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INDICES MENSUELS DU VOLUME DU COMMERCE
EXTÉRIEUR DE L'INDOCHINE
L'activité du commerce extérieur constitue l'indice le plus représentatif, et aussi
généralement le plus sûr, de la situation économique d'un pays, en particulier d'un
pays neuf tel que l'Indochine.
L'évolution de ce commerce est toutefois difficile à suivre de façon correcte,
faute d'un étalon de mesure convenable.
La commune mesure des transactions couramment adoptée est en effet la valeur.
Cette valeur est établie dans la monnaie du pays et elle suit toutes les variations
de cette monnaie et les variations corrélatives des prix.
Ainsi, la dépression économique qui s'est manifestée à partir de 1930 a ramené
dès 1932 la valeur totale du commerce extérieur de l'Indochine à un niveau in-
férieur de plus de moitié à celui des années 1926 à 1929. Faut-il en conclure que
l'activité commerciale de l'Indochine a baissé de moitié par rapport à cette pé-
riode ? Certainement non, car cette contraction des valeurs du commerce est due
pour une grosse part à la baisse des prix, mais comment déterminer exactement
l'influence de cette baisse et mesurer le ralentissement réel de l'activité des tran-
sactions ?
A première vue, la variation des tonnages manipulés à l'entrée et à la sortie
semble donner une représentation plus exacte de l'évolution du commerce, puis-
que ces tonnages sont indépendants des fluctuations des prix. Mais le tonnage
global peut se trouver fortement affecté par des modifications survenues dans la
nature des transactions, sans que ce résultat traduise un mouvement correspon-
dant de l'activité économique générale. Des changements dans les opérations effec-
tuées sur certains articles pondéreux, tels que le charbon, les pierres ou le sable,
les minerais communs, le sel marin s'inscrivent de façon très apparente dans le
tonnage total, quoique leur répercussion économique soit faible ; en revanche des
modifications importantes touchant des produits coûteux, comme le caoutchouc,
l'étain, les tissus de laine ou de soie, les machines, les produits chimiques, restent
sans influence appréciable sur ce tonnage total, bien qu'ils intéressent au premier
chef l'économie locale.
Supposons, pour prendre un exemple, qu'il s'agisse de comparer l'activité du
commerce extérieur de l'Indochine pour les années 1936 et 1937. En valeur, les
chiffres de 1937 font apparaître une grosse augmentation sur l'année précédente
(au total plus de 4 milliards de francs contre moins de 2.700 millions). Cet ac-
croissement est dû sans aucun doute à la dévaluation du franc et à la hausse des
prix dans cette monnaie.
Si l'on considère maintenant les tonnages, on constate en 1937 une légère bais-
se à l'exportation : 4.358.000 tonnes au lieu de 4.476.000. L'activité des exporta-
tions semble donc s'être ralentie. Mais si l'on entre dans le détail, on voit que
cette restriction du poids des exportations est presque entièrement le fait de deux
articles : le riz et ses dérivés, qui sont en diminution de 234.000 tonnes, et la
houille, dont les sorties fléchissent de 176.000 tonnes. La diminution totale de
410.000 tonnes environ sur ces deux articles se trouve en partie compensée par
une augmentation de près de 300.000 tonnes sur l'ensemble des autres marchan-
dises d'exportation. Or, parmi ces marchandises, certaines, qui s'inscrivent en
progrès : caoutchouc, étain, tissus, etc., ont une valeur à la tonne très supérieure
à celle du riz ou du charbon. Il est difficile dans ces conditions de reconnaître le
sens des variations du commerce d'ensemble.
EXTÉRIEUR DE L'INDOCHINE
L'activité du commerce extérieur constitue l'indice le plus représentatif, et aussi
généralement le plus sûr, de la situation économique d'un pays, en particulier d'un
pays neuf tel que l'Indochine.
L'évolution de ce commerce est toutefois difficile à suivre de façon correcte,
faute d'un étalon de mesure convenable.
La commune mesure des transactions couramment adoptée est en effet la valeur.
Cette valeur est établie dans la monnaie du pays et elle suit toutes les variations
de cette monnaie et les variations corrélatives des prix.
Ainsi, la dépression économique qui s'est manifestée à partir de 1930 a ramené
dès 1932 la valeur totale du commerce extérieur de l'Indochine à un niveau in-
férieur de plus de moitié à celui des années 1926 à 1929. Faut-il en conclure que
l'activité commerciale de l'Indochine a baissé de moitié par rapport à cette pé-
riode ? Certainement non, car cette contraction des valeurs du commerce est due
pour une grosse part à la baisse des prix, mais comment déterminer exactement
l'influence de cette baisse et mesurer le ralentissement réel de l'activité des tran-
sactions ?
A première vue, la variation des tonnages manipulés à l'entrée et à la sortie
semble donner une représentation plus exacte de l'évolution du commerce, puis-
que ces tonnages sont indépendants des fluctuations des prix. Mais le tonnage
global peut se trouver fortement affecté par des modifications survenues dans la
nature des transactions, sans que ce résultat traduise un mouvement correspon-
dant de l'activité économique générale. Des changements dans les opérations effec-
tuées sur certains articles pondéreux, tels que le charbon, les pierres ou le sable,
les minerais communs, le sel marin s'inscrivent de façon très apparente dans le
tonnage total, quoique leur répercussion économique soit faible ; en revanche des
modifications importantes touchant des produits coûteux, comme le caoutchouc,
l'étain, les tissus de laine ou de soie, les machines, les produits chimiques, restent
sans influence appréciable sur ce tonnage total, bien qu'ils intéressent au premier
chef l'économie locale.
Supposons, pour prendre un exemple, qu'il s'agisse de comparer l'activité du
commerce extérieur de l'Indochine pour les années 1936 et 1937. En valeur, les
chiffres de 1937 font apparaître une grosse augmentation sur l'année précédente
(au total plus de 4 milliards de francs contre moins de 2.700 millions). Cet ac-
croissement est dû sans aucun doute à la dévaluation du franc et à la hausse des
prix dans cette monnaie.
Si l'on considère maintenant les tonnages, on constate en 1937 une légère bais-
se à l'exportation : 4.358.000 tonnes au lieu de 4.476.000. L'activité des exporta-
tions semble donc s'être ralentie. Mais si l'on entre dans le détail, on voit que
cette restriction du poids des exportations est presque entièrement le fait de deux
articles : le riz et ses dérivés, qui sont en diminution de 234.000 tonnes, et la
houille, dont les sorties fléchissent de 176.000 tonnes. La diminution totale de
410.000 tonnes environ sur ces deux articles se trouve en partie compensée par
une augmentation de près de 300.000 tonnes sur l'ensemble des autres marchan-
dises d'exportation. Or, parmi ces marchandises, certaines, qui s'inscrivent en
progrès : caoutchouc, étain, tissus, etc., ont une valeur à la tonne très supérieure
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