Bulletin économique de l'Indochine

Presse et revues

282 pages

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Seule l'étude du «volume» comparé du commerce pour les deux années (1)
donnera la variation de l'activité commerciale, abstraction faite de la variation des
prix. Cette étude ne sera faite d'une façon complète que lorsque les résultats
définitifs de 1937 seront connus ; toutefois le tableau précédent présente un calcul
effectué pour 35 produits principaux d'exportation. Il suffit à montrer que, sur la
base des prix de 1936, le commerce d'exportation de l'Indochine est en progrès
en 1937.

En ce qui concerne les pays de destination, la part de la France et de ses
colonies s'abaisse en 1937. Elle ne représente plus, en valeur, que 52 des
exportations totales, contre 61 en 1936. Cette proportion était de 37 en 1935,
de 53 en 1934. En regard de cette proportion très variable des exportations sur
les pays français, on notera la stabilité des importations en provenance de l'Empira
qui passent de 58 du total en 1935 à 56 en 1936 et 57 en 1937.

La contre-partie de la diminution relative des exportations vers la France et ses
colonies se retrouve dans les sorties sur Hongkong et la Chine, ces pays consti-
tuant dans leur ensemble le second client de l'Indochine. Au total, la Colonie leur a
vendu pour 433 millions de francs en 1937, contre 197 millions en 1936, leur part
relative s'élevant ainsi de 11,5 à près de 17

Parmi les autres débouchés asiatiques de l'Indochine, sont en progrès : Singapour
(196 millions contre 109), le Japon (108 millions contre 78), les Indes néerlandai-
ses (12,8 millions contre 8,5), le Siam (12 millions contre 6) — en régression: les
Indes britanniques et Ceylan (ensemble II,5 millions contre 33), les Philippines
(moins d'un million contre 29 millions).

La plupart des pays d'Europe ont développé leurs importations de produits
indochinois, en particulier l'Allemagne (64 millions au lieu de 24), la Belgique
(24 et 8,5 millions), la Grande Bretagne (34 et 14), les Pays Bas (23 et 13J.

On relève également une plus-value importante dans les ventes aux États-Unis
(182 millions contre 107) et à Cuba (38,5 millions contre 2).

Les fluctuations signalées ci-dessus d'une année à l'autre dans les différents
courants de l'exportation indochinoise expriment en général les modifications
survenues dans la demande de riz. C'est ainsi que la France a ralenti en 1937 ses
achats de riz et dérivés, qui s'abaissent de 983.000 tonnes en 1936 à 669.000.

En revanche, Hongkong et la Chine ont pris 446.000 tonnes contre 292.000
seulement. Les Philippines, qui avaient retrouvé en 1936 le chemin du marche
saigonnais (57.000 tonnes), l'ont à nouveau abandonné en 1937. Les Indes britan-
niques et néerlandaises ont de leur côté considérablement réduit leurs commandes,
cette diminution se trouvant en partie compensée par une demande accrue de la
part de l'Europe et de Cuba.

Au total, et comme il a été dit précédemment, les sorties de riz et dérivés sont
en diminution sur 1936, passant au poids brut de 1.781.000 tonnes à 1.547.000.

Toutefois, grâce à la hausse des cours, la valeur de ces exportations dépasse
amplement, avec le chiffre de I.094 millions de francs, celle de l'an précédent
(782 millions). Cette valeur ne représente d'ailleurs que 42 du total des expor-
tations, contre 46 en 1936 et 51 en 1935. En raison du développement pns
par les autres productions, la part des exportations de riz dans les exportations
totales, qui atteignait environ les 2/3 pour la période 1926-1930, est tombée depuis
1933 au-dessous de 50

(I) Voir B. E. 1937, fascicule IV, p. p. 835 et suivantes.

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