Titre : Togo Cameroun : magazine mensuel / présenté par l'Agence économique des territoires africains sous mandat
Auteur : Agence économique des territoires africains sous mandat. Auteur du texte
Éditeur : Agence économique des territoires africains sous mandat (Paris)
Date d'édition : 1935-10-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34407680f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1806 Nombre total de vues : 1806
Description : 01 octobre 1935 01 octobre 1935
Description : 1935/10/01-1935/10/31. 1935/10/01-1935/10/31.
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Zone géographique :... Collection numérique : Zone géographique : Afrique de l'Ouest
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Thème : Sciences sociales Collection numérique : Thème : Sciences sociales
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97341035
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, FOL-O3-1424
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/07/2016
Les environs d'Atakpamé
les colonies françaises et anglaises' d'Amérique, les plus gros
débouchés pour ce commerce. La perte totale pour l'Afrique a
été, en tout cas, énorme. Le Togo a payé un très lourd tribut à
la traite, qui a enrichi toute l'Europe, mais qui a porté à l'éco-
nomie africaine le coup dont elle ne se relèvera peut-être jamais.
Les chiffres de détail sont incomplets et la répartition par
comptoir exportateur est impossible, aucune statistique n'ayant
été tenue par les négriers, sinon le compte global d'esclaves trans-
portés, à l'époque des primes du gouvernement. Les états dres-
sés par les intendants des lies tiennent compte des importations
effectives seules, sans pouvoir évaluer les pertes, et sans indi-
cation précise de provenance. C'est ainsi, par exemple qu'il
résulte des états adressés par l'intendant de Saint-Domingue au
Ministère de la Marine qu'en six ans, de 1784 à 1789, il a été
importé dans cette île plus de 160.000 esclaves : 28.000 par an
en moyenne pour cette seule île, et provenant « de l'Afrique ».
E Les encouragements officiels à la traite ne manquaient pas, en
aucun pays. Que ce soit par la prime de 40 livres par tonneau
du navire (arrêté royal du 26/10/1786), ou par tête de noirs
introduits dans certaines colonies, l'émulation des armateurs
était portée si loin" que la traite totale, dans les dernières années
qui ont précédé la Révolution, et pour les colonies françaises
seules, avait atteint 40.000 noirs par an (en majorité pour Saint-
Domingue), ce qui représentait pour l'Afrique la perte de
150:000 à 200.000 âmes. Pour évaluer, en plus, le même trafic
du côté anglais, il suffirait d'indiquer qu'au moment où la traite
se faisait par un peu plus de 100 bâtiments français (période
1780-1790), jaugeant environ 30.000 tonneaux, la marine mar-
chande anglaise, occupée à la traite seule, était représentée par
plus de 250 navires, et que le capital investi par les armateurs
de Londres, Liverpool, Bristol, etc., dans ce commerce s'élevait
à 220,000. £" Si l'on tient compte, en outre, des marchands espa-
gnols, portugais, hollandais et danois, on conviendra que le chif-
fre de 100.000 noirs donné par C.-B. Wadstrom pour 1790 envi-
ron comme étant vendus par an aux planteurs des Amériques.
n'était pas loin de la réalité (i5)-
Cela .représentait pour l'ensemble de la côte, où se faisait la
traite (de Dakar à Lagos actuels), l'enlèvement, dans l'intérieur,
d'une fraction de population de 300.000 à 400.000 individus.
; (15) Voir note N° 10. — Note du Traducteur, C.3. Wadstrom.
L'esclavage ayant été en vigueur sur tout le continent africain,
on ne peut y voir un des traits caractéristiques du Dahomey.
Mais ce pays était certainement un des plus importants foyers
de la traite, et le Togo était son réservoir d'hommes à chasser
le plus important. Une chose distinguait le Dahomey d'autres
contrées pratiquant le commerce d'esclaves. C'est qu'il était
foncièrement organisé pour la traite, qui rentrait dans l'essence
même de sa constitution, alors que ses voisins ne la pratiquaient
qu'accessoirement, en même temps que le commerce des produits
du sol et de la chasse. Il doit donc lui être imputé un pourcen-
tage plus fort dans les exportations des esclaves, qu'il n'em-
ployait même pas à l'intérieur aux divers travaux comme le
faisaient d'autres peuples. De même, il doit lui être attribuée la
plus large part des bénéfices de ce trafic.
Robertson évaluait, avons-nous dit, les exportations d'or afri-
cain vers le début du xixe siècle à 46.000 £, ce qui correspondait
à l'époque, au poids, à près de 12.000 onces (environ 360 kgs
d'or). Cela représenterait de nos jours environ 5.750.000 francs.
Vers cette même époque, la traite des noirs portait sur un
chiffre qui oscillait, suivant les auteurs, de 50.000 (16) à 100.000
noirs (d'après Wadstrom, déjà cité), dont les prix, assez long-
temps maintenus aux environs de 2.000 livres tournois par tête,
avaient quelque peu baissé, à cause surtout de la concurrence des
armateurs anglais qui vendaient les esclaves un quart meilleur
marché que les marchands français. Le prix moyen de 1.400 livres
tournois donné par Labarthe (loc. cit.) est très inférieur à celui,
officiel, porté sur les états de l'intendant de Saint-Domingue et
qui variait, suivant les années, entre 1.900 et 2.100 livres.
Même si nous acceptons les chiffres réduits de Labarthe et son
prix moyen, le produit annuel de la traite des noirs forme un
total impressionnant de 70 millions de livres tournois, soit 420
millions de francs actuels. En réalité, il devait être plus élevé
encore.
