Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-05-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 mai 1903 05 mai 1903
Description : 1903/05/05 (A7,N128,T13). 1903/05/05 (A7,N128,T13).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6583380m
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/03/2014
VARIÉTÉS 25
Le procédé d'extraction est le suivant :
Les indigènes recueillent sur le sol les fruits tombés de l'arbre et retirent des
noyaux l'amande qu'ils renferment.
Ces amandes, exposées au soleil et desséchées, sont broyées dans un mortier ;
puis, enveloppées dans un lambeau de srakey-dang (1) enroulé en forme de boule
de la grosseur du poing, elles sont disposées dans une marmite en terre dont le
fond, préalablement troué, est garni d'un treillage de bambou qui lui donne
l'aspect d'un crible.
Cette marmite, fermée à sa partie supérieure, est disposée, ainsi qu'un cou-
vercle, sur l'orifice d'une seconde marmite, également en terre, à moitié remplie
d'eau soumise à l'ébullition.
La vapeur brûlante qui se dégage de la deuxième marmite pénètre, à travers
les mailles du treillage, dans la marmite qui lui est superposée et vient réchauffer
les sachets d'amandes broyées qui l'emplissent. Lorsque ces derniers, imprégnés
de vapeur d'eau, semblent « suer » (traduction littérale de l'expression cambod-
gienne chenh-nhœus), on les retire de la marmite et on les place, chauds encore,
sous une presse en bois.
Le liquide exprimé est recueilli dans un vase où il se solidifie en refroidissant.
Dès lors, pour la fabrication des bougies, les Cambodgiens procèdent abso-
lument comme on le fait encore aujourd'hui dans nos campagnes de France pour
la fabrication des chandelles de suif de mouton, avec cette seule différence que
le moule en métal est remplacé ici par un tube de bambou que l'on déchire en
minces lamelles lorsqu'on désire en retirer la bougie.
Le bambou le plus estimé pour cette opération est le russey-poc à parois très
minces.
Lorsque la plupart des impôts se payaient, au Cambodge, en nature, certaines
provinces étaient tenues de livrer, chaque année, pour l'éclairage du Palais, un
certain nombre de bougies de châmbâk de différentes dimensions. Parmi ces pro-
vinces figuraient celles qui forment aujourd'hui la circonscription de Kampot et
l'on trouvait, dans chacune d'elles, quelques individus spécialement chargés de
la fabrication de ces bougies. -
Vers 1880 cet impôt cessa d'être perçu et l'exploitation du châmbâk, qui n'avait
jamais donné lieu ici à aucune transaction commerciale, prit fin en même temps.
Depuis lors nul ne s'est préoccupé de faire de la cire de châmbâk et j'ai eu
quelque peine à trouver des indigènes capables de me fournir les renseignements
qui précèdent.
Il ne me paraît pas cependant impossible de réveiller cette industrie, et il suf-
firait sans doute pour atteindre ce résultat que nos échantillons, soumis à l'atten-
tion de négociants sérieux, soient cotés à un prix suffisamment rémunérateur et
que l'écoulement de produits similaires fût assuré.
L'appât d'un gain certain et raisonnable réussirait sans doute à secouer la
molle torpeur des Cambodgiens et à les amener à tirer parti d'un produit que
leur paresse se refuse à utiliser pour leur commodité personnelle.
Jamais, en effet, le paysan cambodgien n'a employé la bougie de châmbâk pour
l'éclairage de son habitation. Certes il la proclame volontiers très supérieure à
la torche de résine dont il use journellement, mais son peu de souci du confort,
(1) Les Cambodgiens appellent srakey-dang cette sorte de membrane filamenteuse, souple,
de couleur grise, assez semblable à une étoffe de toile grossière, qui croît au sommet du stipe des
cocotiers à la naissance des feuilles.
Le procédé d'extraction est le suivant :
Les indigènes recueillent sur le sol les fruits tombés de l'arbre et retirent des
noyaux l'amande qu'ils renferment.
Ces amandes, exposées au soleil et desséchées, sont broyées dans un mortier ;
puis, enveloppées dans un lambeau de srakey-dang (1) enroulé en forme de boule
de la grosseur du poing, elles sont disposées dans une marmite en terre dont le
fond, préalablement troué, est garni d'un treillage de bambou qui lui donne
l'aspect d'un crible.
Cette marmite, fermée à sa partie supérieure, est disposée, ainsi qu'un cou-
vercle, sur l'orifice d'une seconde marmite, également en terre, à moitié remplie
d'eau soumise à l'ébullition.
La vapeur brûlante qui se dégage de la deuxième marmite pénètre, à travers
les mailles du treillage, dans la marmite qui lui est superposée et vient réchauffer
les sachets d'amandes broyées qui l'emplissent. Lorsque ces derniers, imprégnés
de vapeur d'eau, semblent « suer » (traduction littérale de l'expression cambod-
gienne chenh-nhœus), on les retire de la marmite et on les place, chauds encore,
sous une presse en bois.
Le liquide exprimé est recueilli dans un vase où il se solidifie en refroidissant.
Dès lors, pour la fabrication des bougies, les Cambodgiens procèdent abso-
lument comme on le fait encore aujourd'hui dans nos campagnes de France pour
la fabrication des chandelles de suif de mouton, avec cette seule différence que
le moule en métal est remplacé ici par un tube de bambou que l'on déchire en
minces lamelles lorsqu'on désire en retirer la bougie.
Le bambou le plus estimé pour cette opération est le russey-poc à parois très
minces.
Lorsque la plupart des impôts se payaient, au Cambodge, en nature, certaines
provinces étaient tenues de livrer, chaque année, pour l'éclairage du Palais, un
certain nombre de bougies de châmbâk de différentes dimensions. Parmi ces pro-
vinces figuraient celles qui forment aujourd'hui la circonscription de Kampot et
l'on trouvait, dans chacune d'elles, quelques individus spécialement chargés de
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Vers 1880 cet impôt cessa d'être perçu et l'exploitation du châmbâk, qui n'avait
jamais donné lieu ici à aucune transaction commerciale, prit fin en même temps.
Depuis lors nul ne s'est préoccupé de faire de la cire de châmbâk et j'ai eu
quelque peine à trouver des indigènes capables de me fournir les renseignements
qui précèdent.
Il ne me paraît pas cependant impossible de réveiller cette industrie, et il suf-
firait sans doute pour atteindre ce résultat que nos échantillons, soumis à l'atten-
tion de négociants sérieux, soient cotés à un prix suffisamment rémunérateur et
que l'écoulement de produits similaires fût assuré.
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molle torpeur des Cambodgiens et à les amener à tirer parti d'un produit que
leur paresse se refuse à utiliser pour leur commodité personnelle.
Jamais, en effet, le paysan cambodgien n'a employé la bougie de châmbâk pour
l'éclairage de son habitation. Certes il la proclame volontiers très supérieure à
la torche de résine dont il use journellement, mais son peu de souci du confort,
(1) Les Cambodgiens appellent srakey-dang cette sorte de membrane filamenteuse, souple,
de couleur grise, assez semblable à une étoffe de toile grossière, qui croît au sommet du stipe des
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