- 180 -
tional, mais encore et surtout de maintenir le climat et la stabilité des sols, de
prévenir la formation de zones désertiques ou leur extension, de régulariser les
sources et les cours d'eau, de prévenir aussi, en tout cas d'atténuer très fortement,
les inondations, enregistre avec satisfaction les mesures qui commencent à être
prises dans nombre de colonies ou pays tropicaux pour conserver de grandes forets
à caractère équatorial, de superficies suffisantes et bien réparties et pour enraya
par ailleurs, dans toutes les zones à forêts ou boisements susceptibles d'être détruits
ou dégradés par l'incendie, le fléau de la déforestation. Il enregistre avec non moins
de satisfaction les efforts tentés en d'autres régions, mais constate que ces efforts
sont parfois insuffisants et que la disparition, par endroits, ou la ruine des derniers
massifs boisés (par des coupes mal conduites et surtout par des défrichements, le
pacage ou l'incendie) continuent à faire peser sur ces contrées une menace extre-
mement grave.
Il émet le vœu suivant :
qu'en massifs denses à caractère équatorial, les défrichements faits en vue de
cultures industrielles soient limités et disciplinés et que l'on veuille bien mettre le
plus tôt possible en réserve définitive et intangibles, dans ces massifs, toutes les
parties encore indemnes qui sont reconnues indispensables ou utiles soit comme
forêts de protection, soit comme forêts de production ;
que certaines forêts denses plus fragiles, du type « deciduous forests », les forêts
clairières et tous les boisements plus ou moins dégradés de savanes ou de zones
similaires soient, d'autre part, protégées efficacement par des mesures appropriées,
que, dans chaque pays ou colonie, soit instituée ou appliquée une véritable poh-
tique forestière tendant à conserver des parties suffisantes des forêts ou boisements
existants et, là où ces forêts ou boisements sont devenus dès maintenant insuf-
fisants, à les étendre, à les améliorer. La réglementation sévère des feux de brousse,
la réglementation du pacage, des défrichements et des coupes de bois sont au
nombre des mesures recommandées par le Congrès. Celui-ci estime, au surplus,
que la politique dont il s'agit doit tendre à fixer l'indigène au sol par la pratique de
l'irrigation, de l'emploi d'engrais, d'assolements et d'instruments aratoires perfec-
tionnés,les maigres récoltes obtenues sur des terres mal cultivées étant généralement
à la base du nomadisme agricole actuel et des défrichements continus qui en
résultent.
*
* *
Nous avons signalé combien importante avait été la contribution de l'Indochine
au congrès, en soi et par rapport à celle de l'ensemble de nos autres colonies
tropicales.
Dans le compte rendu des travaux du Congrès international d'Agriculture tropi-
cale et subtropicale lu à l'assemblée générale de clôture par M. CORBIN DE
MANGOUX, ce rapporteur mit en relief l'effort de notre possession d'Extrême-
Orient en s'exprimant ainsi :
La délégation de l'Indochine française, présidée par M. CARTON,
« avait apporté une énorme documentation sur les oléagineux, le caoutchouc, les
« maladies des cultures, les sols, l'hygiène rurale, les productions animales, les feu"
«de brousse et, en outre, une étude considérable faite en vue du Congrès Par
« M. MAURAND, Inspecteur des Forêts en Indochine, sur les productions
« forestières.
