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tsinjomitondraka, sur la Mabajamba, sera une escale importante du service à vapeur
et il n'est pas impossible que dans ce dédale de palétuviers qui commence à peu
de distance au Nord du village de Marolopotra, on trouve un arroyo communi-
quant directement de ce village à la baie de Mahajamba; la station pourrait donc
être approvisionnée facilement.
J'ai observé sur la route d'Ankerika à Marolopotra de nombreuses éclosions
de sauterelles; il est à craindre que la récolte du riz de saison sèche, qui est con-
sidérable dans la région, ne soit compromise; celle du riz d'été est faite et a été
abondante.
Le 18, nous partons de grand matin pour Antsinjomitondraka, passons à 7
heures au village d'Ankerika, autour duquel se trouvent de grandes rizières ;
à 9 heures 1/2 à celui de Maromby, qui a été abandonné à la suite d'une grave
épidémie de variole et arrivons à 10 heures à Betohatra. Les rizières dépendant
de ce village sont très étendues et parfaitement cultivées. Une grande partie
de la récolte est rentrée, elle promet d'être abondante.
Nous quittons Betohatra à 1 heure et arrivons à 3 heures à Antsinjomiton-
draka. Le gouverneur Rainikotomanga avait mis toute la population en habits
de fêtes et nous donna le spectacle de diverses danses fort bien exécutées par
les élèves des écoles.
Antsinjomitondraka est un gros village bien situé sur la rive droite de la
Mahajamba; la marée remonte jusqu'au village même et des boutres d'un ton-
nage assez fort viennent jusqu'à Tsinjorano, à 4 kilomètres en aval.
Je visitai dans l'après-midi les colons, au nombre de deux: MM. Vidot et
Devigné, et les marchands indiens ; les affaires étaient assez calmes, en raison
du travail que les indigènes faisaient dans leurs plantations, mais ils avaient
l'espoir que l'abondance de la récolte du riz donnerait lieu à quelques tran-
sactions.
Je restai le 19 à Antsinjomitondraka; je lins un kabary dans lequel j'annonçai
le prochain départ de Rainiketamanga pour Ambenja et Andranoboka, son
remplacement par Rafany, et devant tous, je déclarai que Rainiketamanga nous
avait toujours été dévoué et que, le faritany d'Antsinjomitondraka étant aujour-
d'hui complètement organisé, j'avais besoin de lui pour remplir le même devoir
sur l'autre côté de la rivière. J'annonçai aussi aux indigènes que très probable-
ment un service à vapeur serait organisé prochainement sur la Mahajamba et
qu'ils auraient une occasion excellente d'écouler à de moindres frais leurs pro-
duits; je les félicitai du bon état de leurs cultures et de leur troupeaux, qui sont,
en effet, remarquables, leur dis qu'actuellement le bétail était demandé et
qu'ils pouvaient le vendre à un prix rémunérateur, les engageai à redoubler en-
core d activité pour donner à ce riche pays de la Mahajamba la place qui lUI
• revient dans la province. La soirée se termina par une fête avec chants, danses,
etc., fort bien exécutés; elle se prolongea assez avant dans la nuit, qui était
fort belle.
Le 20, au jour, je quittai Antsinjomitondraka, passai à Betsaka, riche village
sakalava, à8 heures 1/4, à Antanambo, à 10 heures, et fis halte à Befanjana, à H
heures. Le terrain sur tout ce parcours est très fertile; il est composé d'alluvions
anciennes ; les rizières sont nombreuses et bien cultivées, les indigènes défen-
daient le riz mûr contre les cardinaux qui abondent et sont obligés de les veil-
ler la nuit, à cause des sangliers.
Le pays, qui était, l'année dernière, à peu près désert et inculte, est aujour-
d'hui peuplé et cultivé d'une façon remarquable. ,
La réception que me firent les indigènesde Betsakoa, que j'avais punis l'annee
dernière pour ne s'être même pas dérangés à mon passage, fut particulièrement
empressée. Le vieux chef Viona avait mis son plus beau costume, consistant en
une grande lévite noire de silam toute brodée d'argent. Il avait sur la tête un
chapeau de général ; à la ceinture, tout un assortiment de poignards et portait des
épaulettes anglaises à longues franges, l'une pendant sur la poitrine, l'autre
dans le dos. Sous cet accoutrement, il me fit un long discours, dans lequel 1
affirma ses sentiments de dévouement à la France et son intention de faire de
Betsakoa un pays riche. Il a lui-même un millier de têtes de bétail et un trou-
peau considérable de chèvres ; c'est le sakalava le plus riche de toute la contrée.
Les hommes l'aiment beaucoup et lui sont tout dévoués.
Je quittai Befanzana à heure 40 et arrivai à Ambalabe à 3 heures 20.
Ce village est placé au milieu de marais salants ; il comprend quatre pauvres
cases ; les habitants se livrent à l'élevage de la volaille ; ils ont quelques planta-
tions de manioc.
