Titre : La Dépêche coloniale illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-12-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327559237
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 31 décembre 1908 31 décembre 1908
Description : 1908/12/31 (A8,N24). 1908/12/31 (A8,N24).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9742976g
Source : CIRAD, 2016-191284
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
LA DEPECHE COLONIALE ILLUSTREE 335
COSTUME DE GUERRE DE L'EMPEREUR DE CHINE
sacrant entièrement le numéro de ce jour aux
collections coloniales du musée de l'Armée.
Ce musée comprend deux parties bien dis-
tinctes, et par leur emplacement et par leur
nature.
L'une, située dans l'aile droite des bâti-
ments de la grande cour d'honneur du
palais des Invalides, est l'ancien et célèbre
musée d'artillerie, où sont groupés les spé-
cimens les plus riches, les plus beaux et les
plus rares de l'armurerie et de l'armement,
connus depuis les temps les plus reculés jus-
qu'à nos jours.
L'autre, située dan- l'aile gauche. est
le musée de l'Armée proprement dit. On
y a réuni les drapeaux des anciens corps
d'armée, les trophées pris à l'ennemi,
les souvenirs des guerres et des batailles. les
reliques militaires les plus illustres, en même
temps que la série la plus complète possible
des documents de toute nature, capables de
rendre notre histoire militaire plus vi-
vante et plus intelligible. C'est un splendide
enseignement par les yeux. J'ai montré
plus haut comment la faveur, comment la
ferveur du public en apprécie l'intérêt pa-
triotique.
Les souvenirs coloniaux que l'on voit au
musée d'artillerie ne sont pas très nombreux.
Mais on pourrait dire que la qualité y rem-
place la quantité. Les appréciations de l'histo-
rien et de l'artiste s'y trouveraient d'accord
avec celles des marchands.
Le canon en fer, qui décore dans le vesti-
bule un des côtés de la porte d'entrée, est
précieux, dit-on, comme échantillon de l'an-
cienne fabrication d'artillerie dans les pays
où la poudre fut inventée. Il servit à tirer sur
nos vaisseaux lors de notre première expédi-
tion de Chine.
Dans le couloir qui mène ensuite à la salle
des armures, les parois sont ornées de belles
panoplies où l'acier des coupes-coupes, des
lances, des piques de l'halo-Chine et des
pays barbaresques, rayonne autour de selles
en bois et de boucliers rustiques du centre
africain.
Puis dans la salle orientale ce sont des
merveilles. C'est une part de l'éblouissant
butin qui marqua nos victoires de Takou,
de Tien-Tsin, de Palikao, du palais d'Eté.
Une vitrine contient le costume de guerre de
l'empereur de Chine, son sceptre et son bâton
de commandement. Malgré leur netteté et
leur précision, les photographies que nous
publions pour illustrer cet article ne peuvent
donner qu'une idée bien faible de cette splen-
deur. car il y manque la couleur qui fait vivre
la soie, l'or et les pierreries.
D'autres « étalages » montrent les harna-
chements, les armures, les armes des combat-
tants.
Je crois que tout fut dit, ou bien à peu près,
par les écrivains spécialistes sur le mérite
artistique et sur la valeur de métallurgie qui
caractérisent ces pièces de guerre. Je n'y
insisterai donc point.
Toutefois, des à présent, il me paraît bon de
noter une réflexion qui s'impose à la vue des
armes des ennemis qu'il nous fallait vaincre
dans des combats comme ceux de l'expédi-
tion de Chine et de la plupart de nos guerres
coloniales. OEuvres d'un art suprême et d'un
métier raffiné, ou produits d'une industrie
barbare -,'t l'outillage rudimentaire ; beaux
glaives de subtil acier trempés -(t trancher des
barres de fer, lances fines, de pointe aussi
dure que le diamant, ou coupe-coupe en zinc
et flèche en bois, ce ne sont toujours que des
armes blanches... de simples armes blanches
devant le canon, devant le fusil, devant le re-
volver, qui, eux, portent loin, et bien. Et vous
devinez la conclusion du raisonnement qui
peut suivre une pareille constatation. Vous la
connaissez même, car elle fut quelquefois
publiée. Sans doute il y a dans les guerres,
dans les coloniales tout comme dans les
autres, des opérations qui peuvent ressembler
à des exécutions. Des affaires comme le bom-
bardement d'Alexandrie, j'en conviens, n'a-
ARMURES, PIQUES ET BOUCLIERS D'EXTRÈME-ORIEKT
COSTUME DE GUERRE DE L'EMPEREUR DE CHINE
sacrant entièrement le numéro de ce jour aux
collections coloniales du musée de l'Armée.
