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comme collecteurs d'échantillons, sous la condition, toutefois, qu'ils observent
de façon rigoureuse les instructions qui leur auront été données. Nous avons,
dans un chapitre précédent, indiqué les difficultés que présentaient les herbori-
sations dans un massif vierge et l' hésitation dans laquelle on pouvait se trouver,
quand il s'agissait d'attribuer une fleur ou un fruit à tel arbre plutôt qu'à tel
autre. Aussi, comprendra-t-on aisément quels soins et quelle attention doivent
être, à défaut de connaissances botaniques, apportés à la récolte de spécimens
destinés à une détermination scientifique des espèces forestières, et aussi quel-
les erreurs peuvent résulter, si ces récoltes sont faites avec insouciance par des
indigènes peu consciencieux. Il est possible que des erreurs de ce genre se
soient déjà produites, faisant considérer comme nouvelles des espèces ancien-
nement décrites et il se pourrait que. dans la nomenclature des essences on dut
déjà compter quelques synonymes (1).
On ne saurait donc apporter trop de soin à la récolte et surtout au rappro-
chement d'échantillons supposés appartenir à une même espèce ; il serait même
prudent, en ce qui concerne les essences forestières, de ne tirer de conclusions
botaniques que d'échantillons nombreux, provenant de sources diverses et se
contrôlant mutuellement.
♦ »
Nous avons, au début de ce chapitre, évalué à 800 environ le nombre des
espèces forestières de la région de Manjakandriana, ce qui constituerait un peu
moins du 1/4 et plus du 1/5 du nombre total des végétaux phanérogames de
Madagascar actuellement connus (?). Contrairement à la loi générale, et en raison
de l'orographie particulière de l'île, les végétaux indigènes y ont une aire beau-
coup plus étendue du Nord au Sud que parallèlement à l'équateur. Le fait
est principalement accentué chez les espèces ligneuses ; c'est ainsi que, malgré
la faible largeur Est Ouest que présente la forêt de Manjakandriana, la lisière
occidentale du massif montre une végétation forestière différant sensiblement
de celle de la lisière Est. L'Hazotokana (Vernonia), le Valanirana (Nuxia capita),
le Dingadingana (Isidia dodonœfolia), le Tongobositra (Isorospermum fane-
rana), sont beaucoup plus abondants sur la limite Ouest, alors que le Haron-
ll) Le Rhodolœna Bakariana de Baillon, arbre particulier à l'île de Madagascar, et que l'on
rencontre dans les forêts de la région antsihanaka, semble aujourd'hui n'être autre que le Rok. alti-
vola de Thonars qu'une confusion au moment de la récolte aurait fait classer comme plante grim-
pante. Voir Baillon, Dict. de Botanique, vol. II, Clilanacées et Rév. Baron, Compendium des
plantes malgaches, Revue de Madag., 1901, p. 860.
(2) Dans une très intéressante étude sur la flore de Madagascar parue en juillet 1899 dans
The Journal of the Linnean Society, vol XXV, n° 171, M. le Rév. R. Baron a évalué
à 4.100 le nombre des espèces végétales indigènes croissant à Madagascar et les répartit comme
suit
Dicotylédones 3.492 )
MonocoUlédones 248 > 4.100
Acot)lëdones. 360)
Parmi les acotylédones ne sont comprises que les filicinées. les équisétacées, les lycopodiacées
et les sélaginelles, les champignons, les algues, les hépatiques et les mousses de Madagascar étant
encore insuffisamment connus pour qu'on puisse déterminer le nombre de leurs especes,. même
approximativement.
D'après le même auteur, les familles botaniques largement représentées dans l'île sont :
Les légumineuses avec 346 espèces soit 8, 4 0/0 de la flore indigène
Les filicinées — 318 id. 7, 8 °/o id.
Les composées — 281 id. ■ 6, 9 'J/o id.
Les euphorbiacées - 228 id. 5, 6 0/o id.
Les orchidées — 170 id. 4, 1 0/0 id.
Les cynéracées — 160 id. 3, 9 °/c id.
Les rùbiacées — 147 id. 3, 6 ° 0 id.
Sur les 4.100 plantes indigènes rencontrées jusqu'ici à Madagascar, 3.000 environ (les 3/4 à
peu près de la flore totale) sont particulières à l'île ; on peut les rapporter à 148 genres de phané-
rogames appartenant à 56 familles, dont une seule, celles des Chlanacees, rattachée par Baillon
aux Trustrœmiacées, semble jusqu'à ce jour entièrement endémique.
Sur 3.178 végétaux indigènes dont la station a pu être déterminée par M. le Rév. R. Baron,
100 seulement sont répandus dans l'Ile entière, 198 sont inconnus au versant occidental et à la
région centrale, 128 aux deux versants ; 1.108 se rencontrent exclusivement sur le versant Est,
872 dans la région centrale, 706 sur le versant Ouest.
Ces déterminations montrent que la plup rt des espèces végétales de Madagascar n'ont pas
une aire très étendue et que la flore doit considérablement varier suivant les régions. Sur le ver-
sant oriental, ce sont les fougères qui dominent, entrant pour 13°/,, dans la composition de la
flore locale ; sur le plateau central, ce sont les composées avec 13°/° sur le versant occidental les
légumineuses avec 18 %. Se basant sur cette distribution très caractéristique des familles végé-
tales, M. le Rév. Baron pense qu'au point de vue botanique, Madagascar pourrait être logique-
ment divisée en trois régions, qui prendraient respectivement les dénominations de région des
fougères, région des composées et région des légumineuses.
