Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
LA DÉPÊCHE COLONIALE ILLUSTRÉE 145
plication de ln justice française aux indigènes est une véritable ruine pour le colon qui se Irouve désarmé devant des gens traités en égaux, encore insolvables et qui n'ont même pas d état civil.
L'administration judiciaire de l'Indo-Chine veut la plus grande place dans la colonie, elle est en lutte avec les administrateurs des provinces, elle n'entend pas céder une par- celle de ses droits, elle veut des magistrats partout et elle ne souffre pas qu'un résident de province soit qualifié pour rendre la jus- tice.
Le service judiciaire revendique la pour- suite de tous les délits, les colons sont pris entre l'enclume et le marteau et si rien ne change, ils auront vite disparu.
Pourquoi laisser crouler tant d'efforts ?
A quoi bon réclamer, dans toutes les conférences, des colons pour les colonies?
Nous avons été absolument surpris en visitant toutes ces ins- tallations agricoles de l'intérieur. Les colons sont là seuls, ils ont fait eux-mêmes leurs routes. leurs ponts, leurs contructions ; tout cela est bien compris et l'on sent combien toutes ces initiatives lib res ont de eu peine pour arri- ver à de pareils résultats.
1. MONTAGNARDS DU HAUT-TONKIN (RÉGION DE BAC-KAN) — 2. FEMMES MALGACHES — 3. MONTAGNARDS DU HAUT-TONKIN (TYPE MAN) — 4-5. KHAS (MONTAGNARDS DU LAOS) fj. NEGRITOS l'HILIPPI-,FS) — 7. FEMMES DU YUN-NAN (CHINF.)
La plupart de ces centres agricoles ont des noms français, et beaucoup de ces colons y sont installés avec leur fa- mine.
Il est à craindre que si la situation actuelle, au point de vue judiciaire, se pro- longe tous ces centres ne disparaissent.
Les plus grands centres agricoles se trouvent dans les provinces de Bac-Giang, et de Thaï-Nguyèn. Il est à remarquer que les fermes françaises sont généralement installées dans les régions qui étaient, il y a quelques années à peine, dévastées par la piraterie; leurs installations se sont faites sous les derniers coups de feu.
Sur toutes ces exploitations les essais les plus divers de culture ont été tentés ; on peut affirmer que, sauf le riz. aucune cul-
ture n'a bien réussi, et n'a donné de résultats bien palpables.
Cette constatation est peut-être très pénible à faire lorsque dans tous les livres, toutes les confé- rences faites sur le Tonkin, on a affirmé que tout venait « tout poussait comme du chiendent c'était la' phrase consacrée; on renchérissait en donnant l'énu- mération des cultures et l'on ajou- tait « la main-d'œuvre est pour rien. »
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