chemin parcouru depuis la conquête,
deux chiffres suffisent à le mesurer. En 1830, le
commerce général de toute l'Algérie n'atteignait
pas à 7 millions ; en 1900, il dépassait 565 mil-
lions!
En parcourant, sur le réseau de chemins de
fjer que l'Algérie s'est donné, les coteaux que
Rouvre- aujourd'hui le vignoble algérien, les*
^41éés; où jaunissaient .déjà les moissons, nous
avons pu rnqjis rendre compte."qu'un travail pa-
tient et sans relâche enrichissait ce pays. Il suffit
Phot. Nadar..
M. FALLIÈRES, SÉNATEUR DU LOT-ET- GARONNE '
PRÉSIDENT DU'SÉNAT ' Il ,
aujourd'hui de lui garantir la sécurité, la paix
publique', la liberté et la justice pour qu'il- aille
droit son chemin et progresse chaque jour da-
vantage. La sécurité surtout lui est précieuse:
Non pas seulement la sécurité personnelle, celle
de sa famille et de ses ouvriers; mais celle de ses
l'hot. Nadar.
M. MARUÉJOULS, MINISTRE DES TRAVAUX PUBLICS
i
biens, celle de son bétail, de sa récolte, de ses
plantations. La sécurité des personnes, bien que
depuis quelques années elle soit moins menacée,
laisse encore à désirer.
Du 1er juillet 1900 au 30 juin 1901, il a été
commis sur le territoire civil 8.909 attentatscon-
tre les personnes, dont 1.063 contre-des Fran-
çais. La proportion est notablement plus élevée
qu'en France. Quant aux attentats contre la pro-
priété, on en compte 13.009 attribués à 285 Fran-
çais, 1.033 étrangers, 9.314 indigènes et 2.377
inconnus. Dans l'échelle de la criminalité, c'est
l indigène musulman qui tient le premier rang
avec une proportion de 75 0/0. Le Français ne
figure que pour un peu moins de 3 O;O,pour 220/0. Et pourtant il y a 361.257 Français
contre 219.587 étrangers.
Voilà, ce que diL la statistique officielle. Mais,
ce qu'elle omet, ce qu'elle ne peut pas dire parce
qu'elle l'ignore, c'est l'extraordinaire fréquence
des petits délits, larcins, maraudages, domma-
ges'faits aux récoltes, pacages clandestins, dont
chaque jour, presque à chaque instant, le colon
est victime. La mentalité particulière aux :Ara-
bes explique le nombre et la continuité de ces
méfaits., Le-bien de r « infidèle.j> est toujours
de bonne prise et il n'y a point de mal à ( ramas-
ser ce qu'on trouve ».
Les philosophes humanitaires qui prêchent la
doctrine de 1) « assimilation » ne se doutent pas,
pe les ayant point connues, des violentes et légi-
Limes colères que soulève chez' les colons ce
pillage continu qu'une justice insuffisante —
quand elle n'est pas complaisante — ne réprime
pour ainsi dire jamais. Et ceux qui connaissent,
pour les avoir vues d'un peu près les misères de
la vie agricole ne s'étonnent pas de l'extrême in-
térèt que les colons attachent à l'institution des
tribunaux répressifs. C'est la seule garantie effi-
cace de la propriélé pour les colons.
Cela ne veut pas dire que le colon ait la moin-
dre envie d'opprimer l'indigène. S'il y a quelque
chose d'oppressif en Algérie, ce n'est pas de ce
côté qu'il faut le chercher. Ceux-là seuls oppri-
ment l'indigène musulman qui, méconnaissant
le caractère irréductible de sa race, l'empreinte
indélébile de sa religion, de ses mœurs, le veu-
lent contraindre à « s'assimiler » à nous, à se
rapprocher de notre civilisation, à s'européaniser
ne comprenant pas que l'indigène orgueilleux, le
musulman fanatique considère comme une dé-
chéance ce rapprochement et comme une op-
pression intolérable le renoncement qu'on vou-
drait lui imposer à son statut personnel.
