Titre : Revue de botanique appliquée et d'agriculture coloniale : bulletin du Laboratoire d'agronomie coloniale / dir. Auguste Chevalier
Auteur : Laboratoire d'agronomie coloniale (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Laboratoire d'agronomie coloniale (Paris)
Date d'édition : 1943-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34378376w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11286 Nombre total de vues : 11286
Description : 01 janvier 1943 01 janvier 1943
Description : 1943/01/01 (T23,A23,N257)-1943/12/31... 1943/01/01 (T23,A23,N257)-1943/12/31 (T23,A23,N268).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97320607
Source : CIRAD, 8-S-16320
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/07/2016
- Aller à la page de la table des matières368
- TABLE DES PLANCHES
— 73 —
lui faisait le même honneur. Il avait été trois fois lauréat de l'Académie des
Sciences.
En 1920, l Association des chimistes de Sucrerie lui avait accordé sa médaille
d ^ or, mais sa modestie était telle qu'il n'avait jamais fait état de ces récom-
penses. Par son caractère droit et sa grande modestie, il avait acquis près de
ses confrères les plus vives sympathies et l'affection de beaucoup. Nous atten-
dions encore de beaux travaux de lui. Dimanche dernier, il s'en allait herbo-
riser, observer et méditpr dans la Nature, par une belle après-midi printanière
lorsque la mort nous l'a subitement enlevé. Espérons que l'un de ses élèves
achèvera le travail qu'il avait conçu et qu'il n'a pu finir.
L 'œuvre scientifique de l'abbé COLIN lui survit. Quant à nous, nous garde-
rons toujours le souvenir de ce confrère aimable, dont la belle intelligence se
rehaussait des plus hautes qualités morales.
Le D1 A. YERSIN.
Son œuvre agronomique en Indochine.
Quelques souvenirs.
Au début de mars 1943, nous avons appris en France la mort du
Dr Alexandre YERSIN survenue à Nhatrang (Annam). Avec lui disparaît une des
personnalités les plus respectées, ayant marqué la science bactériologique à
ses débuts de la plus merveilleuse originalité. Il fut en effet un des premiers
élèves et 1 un des plus marquants disciples de Louis PASTEUR. Né à LAVAUX
(Suisse) le 22 septembre 1863, il commence sa médecine en Allemagne vers
1883; plus tard PASTEUR l'enverra faire un stage près du grand anatomisie
WIRCHOW. En 1886 encore étudiant en médecine et préparateur de CORNIL à
1 Hotel-Dieu, il se blesse à la main au cours de l'autopsie d'un homme mort
de la rage. Il vient suivre au célèbre pavillon de la rue d'Ulm le traitement
antirabique dont le premier essai datait du 6 juillet 1885. Le Dr Roux, frappé
par son ardeur pour la recherche, en fait son préparateur et l'associe à ses
travaux sur la diphtérie. Le voilà donc dans l'ambiance pastorienne à ses
débuts. En même temps qu'il collabore avec PASTEUR et Roux, il entreprend
des recherches personnelles sur la tuberculose. Peu de temps après il est
pris du désir de voyager et de faire de l'exploration. Son camarade, le Dr A.
CALMETTE, l'oriente vers l'Indochine. En 1891, à 28 ans, il prend donc du ser-
vice comme médecin à bord d'un courrier des Messageries Maritimes qui
fait le service entre Saïgon et Manille. Il s'était déjà fait naturaliser Fran-
çais; il entre fin 1892 dans le Service de Santé colonial. Bientôt il se fait
mettre en congé pour aller explorer les Pays Mois de l'intérieur de l'Annam.
On lui doit la découverte et la première exploration du Langbian, du Darlac et
du Kontoum. En 1894, en mission à Hong-Kong, il découvre le bacille de la
peste humaine — le Bacille de Yersin. Il reproduit expérimentalement la
maladie chez le rat et la contagion de rat à rat. Dès ce moment il soupçonne
que le rat est 1 agent vecteur de la maladie. Albert CALMETTE avait créé en
1891 un premier Institut Pasteur d'Indochine à Saigon. YERSIN installe en 1895
un second établissement destiné à la préparation des sérums et vaccins dans
le petit port de Nhatrang, village de pêcheurs, dont la rade environnée de
montagnes est une des merveilles de l'Extrême-Orient. C'est dans ce coin
d Asie que YERSIN allait se fixer jusqu'à sa mort, marquant la région et les
environs d une empreinte indélébile.
Nous ne pouvons pas nous étendre ici sur l'œuvre bactériologique du grand
savant qui vient de s'éteindre. Un de ses disciples le Dr Noël BERNARD, sous-
directeur de 1 Institut Pasteur de Paris, l'a fait récemment en termes élo-
quents.
