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Si, nouveau venu en Indochine, je suis oblige de faire cette constatation, c'est
Si, nouveau venu en Indochine, je suis obligé de faire cette constatatlO?, ent
que le mal que je signale m'a paru largement répandu et profond. Ceux ql sa sans
placer leur devoir au-dessus de ces atteintes et qui persévèrent dans leur tache tien
se décourager peuvent être assurés de trouver en moi l'appui moral et le utien
que mérite leur constance à bien servir l'intérêt public. 1
Je leur demande, en retour, d'avoir toujours le souci de demeurer un exe
de dignité, de probité, de haute tenue morale, aux yeux de leurs administrés. qu de
se persuadent de l'immense portée de leur rôle social et des responab Iteont
conscience qui en découlent pour eux. Les rites administratifs remplis, ils n'ont
accompli qu'une partie de leur tâche ; il leur reste à gagner les cœurs, à faire cOIcÍl
prendre, partager, aimer, l'idéal d'humanité qui anime la colonisation françai. se- Ici.,
des impondérables de sympathie entreront en jeu ; ils se développeront à la mes ils
de l'attention, des ménagements, de l'affabilité que, suivant les circonstancesl-
sauront apporter dans leurs relations extérieures. La pénétration de races et d tJlité
tures différentes, terme définitif de la colonisation, est conditionnée par l'iritinité
qui finit par s'établir entre elles du fait de cette commune volonté de rapprocherne
La conclusion de ce trop long exposé m'est dictée par les événements eux-
Il y a quelques années à peine, mes prédécesseurs tentaient la conciliation des ent
tionalismes indochinois encore frémissants et de la colonisation française, âpre etit
tionalismes indochinois encore frém i ssants et de la colonisation française, ap ce
discutée. Il apparaît aujourd'hui que le plus grand nombre de ceux qui, .an des
pays, représentent l'opinion éclairée, ne s'attarde plus à cette vue élémentre des
choses. Pour eux, l'observation attentive des faits marque la prééminence eS va-
tions positives de sécurité sociale et politique sur les objectifs étroits du con ^f
tisme racial. Il ne s'agit pas de choisir entre deux thèses, mais bien de m
exactement le danger que courent dans le monde actuel les peuples jeunes, g
appui, qui n'ont pas encore atteint un degré de concentration organique leur els
mettant de pourvoir à leur propre sécurité. L'exemple de conflits récents oU t ion
leur a fait comprendre la précarité de l'avenir qui serait réservé aux pays de 1 F rce
si la France protectrice ne faisait respecter leur indépendance en mettant sa ce
à leur disposition, n'assurait leur progression économique et sociale en leur aVrna-
çant les fonds nécessaires à leur équipement industriel, à leur développement Ina-
tériel et intellectuel, à leur protection sanitaire.
Cette appréciation des faits est la seule qui soit logique, raisonnable, pru d e te.
Au moment où toutes les nations du monde, conscientes du danger d'isolé
s'organisent en systèmes d'alliances politiques ou économiques, le nombre aug
sans cesse, en Indochine, des esprits clairvoyants qui souhaitent conserver e ple
forcer l'affectueuse protection de la France, autrement avantageuse qu un et
pacte d'alliance où le « donnant donnant» jouerait dans son inflexible ngueU uc-
dont ils ne doutent pas au surplus qu'elle saura s'adapter aux développemen stlc
cessifs de leur personnalité politique et sociale.
N'apparaît-il pas nettement, en effet, que le pacte de colonisation, conçu oirs
tiqué à la française, transpose du plan individuel au domaine collectif les dev ge à
d'assistance matérielle, sentimentale en morale, dont le tuteur assume la charge
l'égard du pupille ? Outrepassant même ces obligations, la France s des
sacrifices et accepte des responsabilités qui permettent aux populations béne;aires
d'accéder à leur ma j orité économique et soc iale beaucoup plus tôt qu'elles n t,U-
d'accéder à leur majorité économique et sociale beaucoup plus tôt qu'elles tlfrais
raient été en mesure de le faire seules et sans courir des risques ni engager des
qu'elles ne seraient pas en état de supporter.