Nous sommes aujourd'hui parvenus à une
conception infiniment plus vraie et plus juste de
nos droits et de nos devoirs vis-à-vis de l'indi-
gène. Renonçant vaines théories-de « fusion
.........
PIiol. pjadar.
M. CAMILLE PELLETAN, MINISTRE DE LA MARINE
des races » nous laissons aux sujets — musul-
mans ou fétichistes — de notre empire africain
.l'entière liberté de leurs croyances, le respect
absolu de leurs mœurs, l'intacte possession de
leur statut personnel. Il nous suffit d'en obtenir
l'obéissance, la fidélité et de leur assurer la paix
et la justice. C'est là que nous en sommes en
Algérie comme dans toutes nos colonies afri-
caines et l'attitude des indigènes sur le passage
du Président de la République donne un écla-
tant démenti aux déclarations, contre la.« ty-
rannie des colons ».
Ce que demande l'Algérie, c'est la stabilité des
institutions et du régime. Elle est parvenue,non
sans peine, à obtenir avec les délégations finan-
, ' ..... Phot. Nadar.
: M. ÉTIENNE, DÉIIU'Pi,' D'ORAN
1 i :
VICE-PRE$I'DENT DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS
cières l'autonomie .de ses finances. Elle espère
q.ue les tribunaux répressifs lui donneront la sé-
curité. ,
Qu'on ne touche pas. à ces conquêtes lé- -
gales, c'est tout ce quelle désire. Elle a aujour-
d'hui l' « âge. de raison D. Elle est grande èt forte
Phot. Nadar.
M. DELCASSÉ" MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
suffisamment pour qu'on lui laisse la liberté et
la responsabilité de ses actes. Elle pense qu'en
élargissant encore un peu la chaîne étroite qui
la liait à la tutelle de la métropole,.on ne fera que
passé. Le chemin parcouru depuis la conquête,
deux chiffres suffisent à le mesurer. En 1830, le
commerce général de toute l'Algérie n'atteignait
pas à 7 millions ; en 1900, il dépassait 565 mil-
lions!
En parcourant, sur le réseau de chemins de
fjer que l'Algérie s'est donné, les coteaux que
Rouvre- aujourd'hui le vignoble algérien, les*
^41éés; où jaunissaient .déjà les moissons, nous
avons pu rnqjis rendre compte."qu'un travail pa-
tient et sans relâche enrichissait ce pays. Il suffit
Phot. Nadar..
M. FALLIÈRES, SÉNATEUR DU LOT-ET- GARONNE '
PRÉSIDENT DU'SÉNAT ' Il ,
aujourd'hui de lui garantir la sécurité, la paix
publique', la liberté et la justice pour qu'il- aille
droit son chemin et progresse chaque jour da-
vantage. La sécurité surtout lui est précieuse:
Non pas seulement la sécurité personnelle, celle
de sa famille et de ses ouvriers; mais celle de ses
l'hot. Nadar.
M. MARUÉJOULS, MINISTRE DES TRAVAUX PUBLICS
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biens, celle de son bétail, de sa récolte, de ses
plantations. La sécurité des personnes, bien que
depuis quelques années elle soit moins menacée,
laisse encore à désirer.
Du 1er juillet 1900 au 30 juin 1901, il a été
commis sur le territoire civil 8.909 attentatscon-
tre les personnes, dont 1.063 contre-des Fran-
çais. La proportion est notablement plus élevée
qu'en France. Quant aux attentats contre la pro-
priété, on en compte 13.009 attribués à 285 Fran-
çais, 1.033 étrangers, 9.314 indigènes et 2.377
inconnus. Dans l'échelle de la criminalité, c'est
l indigène musulman qui tient le premier rang
avec une proportion de 75 0/0. Le Français ne
figure que pour un peu moins de 3 O;O,
contre 219.587 étrangers.
