Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-08-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 août 1903 05 août 1903
Description : 1903/08/05 (A7,N130,T13). 1903/08/05 (A7,N130,T13).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6583382f
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/03/2014
70 REVUE DES CULTURES COLONIALES
sessions intertropicales, une cause de prospérité pour la nouvelle colonie algé-
rienne.
De Mirbel, lui-même, consulté officiellement en 1838 par le gouvernement sur
les cultures à entreprendre en Algérie, conseilla de n'entrer qu'avec une grande
prudence dans la voie_nouvelle de l'exoticité alors prônée à l'extrême, mais il ne
se prononça pas assez énergiquemont pour détruire entièrement les espérances
de cette école qui a encore aujourd'hui des partisans plus ou moins convaincus,
même parmi ceux qui émettent la prétention de connaître exactement en ce pays
les choses de la terre.
De Gasparin, lui-même, dans son rapport à l'Académie des sciences, en 1849,
ne voulut pas engager la responsabilité de l'illustre assemblée quand elle fut
consultée par le Ministère compétent sur l'application d'un plan agronomique en
Algérie. Cependant, il voyait dans les abris et dans l'irrigation, n'envisageant
toujours que la période estivale, une telle modification du climat qu'il n'hésitait.
pas à déclarer que, par ces moyens, l'été de l'Algérie au lieu d'être celui du
Sahara deviendrait celui des Antilles?.
C'est dire que l'idée des cultures coloniales était bien vivace partout, quoique
atténuée par la prudente réserve, toute de forme, des savants.
Quant aux nouveaux venus dans les questions coloniales, trop souvent sans
bagage théorique et pratique, ils s'exaltent assez vivement au souvenir de ces
grandes productions qui ont fait la légende du planteur riche et à la vie large
dans les zones torrides, et ils acceptent avec trop d'empressement ces projets
d'exploita Lioiis- fantaisistes que les saines prévisions, encore moins la sanction,
n'ont jamais indiquées.
On pouvait peut-être excuser dans la première période décennale de l'occu-
pation française ces erreurs climatologiques et leurs conséquences, mais à
l'heure actuelle il n'est plus possible de Tes admettre, surtout de les voir pro-
pager plus ou moins ouvertement après tant d'insuccès.
Cette observation est d'ailleurs d'ordre général; elle ne s'applique pas qu'au
Caféier, spécialement traité ici, mais encore à toutes les cultures dites exotiques
qui ont eu un regain d'actualité depuis l'occupation de la Tunisie, et qui se
réveillent maintenant chez ceux qui songent au Maroc. Comme si toute cette
climatologie de l'Afrique du nord n'avait pas la même caractéristique générale!
Il est vrai que l'Espagne, depuis la perte de ses colonies, a songé au Caféier
dans ce merveilleux climat de l'Andalousie méridionale aux irrigations abon-
dantes : c'est se bercer d'espérances fugaces!
S'il est vrai que le Caféier résiste beaucoup mieux sur quelques points du littoral
andalou, entre Alméria et Gibraltar, que sur la côte algérienne, il n'y a là que
quelques exceptions climatériques assez explicables, mais d'un caractère purement
horticole, qu'ilne faudrait pas confondre avec un résultat économique, même de
minime importance.
*
La culture du Caféier avait été plusieurs fois entreprise dans les jardins d'essai
régionaux de l'Algérie, sans aucun succès, cela va sans dire; mais la tentative la
plus sérieuse, comme la mieux conduite, fut faite par le Dr Liautaud, ainsi qu'il
nous l'a raconté souvent au Comice agricole d'Alger, dont il était le président : il
n'est pas inutile de la rappeler à l'aide des documents inédits que je possède sur
cette question.
sessions intertropicales, une cause de prospérité pour la nouvelle colonie algé-
rienne.
De Mirbel, lui-même, consulté officiellement en 1838 par le gouvernement sur
les cultures à entreprendre en Algérie, conseilla de n'entrer qu'avec une grande
prudence dans la voie_nouvelle de l'exoticité alors prônée à l'extrême, mais il ne
se prononça pas assez énergiquemont pour détruire entièrement les espérances
de cette école qui a encore aujourd'hui des partisans plus ou moins convaincus,
même parmi ceux qui émettent la prétention de connaître exactement en ce pays
les choses de la terre.
De Gasparin, lui-même, dans son rapport à l'Académie des sciences, en 1849,
ne voulut pas engager la responsabilité de l'illustre assemblée quand elle fut
consultée par le Ministère compétent sur l'application d'un plan agronomique en
Algérie. Cependant, il voyait dans les abris et dans l'irrigation, n'envisageant
toujours que la période estivale, une telle modification du climat qu'il n'hésitait.
pas à déclarer que, par ces moyens, l'été de l'Algérie au lieu d'être celui du
Sahara deviendrait celui des Antilles?.
C'est dire que l'idée des cultures coloniales était bien vivace partout, quoique
atténuée par la prudente réserve, toute de forme, des savants.
Quant aux nouveaux venus dans les questions coloniales, trop souvent sans
bagage théorique et pratique, ils s'exaltent assez vivement au souvenir de ces
grandes productions qui ont fait la légende du planteur riche et à la vie large
dans les zones torrides, et ils acceptent avec trop d'empressement ces projets
d'exploita Lioiis- fantaisistes que les saines prévisions, encore moins la sanction,
n'ont jamais indiquées.
On pouvait peut-être excuser dans la première période décennale de l'occu-
pation française ces erreurs climatologiques et leurs conséquences, mais à
l'heure actuelle il n'est plus possible de Tes admettre, surtout de les voir pro-
pager plus ou moins ouvertement après tant d'insuccès.
Cette observation est d'ailleurs d'ordre général; elle ne s'applique pas qu'au
Caféier, spécialement traité ici, mais encore à toutes les cultures dites exotiques
qui ont eu un regain d'actualité depuis l'occupation de la Tunisie, et qui se
réveillent maintenant chez ceux qui songent au Maroc. Comme si toute cette
climatologie de l'Afrique du nord n'avait pas la même caractéristique générale!
Il est vrai que l'Espagne, depuis la perte de ses colonies, a songé au Caféier
dans ce merveilleux climat de l'Andalousie méridionale aux irrigations abon-
dantes : c'est se bercer d'espérances fugaces!
S'il est vrai que le Caféier résiste beaucoup mieux sur quelques points du littoral
andalou, entre Alméria et Gibraltar, que sur la côte algérienne, il n'y a là que
quelques exceptions climatériques assez explicables, mais d'un caractère purement
horticole, qu'ilne faudrait pas confondre avec un résultat économique, même de
minime importance.
*
La culture du Caféier avait été plusieurs fois entreprise dans les jardins d'essai
régionaux de l'Algérie, sans aucun succès, cela va sans dire; mais la tentative la
plus sérieuse, comme la mieux conduite, fut faite par le Dr Liautaud, ainsi qu'il
nous l'a raconté souvent au Comice agricole d'Alger, dont il était le président : il
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