INDOCHINE ET TOURISME
Le public indochinois sait qu'il n'y a pas, dans notre grande colonie asiatique
de « problème » du tourisme à résoudre. Avec 30.000 kilomètres de routes, dont les
deux tiers utilisables pendant toute l'année ; avec 3.200 kilomètres de chemins de
fer, de bons services d'autocars et plus de 150 hôtels ou bungalows répartis sur
tous les points d'étape, l'organisation nécessaire pour la réception et le transport
des visiteurs étrangers est établie, on le voit, sur des bases très sérieuses.
L'augmentation du mouvement des voyageurs, bien amorcée, entraînera la
création de nouveaux moyens de transport, de nouveaux hôtels, mais tout cela
viendra en son temps, progressivement, d'une façon raisonnable.
La comparaison de notre propre organisation avec celle des pays d'Extrême-
Orient, au point de vue de l'hôtellerie, montre que nous sommes à un très bon
rang. Si nous prenons, par exemple, les Indes Néerlandaises, pays souvent cité
comme ayant su, d'une façon remarquable, industrialiser ses ressources touristi-
ques, nous verrons que, comme ici, les hôtels petits et moyens sont les plus nom-
breux (jusqu'à 30 chambres, 217 ; de 31 à 50 chambres, 53 ; de 51 à 100 chambres,
17; de 110, 1 ; de 150, 1 ; de 170, 1).
Les croisières d'effectif moyen peuvent donc facilement être reçues, comme en
Indochine encore.
Les grandes croisières, voyageant « autour du monde » sur des bateaux spéciale-
ment affrétés, et comptant jusqu'à 300 ou 400 touristes arrivant d'un seul coup,
demandent une organisation particulière et nécessitent, à Java comme ici, beaucoup
d'ingéniosité et d'initiative de la part des hôteliers pour que des visiteurs si
nombreux s'en aillent satisfaits.
Nous devons, bien entendu, chercher à nous perfectionner, pour que l'Indo-
chine, qui ne doit pas choisir sa clientèle, soit toujours prête à recevoir dans les
meilleures conditions, aussi bien les isolés, les petits groupes que les caravanes
très nombreuses.
A cet égard, citons la croisière du navire allemand « Franconia » affrété par
l'Agence Cook, qui vient de toucher à Tourane et de faire visiter Hué à 270
touristes. Tout s'est passé le mieux du monde, le matériel de transport nécessaire,
réuni à l'avance, a été suffisant ainsi que l'hôtel de Hué qui a fourni les repas : le
concours en la circonstance, d'entrepreneurs habitués à recevoir et à transporter
de nombreux voyageurs, a évité tâtonnements, indécisions, fausses manœuvres, qui
auraient laissé aux touristes une fâcheuse impression d'affolement et d'imprépa-
ration.
Par ailleurs, n'oublions pas qu'un facteur très important pour le développement
du tourisme indochinois, est celui de la baisse de notre change. L'Indochine est
devenue pour les étrangers un pays bon marché, où les hôtels font des tarifs, en
valeur-or, 50% moins cher qu'aux Indes Néerlandaises, pays que nous avons pris
plus haut comme exemple.
Les Indochinois qui vont en Chine et au Japon, trouvent par contre-coup les
prix sensiblement plus élevés à l'heure actuelle.
Nos tarifs hôteliers et de transport, sont donc justifiés à se maintenir à leur
niveau et même à se trouver légèrement augmentés puisque de nombreux produits
venant de l'extérieur, coûtent actuellement plus cher. Sur ce point, comme en