Le 21, nous partîmes au jour pour Andranoboka. Arrivés à 7 heures 25 au
tsinjomitondraka, sur la Mabajamba, sera une escale importante du service à vapeur
et il n'est pas impossible que dans ce dédale de palétuviers qui commence à peu
de distance au Nord du village de Marolopotra, on trouve un arroyo communi-
quant directement de ce village à la baie de Mahajamba; la station pourrait donc
être approvisionnée facilement.
J'ai observé sur la route d'Ankerika à Marolopotra de nombreuses éclosions
de sauterelles; il est à craindre que la récolte du riz de saison sèche, qui est con-
sidérable dans la région, ne soit compromise; celle du riz d'été est faite et a été
abondante.
Le 18, nous partons de grand matin pour Antsinjomitondraka, passons à 7
heures au village d'Ankerika, autour duquel se trouvent de grandes rizières ;
à 9 heures 1/2 à celui de Maromby, qui a été abandonné à la suite d'une grave
épidémie de variole et arrivons à 10 heures à Betohatra. Les rizières dépendant
de ce village sont très étendues et parfaitement cultivées. Une grande partie
de la récolte est rentrée, elle promet d'être abondante.
Nous quittons Betohatra à 1 heure et arrivons à 3 heures à Antsinjomiton-
draka. Le gouverneur Rainikotomanga avait mis toute la population en habits
de fêtes et nous donna le spectacle de diverses danses fort bien exécutées par
les élèves des écoles.
Antsinjomitondraka est un gros village bien situé sur la rive droite de la
Mahajamba; la marée remonte jusqu'au village même et des boutres d'un ton-
nage assez fort viennent jusqu'à Tsinjorano, à 4 kilomètres en aval.
Je visitai dans l'après-midi les colons, au nombre de deux: MM. Vidot et
Devigné, et les marchands indiens ; les affaires étaient assez calmes, en raison
du travail que les indigènes faisaient dans leurs plantations, mais ils avaient
l'espoir que l'abondance de la récolte du riz donnerait lieu à quelques tran-
sactions.
Je restai le 19 à Antsinjomitondraka; je lins un kabary dans lequel j'annonçai
le prochain départ de Rainiketamanga pour Ambenja et Andranoboka, son
remplacement par Rafany, et devant tous, je déclarai que Rainiketamanga nous
avait toujours été dévoué et que, le faritany d'Antsinjomitondraka étant aujour-
d'hui complètement organisé, j'avais besoin de lui pour remplir le même devoir
sur l'autre côté de la rivière. J'annonçai aussi aux indigènes que très probable-
ment un service à vapeur serait organisé prochainement sur la Mahajamba et
qu'ils auraient une occasion excellente d'écouler à de moindres frais leurs pro-
duits; je les félicitai du bon état de leurs cultures et de leur troupeaux, qui sont,
en effet, remarquables, leur dis qu'actuellement le bétail était demandé et
qu'ils pouvaient le vendre à un prix rémunérateur, les engageai à redoubler en-
core d activité pour donner à ce riche pays de la Mahajamba la place qui lUI
• revient dans la province. La soirée se termina par une fête avec chants, danses,
etc., fort bien exécutés; elle se prolongea assez avant dans la nuit, qui était
fort belle.
Le 20, au jour, je quittai Antsinjomitondraka, passai à Betsaka, riche village
sakalava, à8 heures 1/4, à Antanambo, à 10 heures, et fis halte à Befanjana, à H
heures. Le terrain sur tout ce parcours est très fertile; il est composé d'alluvions
anciennes ; les rizières sont nombreuses et bien cultivées, les indigènes défen-
daient le riz mûr contre les cardinaux qui abondent et sont obligés de les veil-
ler la nuit, à cause des sangliers.
Le pays, qui était, l'année dernière, à peu près désert et inculte, est aujour-
d'hui peuplé et cultivé d'une façon remarquable. ,
La réception que me firent les indigènesde Betsakoa, que j'avais punis l'annee
dernière pour ne s'être même pas dérangés à mon passage, fut particulièrement
empressée. Le vieux chef Viona avait mis son plus beau costume, consistant en
une grande lévite noire de silam toute brodée d'argent. Il avait sur la tête un
chapeau de général ; à la ceinture, tout un assortiment de poignards et portait des
épaulettes anglaises à longues franges, l'une pendant sur la poitrine, l'autre
dans le dos. Sous cet accoutrement, il me fit un long discours, dans lequel 1
affirma ses sentiments de dévouement à la France et son intention de faire de
Betsakoa un pays riche. Il a lui-même un millier de têtes de bétail et un trou-
peau considérable de chèvres ; c'est le sakalava le plus riche de toute la contrée.
Les hommes l'aiment beaucoup et lui sont tout dévoués.
Je quittai Befanzana à heure 40 et arrivai à Ambalabe à 3 heures 20.
Ce village est placé au milieu de marais salants ; il comprend quatre pauvres
cases ; les habitants se livrent à l'élevage de la volaille ; ils ont quelques planta-
tions de manioc.
Le 21, nous partîmes au jour pour Andranoboka. Arrivés à 7 heures 25 au
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