Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-11-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 novembre 1903 20 novembre 1903
Description : 1903/11/20 (A7,N137,T13). 1903/11/20 (A7,N137,T13).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6583389b
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/03/2014
296 REVUE DES CULTURES COLONIALES
de l'effectif (1.100 hommes sur 11.000) périrent sous les effets du froid par la
dysenterie ou les congestions pulmonaires. Il n'y avait eu que 50 tués dans les
combats.
2° La première expédition de Constantine, novembre 1836, où il n'y eut que
216 tués par l'ennemi et 228 morts des suites directes et indirectes du froid.
3° La razzia de Médrouça, près Frenda (Sud-Oranais), à 1.000 mètres d'alti-
tude environ, en mars 1842. — Une tempête de neige disperse la colonne et
beaucoup de détachements sont perdus en pleine campagne; on tire le canon
pour les rallier. Malgré les dispositions prises, 17 soldats aguerris succombent
dans le camp, ainsi que de nombreux prisonniers indigènes, femmes et enfants.
Aux alentours du camp, la mortalité est encore plus grande.
4° La colonne de Beni-Mançour, 5 janvier 1843, qui, pendant une tempête de
neige, fut accueillie par des coups de fusil au village de Medinet-el-Qantar, et après
avoir chassé les Kabyles, se réfugia, hommes et chevaux, dans les maisons pour
se mettre à l'abri du froid. Le 6, au matin, en partant de ce point, on se heurta à
des monticules de neige sous lesquels gisaient des monceaux de cadavres
d'hommes, de femmes et d'enfants, fugitifs péris sous le froid nocturne.
50 La colonne de la neige. — Dans le Boutaleb, entre 1.200 et 1.300 mètres d'alti-
tude, près de Sétif, elle fut surprise dans la nuit du 2 au 3 janvier 1846 par des
rafales impétueuses de neige auxquelles succéda un froid incisif : plus de
700 hommes furent égarés et échappèrent à la mort grâce aux indigènes qui les
recueillirent charitablement dans leurs gourbis. Néanmoins l'on retrouva
208 cadavres gelés et l'on ramena à l'hôpital de Sétif 500 malades en partie
atteints de congélations qui nécessitèrent des amputations de membres.
6° Le camp de laneige, à Traourirtril, dans l'Oued-Sahel, à l'altitudede 973mètres,
enlevé dans la nuit du 21 au 22 février 1852 par une violente tempête de neige,
de grêle, accompagnée de vents glaciaux. Les guides kabyles sont foudroyés par
le froid et la déroute s'ensuit; 300 soldats sont gelés, ensevelis dans la neige ou
noyés; 300 autres sont ramenés à l'hôpital avec des congélations diverses.
Pour des considérations diverses, tous ces chiffres déjà bien lugubres ont été
fortement atténués; dans tous les cas, les mortalités indirectes résultant de ces
intempéries sont incalculables, surtout pour la population indigène fugitive en
ces temps de conquête.
Des épisodes de cette nature, mais de beaucoup moindre importance, cepen-
dant encore trop fréquents, ont éprouvé, depuis la pacification les troupes et
parfois les colons, mais ce ne sont plus alors que des accidents isolés. Quant à
la mortalité chez les indigènes surpris par ces dures intempéries, elle se chiffre
aussi.
On dira, mais sans raison, que ces rigueurs climatériques se constatent aux
altitudes seulement : c'est alors oublier que l'Algérie n'est qu'un immense pla-
teau peu étagé dont le littoral n'est qu'une faible marche, souvent interrompue
et à peine linéaire par rapport à l'ensemble du pays.
FROIDS NOIRS
Les froids noirs sont moins fréquents que ceux produits par le rayonnement
et ils sont ordinairement dus à la continuité des vents glaciaux du Nord qui
finissent par abaisser le degré de la masse d'air; mais dans un grand nombre
de cas, sur les Hauts-Plateaux notamment, leur intensité est encore accrue
par le rayonnement quand le vent a cessé et que le ciel s'est éclairci.
de l'effectif (1.100 hommes sur 11.000) périrent sous les effets du froid par la
dysenterie ou les congestions pulmonaires. Il n'y avait eu que 50 tués dans les
combats.
2° La première expédition de Constantine, novembre 1836, où il n'y eut que
216 tués par l'ennemi et 228 morts des suites directes et indirectes du froid.
3° La razzia de Médrouça, près Frenda (Sud-Oranais), à 1.000 mètres d'alti-
tude environ, en mars 1842. — Une tempête de neige disperse la colonne et
beaucoup de détachements sont perdus en pleine campagne; on tire le canon
pour les rallier. Malgré les dispositions prises, 17 soldats aguerris succombent
dans le camp, ainsi que de nombreux prisonniers indigènes, femmes et enfants.
Aux alentours du camp, la mortalité est encore plus grande.
4° La colonne de Beni-Mançour, 5 janvier 1843, qui, pendant une tempête de
neige, fut accueillie par des coups de fusil au village de Medinet-el-Qantar, et après
avoir chassé les Kabyles, se réfugia, hommes et chevaux, dans les maisons pour
se mettre à l'abri du froid. Le 6, au matin, en partant de ce point, on se heurta à
des monticules de neige sous lesquels gisaient des monceaux de cadavres
d'hommes, de femmes et d'enfants, fugitifs péris sous le froid nocturne.
50 La colonne de la neige. — Dans le Boutaleb, entre 1.200 et 1.300 mètres d'alti-
tude, près de Sétif, elle fut surprise dans la nuit du 2 au 3 janvier 1846 par des
rafales impétueuses de neige auxquelles succéda un froid incisif : plus de
700 hommes furent égarés et échappèrent à la mort grâce aux indigènes qui les
recueillirent charitablement dans leurs gourbis. Néanmoins l'on retrouva
208 cadavres gelés et l'on ramena à l'hôpital de Sétif 500 malades en partie
atteints de congélations qui nécessitèrent des amputations de membres.
6° Le camp de laneige, à Traourirtril, dans l'Oued-Sahel, à l'altitudede 973mètres,
enlevé dans la nuit du 21 au 22 février 1852 par une violente tempête de neige,
de grêle, accompagnée de vents glaciaux. Les guides kabyles sont foudroyés par
le froid et la déroute s'ensuit; 300 soldats sont gelés, ensevelis dans la neige ou
noyés; 300 autres sont ramenés à l'hôpital avec des congélations diverses.
Pour des considérations diverses, tous ces chiffres déjà bien lugubres ont été
fortement atténués; dans tous les cas, les mortalités indirectes résultant de ces
intempéries sont incalculables, surtout pour la population indigène fugitive en
ces temps de conquête.
Des épisodes de cette nature, mais de beaucoup moindre importance, cepen-
dant encore trop fréquents, ont éprouvé, depuis la pacification les troupes et
parfois les colons, mais ce ne sont plus alors que des accidents isolés. Quant à
la mortalité chez les indigènes surpris par ces dures intempéries, elle se chiffre
aussi.
On dira, mais sans raison, que ces rigueurs climatériques se constatent aux
altitudes seulement : c'est alors oublier que l'Algérie n'est qu'un immense pla-
teau peu étagé dont le littoral n'est qu'une faible marche, souvent interrompue
et à peine linéaire par rapport à l'ensemble du pays.
FROIDS NOIRS
Les froids noirs sont moins fréquents que ceux produits par le rayonnement
et ils sont ordinairement dus à la continuité des vents glaciaux du Nord qui
finissent par abaisser le degré de la masse d'air; mais dans un grand nombre
de cas, sur les Hauts-Plateaux notamment, leur intensité est encore accrue
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