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Le régime des eaux en Emyrne
Il est un fait certain qu'aucun habitant des vallées de l'Ikopa et de ses
affluents ne saurait contester, c'est que l'écoulement des eaux de pluies
devient de plus en plus lent chaque année, surtout dans le plan d'eau compris
entre Antanjombato et le seuil de Farahantsana : l'eau s'y élève davantage
et y séjourne plus longtemps avant de pouvoir s'écouler. La preuve en est
que certains marais (celui d'Antanantanana dans lequel se déverse la Mamba
à son confluent avec l'Ikopa) autrefois couverts d'une végétation aquatique
(herana, zozoro et joncs) sont aujourd'hui complètement nus au retrait des
eaux.
La culture. du riz de 1re saison y devient de plus en plus aléatoire et de
nombreuses rizières de 2e saison, autrefois au-dessus de l'étiage, sont
maintenant impossibles à cultiver.
Cette année fut particulièrement remarquable. Des digues surélevées
en 1905 (celle d'Andohatapenaka à Ivahalava entre autres) furent en parties
submergées et quantités d'autres rompues, tant dans le bassin de l'Ikopa
que dans ceux de ses affluents : le Mamba, la Sisaony et l'Andromba, toutes
rivières solidaires entre elles quant à l'écoulement, comme nous le verrons
plus loin.
Cette élévation graduelle de l'étiage est la conséquence de celle du
plafond de ces rivières par l'accumulation du sable qu'elles charrient en tout
temps, mais surtout en saison des pluies, et ce avec d'autant plus de lenteur
que leur lit est plus sinueux.
Ce phénomène d'ensablement du lit et aussi d'exhaussement des berges
dans les endroits où elles ne sont pas endiguées devient chaque année plus
considérable, par suite de l'extension des cultures et des travaux de terras-
sement. Quelques digues nouvellement élevées diminuént également la
régularité du débit, l'aménagement de terrains à semis sur les bords mêmes
des rivières dont.les indigènes rejettent les terres de la berge dans la rivière
contribue également à modifier le régime d'écoulement des eaux. Le lit de
ces rivières est, pour presque toutes, aujourd'hui plus élevé que les terres
de rizières ou marais de leur vallée.
La mise en valeur de nouveaux marais, qu'il est impossible d'assécher,
ne peut plus être entreprise, parce qu'elle nécessiterait de nouvelles digues
pour les isoler des rivières dont ils régularisent en quelque sorte le débit.
Donc, dans l'état actuel de l'écoulement des eaux, d'une part, insécurité
de la culture du riz, et, d'autre part, impossibilité d'en augmenter la super-
ficie sans nuire encore aux premières. La protection de celles-ci doit donc
logiquement avoir la priorité sur leur extension.
Le procédé ou la tradition si religieusement suivi depuis Andrianam-
poinimerina jusqu'à ce jour et qui consiste à exhausser les digues et à les
prolonger pour en reculer le confluent est devenu dangereux. En effet, dès
les premières pluies, alors qu'elles ne sont pas encore générales mais loca-
lisées dans l'un ou l'autre bassin, sans même que la terre soit complètement
Le régime des eaux en Emyrne
Il est un fait certain qu'aucun habitant des vallées de l'Ikopa et de ses
affluents ne saurait contester, c'est que l'écoulement des eaux de pluies
devient de plus en plus lent chaque année, surtout dans le plan d'eau compris
entre Antanjombato et le seuil de Farahantsana : l'eau s'y élève davantage
et y séjourne plus longtemps avant de pouvoir s'écouler. La preuve en est
que certains marais (celui d'Antanantanana dans lequel se déverse la Mamba
à son confluent avec l'Ikopa) autrefois couverts d'une végétation aquatique
(herana, zozoro et joncs) sont aujourd'hui complètement nus au retrait des
eaux.
La culture. du riz de 1re saison y devient de plus en plus aléatoire et de
nombreuses rizières de 2e saison, autrefois au-dessus de l'étiage, sont
maintenant impossibles à cultiver.
Cette année fut particulièrement remarquable. Des digues surélevées
en 1905 (celle d'Andohatapenaka à Ivahalava entre autres) furent en parties
submergées et quantités d'autres rompues, tant dans le bassin de l'Ikopa
que dans ceux de ses affluents : le Mamba, la Sisaony et l'Andromba, toutes
rivières solidaires entre elles quant à l'écoulement, comme nous le verrons
plus loin.
Cette élévation graduelle de l'étiage est la conséquence de celle du
plafond de ces rivières par l'accumulation du sable qu'elles charrient en tout
temps, mais surtout en saison des pluies, et ce avec d'autant plus de lenteur
que leur lit est plus sinueux.
Ce phénomène d'ensablement du lit et aussi d'exhaussement des berges
dans les endroits où elles ne sont pas endiguées devient chaque année plus
considérable, par suite de l'extension des cultures et des travaux de terras-
sement. Quelques digues nouvellement élevées diminuént également la
régularité du débit, l'aménagement de terrains à semis sur les bords mêmes
des rivières dont.les indigènes rejettent les terres de la berge dans la rivière
contribue également à modifier le régime d'écoulement des eaux. Le lit de
ces rivières est, pour presque toutes, aujourd'hui plus élevé que les terres
de rizières ou marais de leur vallée.
La mise en valeur de nouveaux marais, qu'il est impossible d'assécher,
ne peut plus être entreprise, parce qu'elle nécessiterait de nouvelles digues
pour les isoler des rivières dont ils régularisent en quelque sorte le débit.
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de la culture du riz, et, d'autre part, impossibilité d'en augmenter la super-
ficie sans nuire encore aux premières. La protection de celles-ci doit donc
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