Ce que nous avons dit de la situation de la forêt de Manjakandriana la placerait sur la
limite de la région des fougères et de celle des composées.
comme collecteurs d'échantillons, sous la condition, toutefois, qu'ils observent
de façon rigoureuse les instructions qui leur auront été données. Nous avons,
dans un chapitre précédent, indiqué les difficultés que présentaient les herbori-
sations dans un massif vierge et l' hésitation dans laquelle on pouvait se trouver,
quand il s'agissait d'attribuer une fleur ou un fruit à tel arbre plutôt qu'à tel
autre. Aussi, comprendra-t-on aisément quels soins et quelle attention doivent
être, à défaut de connaissances botaniques, apportés à la récolte de spécimens
destinés à une détermination scientifique des espèces forestières, et aussi quel-
les erreurs peuvent résulter, si ces récoltes sont faites avec insouciance par des
indigènes peu consciencieux. Il est possible que des erreurs de ce genre se
soient déjà produites, faisant considérer comme nouvelles des espèces ancien-
nement décrites et il se pourrait que. dans la nomenclature des essences on dut
déjà compter quelques synonymes (1).
On ne saurait donc apporter trop de soin à la récolte et surtout au rappro-
chement d'échantillons supposés appartenir à une même espèce ; il serait même
prudent, en ce qui concerne les essences forestières, de ne tirer de conclusions
botaniques que d'échantillons nombreux, provenant de sources diverses et se
contrôlant mutuellement.
♦ »
Nous avons, au début de ce chapitre, évalué à 800 environ le nombre des
espèces forestières de la région de Manjakandriana, ce qui constituerait un peu
moins du 1/4 et plus du 1/5 du nombre total des végétaux phanérogames de
Madagascar actuellement connus (?). Contrairement à la loi générale, et en raison
de l'orographie particulière de l'île, les végétaux indigènes y ont une aire beau-
coup plus étendue du Nord au Sud que parallèlement à l'équateur. Le fait
est principalement accentué chez les espèces ligneuses ; c'est ainsi que, malgré
la faible largeur Est Ouest que présente la forêt de Manjakandriana, la lisière
occidentale du massif montre une végétation forestière différant sensiblement
de celle de la lisière Est. L'Hazotokana (Vernonia), le Valanirana (Nuxia capita),
le Dingadingana (Isidia dodonœfolia), le Tongobositra (Isorospermum fane-
rana), sont beaucoup plus abondants sur la limite Ouest, alors que le Haron-
ll) Le Rhodolœna Bakariana de Baillon, arbre particulier à l'île de Madagascar, et que l'on
rencontre dans les forêts de la région antsihanaka, semble aujourd'hui n'être autre que le Rok. alti-
vola de Thonars qu'une confusion au moment de la récolte aurait fait classer comme plante grim-
pante. Voir Baillon, Dict. de Botanique, vol. II, Clilanacées et Rév. Baron, Compendium des
plantes malgaches, Revue de Madag., 1901, p. 860.
(2) Dans une très intéressante étude sur la flore de Madagascar parue en juillet 1899 dans
The Journal of the Linnean Society, vol XXV, n° 171, M. le Rév. R. Baron a évalué
à 4.100 le nombre des espèces végétales indigènes croissant à Madagascar et les répartit comme
suit
Dicotylédones 3.492 )
MonocoUlédones 248 > 4.100
Acot)lëdones. 360)
Parmi les acotylédones ne sont comprises que les filicinées. les équisétacées, les lycopodiacées
et les sélaginelles, les champignons, les algues, les hépatiques et les mousses de Madagascar étant
encore insuffisamment connus pour qu'on puisse déterminer le nombre de leurs especes,. même
approximativement.
D'après le même auteur, les familles botaniques largement représentées dans l'île sont :
Les légumineuses avec 346 espèces soit 8, 4 0/0 de la flore indigène
Les filicinées — 318 id. 7, 8 °/o id.
Les composées — 281 id. ■ 6, 9 'J/o id.
Les euphorbiacées - 228 id. 5, 6 0/o id.
Les orchidées — 170 id. 4, 1 0/0 id.
Les cynéracées — 160 id. 3, 9 °/c id.
Les rùbiacées — 147 id. 3, 6 ° 0 id.
Sur les 4.100 plantes indigènes rencontrées jusqu'ici à Madagascar, 3.000 environ (les 3/4 à
peu près de la flore totale) sont particulières à l'île ; on peut les rapporter à 148 genres de phané-
rogames appartenant à 56 familles, dont une seule, celles des Chlanacees, rattachée par Baillon
aux Trustrœmiacées, semble jusqu'à ce jour entièrement endémique.
Sur 3.178 végétaux indigènes dont la station a pu être déterminée par M. le Rév. R. Baron,
100 seulement sont répandus dans l'Ile entière, 198 sont inconnus au versant occidental et à la
région centrale, 128 aux deux versants ; 1.108 se rencontrent exclusivement sur le versant Est,
872 dans la région centrale, 706 sur le versant Ouest.
Ces déterminations montrent que la plup rt des espèces végétales de Madagascar n'ont pas
une aire très étendue et que la flore doit considérablement varier suivant les régions. Sur le ver-
sant oriental, ce sont les fougères qui dominent, entrant pour 13°/,, dans la composition de la
flore locale ; sur le plateau central, ce sont les composées avec 13°/° sur le versant occidental les
légumineuses avec 18 %. Se basant sur cette distribution très caractéristique des familles végé-
tales, M. le Rév. Baron pense qu'au point de vue botanique, Madagascar pourrait être logique-
ment divisée en trois régions, qui prendraient respectivement les dénominations de région des
fougères, région des composées et région des légumineuses.
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