A côté d'à peine 6 millions que produisait la traite de l'or, les
420 millions (au minimum) du commerce d'esclaves, sont encore
plus impressionnants si l'on essaye d'évaluer les bénéfices pos-
sibles dans ce trafic; un noir vendu à Saint-Domingue 2.000 li-
vres était payé dans les comptoirs de l'Afrique 13 onces d'or,
soit 1.040 livres tournois pour un homme, et 11 onces, 880 livres
(16) D'après Labarthe : Voyage à la Côte de Guinée, Paris, 1803,
— 195 -
les colonies françaises et anglaises' d'Amérique, les plus gros
débouchés pour ce commerce. La perte totale pour l'Afrique a
été, en tout cas, énorme. Le Togo a payé un très lourd tribut à
la traite, qui a enrichi toute l'Europe, mais qui a porté à l'éco-
nomie africaine le coup dont elle ne se relèvera peut-être jamais.
Les chiffres de détail sont incomplets et la répartition par
comptoir exportateur est impossible, aucune statistique n'ayant
été tenue par les négriers, sinon le compte global d'esclaves trans-
portés, à l'époque des primes du gouvernement. Les états dres-
sés par les intendants des lies tiennent compte des importations
effectives seules, sans pouvoir évaluer les pertes, et sans indi-
cation précise de provenance. C'est ainsi, par exemple qu'il
résulte des états adressés par l'intendant de Saint-Domingue au
Ministère de la Marine qu'en six ans, de 1784 à 1789, il a été
importé dans cette île plus de 160.000 esclaves : 28.000 par an
en moyenne pour cette seule île, et provenant « de l'Afrique ».
E Les encouragements officiels à la traite ne manquaient pas, en
aucun pays. Que ce soit par la prime de 40 livres par tonneau
du navire (arrêté royal du 26/10/1786), ou par tête de noirs
introduits dans certaines colonies, l'émulation des armateurs
était portée si loin" que la traite totale, dans les dernières années
qui ont précédé la Révolution, et pour les colonies françaises
seules, avait atteint 40.000 noirs par an (en majorité pour Saint-
Domingue), ce qui représentait pour l'Afrique la perte de
150:000 à 200.000 âmes. Pour évaluer, en plus, le même trafic
du côté anglais, il suffirait d'indiquer qu'au moment où la traite
se faisait par un peu plus de 100 bâtiments français (période
1780-1790), jaugeant environ 30.000 tonneaux, la marine mar-
chande anglaise, occupée à la traite seule, était représentée par
plus de 250 navires, et que le capital investi par les armateurs
de Londres, Liverpool, Bristol, etc., dans ce commerce s'élevait
à 220,000. £" Si l'on tient compte, en outre, des marchands espa-
gnols, portugais, hollandais et danois, on conviendra que le chif-
fre de 100.000 noirs donné par C.-B. Wadstrom pour 1790 envi-
ron comme étant vendus par an aux planteurs des Amériques.
n'était pas loin de la réalité (i5)-
Cela .représentait pour l'ensemble de la côte, où se faisait la
traite (de Dakar à Lagos actuels), l'enlèvement, dans l'intérieur,
d'une fraction de population de 300.000 à 400.000 individus.
; (15) Voir note N° 10. — Note du Traducteur, C.3. Wadstrom.
L'esclavage ayant été en vigueur sur tout le continent africain,
on ne peut y voir un des traits caractéristiques du Dahomey.
Mais ce pays était certainement un des plus importants foyers
de la traite, et le Togo était son réservoir d'hommes à chasser
le plus important. Une chose distinguait le Dahomey d'autres
contrées pratiquant le commerce d'esclaves. C'est qu'il était
foncièrement organisé pour la traite, qui rentrait dans l'essence
même de sa constitution, alors que ses voisins ne la pratiquaient
qu'accessoirement, en même temps que le commerce des produits
du sol et de la chasse. Il doit donc lui être imputé un pourcen-
tage plus fort dans les exportations des esclaves, qu'il n'em-
ployait même pas à l'intérieur aux divers travaux comme le
faisaient d'autres peuples. De même, il doit lui être attribuée la
plus large part des bénéfices de ce trafic.
Robertson évaluait, avons-nous dit, les exportations d'or afri-
cain vers le début du xixe siècle à 46.000 £, ce qui correspondait
à l'époque, au poids, à près de 12.000 onces (environ 360 kgs
d'or). Cela représenterait de nos jours environ 5.750.000 francs.
Vers cette même époque, la traite des noirs portait sur un
chiffre qui oscillait, suivant les auteurs, de 50.000 (16) à 100.000
noirs (d'après Wadstrom, déjà cité), dont les prix, assez long-
temps maintenus aux environs de 2.000 livres tournois par tête,
avaient quelque peu baissé, à cause surtout de la concurrence des
armateurs anglais qui vendaient les esclaves un quart meilleur
marché que les marchands français. Le prix moyen de 1.400 livres
tournois donné par Labarthe (loc. cit.) est très inférieur à celui,
officiel, porté sur les états de l'intendant de Saint-Domingue et
qui variait, suivant les années, entre 1.900 et 2.100 livres.
Même si nous acceptons les chiffres réduits de Labarthe et son
prix moyen, le produit annuel de la traite des noirs forme un
total impressionnant de 70 millions de livres tournois, soit 420
millions de francs actuels. En réalité, il devait être plus élevé
encore.
A côté d'à peine 6 millions que produisait la traite de l'or, les
420 millions (au minimum) du commerce d'esclaves, sont encore
plus impressionnants si l'on essaye d'évaluer les bénéfices pos-
sibles dans ce trafic; un noir vendu à Saint-Domingue 2.000 li-
vres était payé dans les comptoirs de l'Afrique 13 onces d'or,
soit 1.040 livres tournois pour un homme, et 11 onces, 880 livres
(16) D'après Labarthe : Voyage à la Côte de Guinée, Paris, 1803,
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