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financier. La méthode est à l'étude, elle doit être trouvée, les échecs qui
pourront survenir ne devront jamais être un motif de découragement.
Si fort que soit encore son pouvoir d'attraction, le village n'est plus
dans le milieu fermé du siècle passé; les routes sillonnent le pays et
apprennent aux paysans à circuler; le chemin de fer transindochinois,
maintenant achevé, lui offre des facilités de départ et de retour ; le déve-
loppement économique lui-même, et son corollaire, le développement
commercial, font que l'attraction communale, si elle doit rester toujours
forte sentimentalement, perdra de sa puissance matérielle.
C'est sur cette évolution des mœurs et des modes d'existence, sur
l'évolution des idées grâce à la presse et à une propagande constante qu'il
faut compter, beaucoup plus que sur des organisations artificielles qui
risqueront toujours d'être décevantes et de dépasser les moyens financiers
de la collectivité.
L'Annamite est un paysan, il aime la terre, il aime la propriété ; il aime
aussi l'ambiance du village, il faut la lui recréer en comptant sur le temps
pour l'attacher à ses nouvelles pénates. La terre libre ne manque pas en
Annam même : plateaux aux terres fertiles couverts de végétation arbustive
ou de brousse, mamelons qui se prêteraient à la culture ou aux pâturages,
grands plateaux où vivent les Moïs, toutes ces étendues offrent de larges
possibilités. Mais la fièvre dresse le plus souvent sa barrière menaçante ;
les villages créés en région moï, ont été, pour la plupart, lentement décimés.
Dans le plan à établir et dans la réglementation à élaborer, l'action
administrative devra donc se manifester par un travail de prospection,
d'assainissement, d'organisation. Des zones pourraient être préparées pour
a colonisation, qui, après contrôle du service antipaludéen, seraient
assainies au maximum. Des chemins d'accès rattacheraient les étendues
ainsi aménagées aux grandes routes de circulation. Toutes les améliora-
tions possibles pour rendre la terre accueillante seraient recherchées et
mises en œuvre : irrigation, répartition en lots, construction d'infirmeries,
de postes de sécurité et aussi de maisons communes semblant attendre que
les paysans se groupent autour d'elles, création de pépinières d'arbres
fruitiers et d'essences de jardins qui seraient distribués aux colons et les
attacheraient à leur nouvelle résidence plus sûrement que les cultures
saisonnières qu'ils abandonnent à la moindre crise et au moindre revers.
Il faut créer le milieu familial qui attachera l'immigrant et reconstituera
le cadre communal, groupement instinctif de familles.
A cet effort d'organisation, sans doute conviendra-t-il d'ajouter quelque
aide financière mais sur ce point la prudence s'impose.
Mieux vaut sans doute dépenser largement en organisant la région de
colonisation qu'en distribuant des subsides individuels qui faussent la con-
ception de l'immigrant et pour sa naïveté semblent une incitation à l'indo-
financier. La méthode est à l'étude, elle doit être trouvée, les échecs qui
pourront survenir ne devront jamais être un motif de découragement.
Si fort que soit encore son pouvoir d'attraction, le village n'est plus
dans le milieu fermé du siècle passé; les routes sillonnent le pays et
apprennent aux paysans à circuler; le chemin de fer transindochinois,
maintenant achevé, lui offre des facilités de départ et de retour ; le déve-
loppement économique lui-même, et son corollaire, le développement
commercial, font que l'attraction communale, si elle doit rester toujours
forte sentimentalement, perdra de sa puissance matérielle.
C'est sur cette évolution des mœurs et des modes d'existence, sur
l'évolution des idées grâce à la presse et à une propagande constante qu'il
faut compter, beaucoup plus que sur des organisations artificielles qui
risqueront toujours d'être décevantes et de dépasser les moyens financiers
de la collectivité.
L'Annamite est un paysan, il aime la terre, il aime la propriété ; il aime
aussi l'ambiance du village, il faut la lui recréer en comptant sur le temps
pour l'attacher à ses nouvelles pénates. La terre libre ne manque pas en
Annam même : plateaux aux terres fertiles couverts de végétation arbustive
ou de brousse, mamelons qui se prêteraient à la culture ou aux pâturages,
grands plateaux où vivent les Moïs, toutes ces étendues offrent de larges
possibilités. Mais la fièvre dresse le plus souvent sa barrière menaçante ;
les villages créés en région moï, ont été, pour la plupart, lentement décimés.
Dans le plan à établir et dans la réglementation à élaborer, l'action
administrative devra donc se manifester par un travail de prospection,
d'assainissement, d'organisation. Des zones pourraient être préparées pour
a colonisation, qui, après contrôle du service antipaludéen, seraient
assainies au maximum. Des chemins d'accès rattacheraient les étendues
ainsi aménagées aux grandes routes de circulation. Toutes les améliora-
tions possibles pour rendre la terre accueillante seraient recherchées et
mises en œuvre : irrigation, répartition en lots, construction d'infirmeries,
de postes de sécurité et aussi de maisons communes semblant attendre que
les paysans se groupent autour d'elles, création de pépinières d'arbres
fruitiers et d'essences de jardins qui seraient distribués aux colons et les
attacheraient à leur nouvelle résidence plus sûrement que les cultures
saisonnières qu'ils abandonnent à la moindre crise et au moindre revers.
Il faut créer le milieu familial qui attachera l'immigrant et reconstituera
le cadre communal, groupement instinctif de familles.
A cet effort d'organisation, sans doute conviendra-t-il d'ajouter quelque
aide financière mais sur ce point la prudence s'impose.
Mieux vaut sans doute dépenser largement en organisant la région de
colonisation qu'en distribuant des subsides individuels qui faussent la con-
ception de l'immigrant et pour sa naïveté semblent une incitation à l'indo-
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