Ce musée comprend deux parties bien dis-
tinctes, et par leur emplacement et par leur
nature.
L'une, située dans l'aile droite des bâti-
ments de la grande cour d'honneur du
palais des Invalides, est l'ancien et célèbre
musée d'artillerie, où sont groupés les spé-
cimens les plus riches, les plus beaux et les
plus rares de l'armurerie et de l'armement,
connus depuis les temps les plus reculés jus-
qu'à nos jours.
L'autre, située dan- l'aile gauche. est
le musée de l'Armée proprement dit. On
y a réuni les drapeaux des anciens corps
d'armée, les trophées pris à l'ennemi,
les souvenirs des guerres et des batailles. les
reliques militaires les plus illustres, en même
temps que la série la plus complète possible
des documents de toute nature, capables de
rendre notre histoire militaire plus vi-
vante et plus intelligible. C'est un splendide
enseignement par les yeux. J'ai montré
plus haut comment la faveur, comment la
ferveur du public en apprécie l'intérêt pa-
triotique.
Les souvenirs coloniaux que l'on voit au
musée d'artillerie ne sont pas très nombreux.
Mais on pourrait dire que la qualité y rem-
place la quantité. Les appréciations de l'histo-
rien et de l'artiste s'y trouveraient d'accord
avec celles des marchands.
Le canon en fer, qui décore dans le vesti-
bule un des côtés de la porte d'entrée, est
précieux, dit-on, comme échantillon de l'an-
cienne fabrication d'artillerie dans les pays
où la poudre fut inventée. Il servit à tirer sur
nos vaisseaux lors de notre première expédi-
tion de Chine.
Dans le couloir qui mène ensuite à la salle
des armures, les parois sont ornées de belles
panoplies où l'acier des coupes-coupes, des
lances, des piques de l'halo-Chine et des
pays barbaresques, rayonne autour de selles
en bois et de boucliers rustiques du centre
africain.
Puis dans la salle orientale ce sont des
merveilles. C'est une part de l'éblouissant
butin qui marqua nos victoires de Takou,
de Tien-Tsin, de Palikao, du palais d'Eté.
Une vitrine contient le costume de guerre de
l'empereur de Chine, son sceptre et son bâton
de commandement. Malgré leur netteté et
leur précision, les photographies que nous
publions pour illustrer cet article ne peuvent
donner qu'une idée bien faible de cette splen-
deur. car il y manque la couleur qui fait vivre
la soie, l'or et les pierreries.
D'autres « étalages » montrent les harna-
chements, les armures, les armes des combat-
tants.
Je crois que tout fut dit, ou bien à peu près,
par les écrivains spécialistes sur le mérite
artistique et sur la valeur de métallurgie qui
caractérisent ces pièces de guerre. Je n'y
insisterai donc point.
Toutefois, des à présent, il me paraît bon de
noter une réflexion qui s'impose à la vue des
armes des ennemis qu'il nous fallait vaincre
dans des combats comme ceux de l'expédi-
tion de Chine et de la plupart de nos guerres
coloniales. OEuvres d'un art suprême et d'un
métier raffiné, ou produits d'une industrie
barbare -,'t l'outillage rudimentaire ; beaux
glaives de subtil acier trempés -(t trancher des
barres de fer, lances fines, de pointe aussi
dure que le diamant, ou coupe-coupe en zinc
et flèche en bois, ce ne sont toujours que des
armes blanches... de simples armes blanches
devant le canon, devant le fusil, devant le re-
volver, qui, eux, portent loin, et bien. Et vous
devinez la conclusion du raisonnement qui
peut suivre une pareille constatation. Vous la
connaissez même, car elle fut quelquefois
publiée. Sans doute il y a dans les guerres,
dans les coloniales tout comme dans les
autres, des opérations qui peuvent ressembler
à des exécutions. Des affaires comme le bom-
bardement d'Alexandrie, j'en conviens, n'a-
ARMURES, PIQUES ET BOUCLIERS D'EXTRÈME-ORIEKT
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