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Dans sa note, Coquerel paraît indiquer que les Malgaches utilisent la
soie des ces poches soyeuses dans la confection des «lambamena». Au-
jourd'hui, cette pratique a disparu et ces soies sauvages ne font l'objet
d'aucun emploi. Il est certain, cependant, qu'elles ont une valeur et que leur
qualité n'est pas inférieure aux poches soyeuses que les Allemands et les
Anglais tirent des forêts d'Afrique. Ces dernières sont tissées par des
Lépidoptères appartenant au genre Anaphe.
Il est impossible d'évaluer, même très approximativement, la quantité
de poches soyeuses qu'il serait possible de récolter dans les forêts malga-
ches, car, jusqu'à présent, cette richesse naturelle n'a retenu l'attention de
personne.
II. — Le ver à soie du mûrier
Historique. — Depuis l'occupation française et surtout depuis six ou sept
ans, les indigènes ont tendance à remplacer, dans la confection des linceuls,
les soies sauvages par la soie du Bombyx morio
La tradition attribue à Jean Laborde, consul de France près du gouver-
nement malgache, l'introduction à Madagascar du mûrier et du ver à soie
de Chine. Il y aurait donc environ soixante-dix ans que l'industrie séricicole
existerait dans la Grande Ile. Jusque vers 1900, l'exploitation du Bombyx
mori était localisée dans les environs de Tananarive et plus particulièrement
dans la région d'Ambohimanga.
Il est impossible de connaître l'origine des premiers vers introduits
dans l'île, mais, en 1900, les deux ou trois races que les Malgaches possé-
daient étaient à ud tel point de dégénérescence que leurs cocons n'étaient
pas supérieurs à ceux des races polyvoltines d'Extrême-Orient.
Ces cocons étaient petits, pointus aux deux extrémités et très peu
riches en soie. A l'état frais, il entrait 1.100 à 1.200 cocons au kilogramme
et il en fallait de 17 à 18 kilos pour fournir 1 kilo de grège. Leur dévidage
était d'ailleurs très difficile et les Malgaches les utilisaient, comme les
cocons de landibe, en les cardant pour les réduire en bourre qu'on filait à la
quenouille.
Le grainage .était entre les mains des indigènes qui le pratiquaient de
la façon la plus rudimentaire, sans prendre aucune des précautions indis-
pensables. La pébrine décimait les éducations et les rendements en cocons,
par rapport à la quantité de graine employée, étaient insignifiants. L'éle-
vage était d'ailleurs pratiqué dans les conditions les plus défavorables :
les vers entassés dans des paniers ne recevaient ni air ni lumière et les
repas leur étaient distribués avec une trop grande parcimonie et à des
intervalles beaucoup trop éloignés.
La mûrier existait dans le Centre de l'ile et sur la côte Est, où son
introduction est sans doute contemporaine de celle du ver à soie.
Il parut à l'administration qu'il convenait de s'intéresser à la sérici-
culture et de chercher à vulgariser cette industrie dans toute la région
centrale de Madagascar où le climat, ainsi qu'il sera exposé plus loin,
convient tout particulièrement bien au ver à soie.
Il convient de rappeler ici que le premier rapport circonstancié établi
sur cette question et publié est dû à M. Garnier, le très distingué et très
habile filateur de Trans (Var). M. Garnier avait accompli un voyage à
Madagascar dans le courant de 1896 ou le début'de 1897 et, à son retour,
Il rédiga un rapport dans lequel il fit ressortir l'intérêt qui s'attachait au
développement de l'industrie séricicole à Madagascar. Il paraît important
Dans sa note, Coquerel paraît indiquer que les Malgaches utilisent la
soie des ces poches soyeuses dans la confection des «lambamena». Au-
jourd'hui, cette pratique a disparu et ces soies sauvages ne font l'objet
d'aucun emploi. Il est certain, cependant, qu'elles ont une valeur et que leur
qualité n'est pas inférieure aux poches soyeuses que les Allemands et les
Anglais tirent des forêts d'Afrique. Ces dernières sont tissées par des
Lépidoptères appartenant au genre Anaphe.
Il est impossible d'évaluer, même très approximativement, la quantité
de poches soyeuses qu'il serait possible de récolter dans les forêts malga-
ches, car, jusqu'à présent, cette richesse naturelle n'a retenu l'attention de
personne.
II. — Le ver à soie du mûrier
Historique. — Depuis l'occupation française et surtout depuis six ou sept
ans, les indigènes ont tendance à remplacer, dans la confection des linceuls,
les soies sauvages par la soie du Bombyx morio
La tradition attribue à Jean Laborde, consul de France près du gouver-
nement malgache, l'introduction à Madagascar du mûrier et du ver à soie
de Chine. Il y aurait donc environ soixante-dix ans que l'industrie séricicole
existerait dans la Grande Ile. Jusque vers 1900, l'exploitation du Bombyx
mori était localisée dans les environs de Tananarive et plus particulièrement
dans la région d'Ambohimanga.
Il est impossible de connaître l'origine des premiers vers introduits
dans l'île, mais, en 1900, les deux ou trois races que les Malgaches possé-
daient étaient à ud tel point de dégénérescence que leurs cocons n'étaient
pas supérieurs à ceux des races polyvoltines d'Extrême-Orient.
Ces cocons étaient petits, pointus aux deux extrémités et très peu
riches en soie. A l'état frais, il entrait 1.100 à 1.200 cocons au kilogramme
et il en fallait de 17 à 18 kilos pour fournir 1 kilo de grège. Leur dévidage
était d'ailleurs très difficile et les Malgaches les utilisaient, comme les
cocons de landibe, en les cardant pour les réduire en bourre qu'on filait à la
quenouille.
Le grainage .était entre les mains des indigènes qui le pratiquaient de
la façon la plus rudimentaire, sans prendre aucune des précautions indis-
pensables. La pébrine décimait les éducations et les rendements en cocons,
par rapport à la quantité de graine employée, étaient insignifiants. L'éle-
vage était d'ailleurs pratiqué dans les conditions les plus défavorables :
les vers entassés dans des paniers ne recevaient ni air ni lumière et les
repas leur étaient distribués avec une trop grande parcimonie et à des
intervalles beaucoup trop éloignés.
La mûrier existait dans le Centre de l'ile et sur la côte Est, où son
introduction est sans doute contemporaine de celle du ver à soie.
Il parut à l'administration qu'il convenait de s'intéresser à la sérici-
culture et de chercher à vulgariser cette industrie dans toute la région
centrale de Madagascar où le climat, ainsi qu'il sera exposé plus loin,
convient tout particulièrement bien au ver à soie.
Il convient de rappeler ici que le premier rapport circonstancié établi
sur cette question et publié est dû à M. Garnier, le très distingué et très
habile filateur de Trans (Var). M. Garnier avait accompli un voyage à
Madagascar dans le courant de 1896 ou le début'de 1897 et, à son retour,
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développement de l'industrie séricicole à Madagascar. Il paraît important
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