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aucune de ces formes et vit dans la communauté végétale sans chercher chicane
à ses voisins.
Les lianes proprement dites ont des tiges dépassant souvent 30m de lon-
gueur et complètement dénudées, dans leur moitié inférieure ; les entre-nœuds
sont très distants et la structure du bois parfois anormale; les feuilles sont
généralement simples et opposées, rarement verticillées ou alternes ; leurs fleurs
peuvent être petites et réunies en grappes ou, au contraire, très grandes et à co-
rolle brillante, blanche, bleue ou rose ; les fruits peuvent être des baies ou des
capsules à déhiscence variable ou des drupes ou parfois des follicules doubles
renfermant de nombreuses graines, dont le sommet se trouve hérissé d'une
aigrette de longs poils soyeux.
Cette courte description montre la grande diversité de caractères que
présentent les principaux organes des lianes et les raisons pour lesquelles
les botanistes se refusent à considérer ces élégants végétaux comme formant
un groupe homogène et naturel.
* »
Si nous passons de la haute futaie à l'étage sous-jacent, c'est encore un
puissant enchevêtrement de plantes de toutes sortes, mais moins confus et
affectant un sens vertical, au lieu de s'étaler horizontalement ; c'est une poussée,
un élan de toute la masse végétale vers le peu de lumière que tamise la voûte
de verdure.
Des bambous toujours abondants semblent vouloir pénétrer les cimes de la
futaie, mais n'approchent que la ramure inférieure ; d'innombrables variétés de
clématites, de ronces, de salsepareilles les garnissent, formant de vertes colon-
nes dans un haut perchis très irrégulier et très dense.
Les troncs, sous les lichens qui les tapissent, prennent d'éclatants reflets
blanchâtres, mais que voilent le plus souvent de larges et jolies touffes de fou-
gères épiphytes ou d'épaisses torsades de plantes volubiles.
C'est sur cette partie du peuplement que les regards s'arrêtent le plus
volontiers, les formes végétales y apparaissant plus nettement et plus curieuses
encore que dans la futaie, où l'œil ne perçoit souvent qu'un amas trop confus
de verdure sombre.
A hauteur d'homme apparaît un troisième et dernier étage de végétation
très enchevêtré aussi; il est formé de buissons à l'aspect tourmenté, quelque-
fois épineux et dont les branches s'entrecroisent de façon à rendre la circulation
non seulement laborieuse, mais le plus souvent impossible.
Au milieu d'eux et les dépassant parfois apparaissent divers arbustes (Ster-
culiacées, tiliacées, mélastomacées.) à feuilles larges, molles, sans éclat et
couvertes généralement de poils courts; ils ne présentent plus les teintes vert
sombre de la futaie et des nuances pâles leur donnent une apparence chétive,
plus en rapport avec le peu de vigueur de la végétation. Toutefois, ce feuillage
particulier n'apparaît abondant que dans les parties du sous-bois, où la mort
récente d'un sujet de futaie permet une infiltration plus abondante de lumière.
Dans ce cas, les plantes herbacées les plus diverses (graminées, etc., aroïdées, légu-
mineuses, composées, fougères non arborescentes), se mélangent le plus souvent
à la masse buissonnante et augmentent encore l'inextricible confusion de
cet étage inférieur du grand édifice végétal.
*
* ♦
Pour donner une idée de ce qu'est le massif boisé dans ses parties vierges,
nous l'avons considéré comme formé d'étages distincts, mais cette division
n'apparaît jamais avec la régularité qu'on observe dans les forêts des régions
tempérées, où le peuplement est soumis à des traitements méthodiques. C'est
qu'en effet la forêt tropicale est formée d'éléments beaucoup plus nombreux
et beaucoup plus divers, au surplus, chaque essence y conserve l'allure spéciale
à son espèce et aucun balivage n'est venu condamner à mort les sujets se livrant
à quelque fantaisie contraire à l'étiquette voulue par la vieille civilisation.
Il n'est donc pas étonnant de voir ces milliers de végétaux, dont aucun
forestier n'est encore venu contrarier le bon plaisir, affecter dans leurs
groupements moins de régularité que nous leur en avons supposé. La division
en haute futaie, étage intermédiaire de perchis et étage inférieur de fourré
dense, devient alors peu marquée et tend même à disparaître.