Nous nous bornerons à exposer les études et essais qu'il a poursuivis pen-
dant plus de quarante années pour doter l'Indochine de nouvelles cultures
lui faisait le même honneur. Il avait été trois fois lauréat de l'Académie des
Sciences.
En 1920, l Association des chimistes de Sucrerie lui avait accordé sa médaille
d ^ or, mais sa modestie était telle qu'il n'avait jamais fait état de ces récom-
penses. Par son caractère droit et sa grande modestie, il avait acquis près de
ses confrères les plus vives sympathies et l'affection de beaucoup. Nous atten-
dions encore de beaux travaux de lui. Dimanche dernier, il s'en allait herbo-
riser, observer et méditpr dans la Nature, par une belle après-midi printanière
lorsque la mort nous l'a subitement enlevé. Espérons que l'un de ses élèves
achèvera le travail qu'il avait conçu et qu'il n'a pu finir.
L 'œuvre scientifique de l'abbé COLIN lui survit. Quant à nous, nous garde-
rons toujours le souvenir de ce confrère aimable, dont la belle intelligence se
rehaussait des plus hautes qualités morales.
Le D1 A. YERSIN.
Son œuvre agronomique en Indochine.
Quelques souvenirs.
Au début de mars 1943, nous avons appris en France la mort du
Dr Alexandre YERSIN survenue à Nhatrang (Annam). Avec lui disparaît une des
personnalités les plus respectées, ayant marqué la science bactériologique à
ses débuts de la plus merveilleuse originalité. Il fut en effet un des premiers
élèves et 1 un des plus marquants disciples de Louis PASTEUR. Né à LAVAUX
(Suisse) le 22 septembre 1863, il commence sa médecine en Allemagne vers
1883; plus tard PASTEUR l'enverra faire un stage près du grand anatomisie
WIRCHOW. En 1886 encore étudiant en médecine et préparateur de CORNIL à
1 Hotel-Dieu, il se blesse à la main au cours de l'autopsie d'un homme mort
de la rage. Il vient suivre au célèbre pavillon de la rue d'Ulm le traitement
antirabique dont le premier essai datait du 6 juillet 1885. Le Dr Roux, frappé
par son ardeur pour la recherche, en fait son préparateur et l'associe à ses
travaux sur la diphtérie. Le voilà donc dans l'ambiance pastorienne à ses
débuts. En même temps qu'il collabore avec PASTEUR et Roux, il entreprend
des recherches personnelles sur la tuberculose. Peu de temps après il est
pris du désir de voyager et de faire de l'exploration. Son camarade, le Dr A.
CALMETTE, l'oriente vers l'Indochine. En 1891, à 28 ans, il prend donc du ser-
vice comme médecin à bord d'un courrier des Messageries Maritimes qui
fait le service entre Saïgon et Manille. Il s'était déjà fait naturaliser Fran-
çais; il entre fin 1892 dans le Service de Santé colonial. Bientôt il se fait
mettre en congé pour aller explorer les Pays Mois de l'intérieur de l'Annam.
On lui doit la découverte et la première exploration du Langbian, du Darlac et
du Kontoum. En 1894, en mission à Hong-Kong, il découvre le bacille de la
peste humaine — le Bacille de Yersin. Il reproduit expérimentalement la
maladie chez le rat et la contagion de rat à rat. Dès ce moment il soupçonne
que le rat est 1 agent vecteur de la maladie. Albert CALMETTE avait créé en
1891 un premier Institut Pasteur d'Indochine à Saigon. YERSIN installe en 1895
un second établissement destiné à la préparation des sérums et vaccins dans
le petit port de Nhatrang, village de pêcheurs, dont la rade environnée de
montagnes est une des merveilles de l'Extrême-Orient. C'est dans ce coin
d Asie que YERSIN allait se fixer jusqu'à sa mort, marquant la région et les
environs d une empreinte indélébile.
Nous ne pouvons pas nous étendre ici sur l'œuvre bactériologique du grand
savant qui vient de s'éteindre. Un de ses disciples le Dr Noël BERNARD, sous-
directeur de 1 Institut Pasteur de Paris, l'a fait récemment en termes élo-
quents.
Nous nous bornerons à exposer les études et essais qu'il a poursuivis pen-
dant plus de quarante années pour doter l'Indochine de nouvelles cultures
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.84%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.84%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 85/388
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k97320607/f85.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k97320607/f85.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k97320607/f85.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k97320607
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k97320607
Facebook
Twitter