Voilà, ce que diL la statistique officielle. Mais,
ce qu'elle omet, ce qu'elle ne peut pas dire parce
qu'elle l'ignore, c'est l'extraordinaire fréquence
des petits délits, larcins, maraudages, domma-
ges'faits aux récoltes, pacages clandestins, dont
chaque jour, presque à chaque instant, le colon
est victime. La mentalité particulière aux :Ara-
bes explique le nombre et la continuité de ces
méfaits., Le-bien de r « infidèle.j> est toujours
de bonne prise et il n'y a point de mal à ( ramas-
ser ce qu'on trouve ».
Les philosophes humanitaires qui prêchent la
doctrine de 1) « assimilation » ne se doutent pas,
pe les ayant point connues, des violentes et légi-
Limes colères que soulève chez' les colons ce
pillage continu qu'une justice insuffisante —
quand elle n'est pas complaisante — ne réprime
pour ainsi dire jamais. Et ceux qui connaissent,
pour les avoir vues d'un peu près les misères de
la vie agricole ne s'étonnent pas de l'extrême in-
térèt que les colons attachent à l'institution des
tribunaux répressifs. C'est la seule garantie effi-
cace de la propriélé pour les colons.
Cela ne veut pas dire que le colon ait la moin-
dre envie d'opprimer l'indigène. S'il y a quelque
chose d'oppressif en Algérie, ce n'est pas de ce
côté qu'il faut le chercher. Ceux-là seuls oppri-
ment l'indigène musulman qui, méconnaissant
le caractère irréductible de sa race, l'empreinte
indélébile de sa religion, de ses mœurs, le veu-
lent contraindre à « s'assimiler » à nous, à se
rapprocher de notre civilisation, à s'européaniser
ne comprenant pas que l'indigène orgueilleux, le
musulman fanatique considère comme une dé-
chéance ce rapprochement et comme une op-
pression intolérable le renoncement qu'on vou-
drait lui imposer à son statut personnel.
Nous sommes aujourd'hui parvenus à une
conception infiniment plus vraie et plus juste de
nos droits et de nos devoirs vis-à-vis de l'indi-
gène. Renonçant vaines théories-de « fusion
.........
PIiol. pjadar.
M. CAMILLE PELLETAN, MINISTRE DE LA MARINE
des races » nous laissons aux sujets — musul-
mans ou fétichistes — de notre empire africain
.l'entière liberté de leurs croyances, le respect
absolu de leurs mœurs, l'intacte possession de
leur statut personnel. Il nous suffit d'en obtenir
l'obéissance, la fidélité et de leur assurer la paix
et la justice. C'est là que nous en sommes en
Algérie comme dans toutes nos colonies afri-
caines et l'attitude des indigènes sur le passage
du Président de la République donne un écla-
tant démenti aux déclarations, contre la.« ty-
rannie des colons ».
Ce que demande l'Algérie, c'est la stabilité des
institutions et du régime. Elle est parvenue,non
sans peine, à obtenir avec les délégations finan-
, ' ..... Phot. Nadar.
: M. ÉTIENNE, DÉIIU'Pi,' D'ORAN
1 i :
VICE-PRE$I'DENT DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS
cières l'autonomie .de ses finances. Elle espère
q.ue les tribunaux répressifs lui donneront la sé-
curité. ,
Qu'on ne touche pas. à ces conquêtes lé- -
gales, c'est tout ce quelle désire. Elle a aujour-
d'hui l' « âge. de raison D. Elle est grande èt forte
Phot. Nadar.
M. DELCASSÉ" MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
suffisamment pour qu'on lui laisse la liberté et
la responsabilité de ses actes. Elle pense qu'en
élargissant encore un peu la chaîne étroite qui
la liait à la tutelle de la métropole,.on ne fera que
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