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terreur profonde. Doué de patience, il a essaimé progressivement, mais il
n'est ni fort ni résistant; son aversion pour la forêt résulte de sérieuses
raisons. Il la traite en ennemie, la détruisant systématiquement par le feu
qui, durant les saisons sèches, met de longues bandes de flamme sur les
collines et les montagnes.
Dans son domaine volontairement restreint, l'Annamite, selon sa tradi-
tion, s'organise en villages.
Partout le groupe garde ses chefs, ses traditions, son autonomie de
gestion économique et financière dont il se montre âprement jaloux. Il est
peut-être exagéré de dire que la loi du village prime la loi du roi, comme
on l'a souvent répété. En fait, les deux domaines sont séparés, le gouver-
nement décide de l'organisation générale, dispense la justice et perçoit
l'impôt qui ne fut jamais contesté, mais le village reste maître de son
développement, de ses terres, de ses fêtes, de ses préséances et de ses taxes.
Il doit le tribut, mais il le répartit selon la tradition et les règles ances-
trales. Le coutumier, encore oral en Annam, demeure la grande loi de la
commune. Le village respecte ses devoirs à l'égard de l'autorité ; l'autorité
le surveille, préside à son développement, y règle les conflits, mais s'abs-
tient de troubler la gestion de la cellule.
L'Annamite connaît la propriété privée, car le droit éminent du sou-
verain, érigé en symbole plutôt qu'en fait, ne trouble jamais ni la libre
jouissance, ni la cession ou l'engagement, ni la dévolution familiale des
biens. Mais à côté de la propriété privée existe la propriété communale.
D'importance très variable selon les lieux et les tendances, elle peut aller
jusqu'à englober la totalité des terres de la commune. Ces terres se
divisent en terrains privés du village dont celui-ci touche les revenus, en
biens affectés soit aux pagodes, soit à des dépenses spéciales (tirailleurs,
enseignement, etc.), enfin les terres de distribution (cong-dien), biens
inaliénables dont une part revient à chaque inscrit selon des modalités
traditionnelles d'attribution. Cette dernière catégorie de biens donne à
l'agglomération sa physionomie spéciale, attache l'indigène au lieu natal,
confère à la communauté une cohésion particulière. Elle joue le rôle d'une
assurance collective contre l'imprévoyance et la pauvreté, assurance de
valeur très variable selon les localités, mais qui permet à chaque chef de
famille payant l'impôt personnel d'avoir une parcelle à cultiver. En Co-
chinchine, où la terre libre était vaste, ce système a depuis longtemps
disparu et le cong-dien n'est plus que terre de location au profit du village,
il en résulte pour la Cochinchine une structure sociale particulière, une
errance de la main-d'œuvre et la création d'une classe de fermiers (ta-
diên) dont la fixation à la terre constitue un des problèmes cochinchinois
majeurs. Au Tonkin et en Annam, le cong-diên traditionnel persiste avec
ses caractères absolus de biens communs et inaliénables, distribués pério-
diquement.
terreur profonde. Doué de patience, il a essaimé progressivement, mais il
n'est ni fort ni résistant; son aversion pour la forêt résulte de sérieuses
raisons. Il la traite en ennemie, la détruisant systématiquement par le feu
qui, durant les saisons sèches, met de longues bandes de flamme sur les
collines et les montagnes.
Dans son domaine volontairement restreint, l'Annamite, selon sa tradi-
tion, s'organise en villages.
Partout le groupe garde ses chefs, ses traditions, son autonomie de
gestion économique et financière dont il se montre âprement jaloux. Il est
peut-être exagéré de dire que la loi du village prime la loi du roi, comme
on l'a souvent répété. En fait, les deux domaines sont séparés, le gouver-
nement décide de l'organisation générale, dispense la justice et perçoit
l'impôt qui ne fut jamais contesté, mais le village reste maître de son
développement, de ses terres, de ses fêtes, de ses préséances et de ses taxes.
Il doit le tribut, mais il le répartit selon la tradition et les règles ances-
trales. Le coutumier, encore oral en Annam, demeure la grande loi de la
commune. Le village respecte ses devoirs à l'égard de l'autorité ; l'autorité
le surveille, préside à son développement, y règle les conflits, mais s'abs-
tient de troubler la gestion de la cellule.
L'Annamite connaît la propriété privée, car le droit éminent du sou-
verain, érigé en symbole plutôt qu'en fait, ne trouble jamais ni la libre
jouissance, ni la cession ou l'engagement, ni la dévolution familiale des
biens. Mais à côté de la propriété privée existe la propriété communale.
D'importance très variable selon les lieux et les tendances, elle peut aller
jusqu'à englober la totalité des terres de la commune. Ces terres se
divisent en terrains privés du village dont celui-ci touche les revenus, en
biens affectés soit aux pagodes, soit à des dépenses spéciales (tirailleurs,
enseignement, etc.), enfin les terres de distribution (cong-dien), biens
inaliénables dont une part revient à chaque inscrit selon des modalités
traditionnelles d'attribution. Cette dernière catégorie de biens donne à
l'agglomération sa physionomie spéciale, attache l'indigène au lieu natal,
confère à la communauté une cohésion particulière. Elle joue le rôle d'une
assurance collective contre l'imprévoyance et la pauvreté, assurance de
valeur très variable selon les localités, mais qui permet à chaque chef de
famille payant l'impôt personnel d'avoir une parcelle à cultiver. En Co-
chinchine, où la terre libre était vaste, ce système a depuis longtemps
disparu et le cong-dien n'est plus que terre de location au profit du village,
il en résulte pour la Cochinchine une structure sociale particulière, une
errance de la main-d'œuvre et la création d'une classe de fermiers (ta-
diên) dont la fixation à la terre constitue un des problèmes cochinchinois
majeurs. Au Tonkin et en Annam, le cong-diên traditionnel persiste avec
ses caractères absolus de biens communs et inaliénables, distribués pério-
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