, C'est ainsi qu'un grand nombre d'essences peuvent arrêter leur croissance
à mi-hauteur du perchis que leurs cimes semblent dans ce cas relier au fourré.
aucune de ces formes et vit dans la communauté végétale sans chercher chicane
à ses voisins.
Les lianes proprement dites ont des tiges dépassant souvent 30m de lon-
gueur et complètement dénudées, dans leur moitié inférieure ; les entre-nœuds
sont très distants et la structure du bois parfois anormale; les feuilles sont
généralement simples et opposées, rarement verticillées ou alternes ; leurs fleurs
peuvent être petites et réunies en grappes ou, au contraire, très grandes et à co-
rolle brillante, blanche, bleue ou rose ; les fruits peuvent être des baies ou des
capsules à déhiscence variable ou des drupes ou parfois des follicules doubles
renfermant de nombreuses graines, dont le sommet se trouve hérissé d'une
aigrette de longs poils soyeux.
Cette courte description montre la grande diversité de caractères que
présentent les principaux organes des lianes et les raisons pour lesquelles
les botanistes se refusent à considérer ces élégants végétaux comme formant
un groupe homogène et naturel.
* »
Si nous passons de la haute futaie à l'étage sous-jacent, c'est encore un
puissant enchevêtrement de plantes de toutes sortes, mais moins confus et
affectant un sens vertical, au lieu de s'étaler horizontalement ; c'est une poussée,
un élan de toute la masse végétale vers le peu de lumière que tamise la voûte
de verdure.
Des bambous toujours abondants semblent vouloir pénétrer les cimes de la
futaie, mais n'approchent que la ramure inférieure ; d'innombrables variétés de
clématites, de ronces, de salsepareilles les garnissent, formant de vertes colon-
nes dans un haut perchis très irrégulier et très dense.
Les troncs, sous les lichens qui les tapissent, prennent d'éclatants reflets
blanchâtres, mais que voilent le plus souvent de larges et jolies touffes de fou-
gères épiphytes ou d'épaisses torsades de plantes volubiles.
C'est sur cette partie du peuplement que les regards s'arrêtent le plus
volontiers, les formes végétales y apparaissant plus nettement et plus curieuses
encore que dans la futaie, où l'œil ne perçoit souvent qu'un amas trop confus
de verdure sombre.
A hauteur d'homme apparaît un troisième et dernier étage de végétation
très enchevêtré aussi; il est formé de buissons à l'aspect tourmenté, quelque-
fois épineux et dont les branches s'entrecroisent de façon à rendre la circulation
non seulement laborieuse, mais le plus souvent impossible.
Au milieu d'eux et les dépassant parfois apparaissent divers arbustes (Ster-
culiacées, tiliacées, mélastomacées.) à feuilles larges, molles, sans éclat et
couvertes généralement de poils courts; ils ne présentent plus les teintes vert
sombre de la futaie et des nuances pâles leur donnent une apparence chétive,
plus en rapport avec le peu de vigueur de la végétation. Toutefois, ce feuillage
particulier n'apparaît abondant que dans les parties du sous-bois, où la mort
récente d'un sujet de futaie permet une infiltration plus abondante de lumière.
Dans ce cas, les plantes herbacées les plus diverses (graminées, etc., aroïdées, légu-
mineuses, composées, fougères non arborescentes), se mélangent le plus souvent
à la masse buissonnante et augmentent encore l'inextricible confusion de
cet étage inférieur du grand édifice végétal.
*
* ♦
Pour donner une idée de ce qu'est le massif boisé dans ses parties vierges,
nous l'avons considéré comme formé d'étages distincts, mais cette division
n'apparaît jamais avec la régularité qu'on observe dans les forêts des régions
tempérées, où le peuplement est soumis à des traitements méthodiques. C'est
qu'en effet la forêt tropicale est formée d'éléments beaucoup plus nombreux
et beaucoup plus divers, au surplus, chaque essence y conserve l'allure spéciale
à son espèce et aucun balivage n'est venu condamner à mort les sujets se livrant
à quelque fantaisie contraire à l'étiquette voulue par la vieille civilisation.
Il n'est donc pas étonnant de voir ces milliers de végétaux, dont aucun
forestier n'est encore venu contrarier le bon plaisir, affecter dans leurs
groupements moins de régularité que nous leur en avons supposé. La division
en haute futaie, étage intermédiaire de perchis et étage inférieur de fourré
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