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Possibilité de la riziculture pour le colon
Plusieurs années d'expériences dans le commerce et l'industrie du riz
m'ont montré l'exactitude de ces observations qui se trouvent ainsi véri-
fiées et m'ont poussé dans la voie de la riziculture rationnelle. Je n'ai
aujourd'hui qu'un regret, c'est de ne pas avoir commencé plus tôt. Mais
n'érigeait-on pas en dogme que la culture du riz ne pouvait être entreprise
que par l'indigène, ce qui est, à mon humble avis, une grossière erreur.
Certainement le colon qui voudrait cultiver le riz à la méthode indigène ne
récolterait que des pertes sensibles. Une transformation radicale de la
culture du riz à Madagascar s'imposait donc, basée sur l'emploi des instru-
ments aratoires modernes et la réduction de la main-d'œuvre au strict
minimum. Trois années d'expériences poursuivies avec acharnement me
permettent de fixer dès aujourd'hui les bases de la riziculture. Certainement
il reste beaucoup à faire, mais dès maintenant les résultats sont des plus
encourageants. C'est ainsi qu'avec quelques hommes (une vingtaine environ)
j'ai produit sur mes propres rizières, cette année; plus de riz que je n'ai pu
en trouver dans tout le district de Fianarantsoa, malgré le prix très élevé
offert par moi aux indigènes et qui, pour certaines régions, allait au double
du cours pratiqué à l'époque des achats.
Aménagement du terrain en vue de sa transformation
en rizière
Dans la région centrale les terrains susceptibles d'être transformés en
rizières sont de vastes marais plus ou moins recouverts d'eau suivant la
saison et portant une végétation herbacée abondante. Le sol est formé par
une couche d'alluvion ou de terre tourbeuse reposant sur fond d'argile
blanche imperméable. Ces conditions sont éminemment favorables à la
culture du riz. Mais il importe avant tout d'assainir le sol, de le drainer
parfaitement. La rizière doit pouvoir être mise complètement à sec, non
seulement pour faciliter le Jravail et permettre l'emploi sans modification
des instruments aratoires usuels, mais encore pour assurer au sol une
nitrification complète, grâce à l'action, alors possible, de l'air et de la
lumière. Depuis longtemps les indigènes, sans en connaître les causes, se
sont rendu parfaitement compte de la nécessité d'exposer à l'air et à la
lumière la plus grande surface possible du sol. Pour arriver à ce résultat
ils n'hésitent pas à creuser, au prix d'efforts considérables, de profonds
sillons parallèles ou à former une succession de petites pyramides au moyen
de mottes de terres découpées sur la rizière aussitôt après la récolte. Nos
instruments aratoires modernes, principalement les piocheurs vibrateurs,
feront ce travail infiniment mieux et pour une dépense en force et argent
pratiquement nulle. Si nous avions à nous occuper d'hygiène, j'ajouterai
que ce procédé a, en outre, l'avantage de faire disparaître le paludisme.
Quelques indigènes prétendent qu'il est nécessaire, après la récolte, de
laisser l'eau sur la rizière. Je m'élève complètement contre cette affirmation
contraire à toute théorie (la nitrification étant impossible sous l'eau) et aux
résultats contrôlés. Pour moi, ceux qui prétendent que l'on doit laisser
l'eau après la récolte désirent simplement justifier leur paresse. Le silo
à riz est plein, la rizière est alors sans intérêt, on ne s'en préoccupera à
nouveau que lorsque le niveau du paddy en magasin commencera à donner
quelques inquiétudes et fera craindre la famine.,
Possibilité de la riziculture pour le colon
Plusieurs années d'expériences dans le commerce et l'industrie du riz
m'ont montré l'exactitude de ces observations qui se trouvent ainsi véri-
fiées et m'ont poussé dans la voie de la riziculture rationnelle. Je n'ai
aujourd'hui qu'un regret, c'est de ne pas avoir commencé plus tôt. Mais
n'érigeait-on pas en dogme que la culture du riz ne pouvait être entreprise
que par l'indigène, ce qui est, à mon humble avis, une grossière erreur.
Certainement le colon qui voudrait cultiver le riz à la méthode indigène ne
récolterait que des pertes sensibles. Une transformation radicale de la
culture du riz à Madagascar s'imposait donc, basée sur l'emploi des instru-
ments aratoires modernes et la réduction de la main-d'œuvre au strict
minimum. Trois années d'expériences poursuivies avec acharnement me
permettent de fixer dès aujourd'hui les bases de la riziculture. Certainement
il reste beaucoup à faire, mais dès maintenant les résultats sont des plus
encourageants. C'est ainsi qu'avec quelques hommes (une vingtaine environ)
j'ai produit sur mes propres rizières, cette année; plus de riz que je n'ai pu
en trouver dans tout le district de Fianarantsoa, malgré le prix très élevé
offert par moi aux indigènes et qui, pour certaines régions, allait au double
du cours pratiqué à l'époque des achats.
Aménagement du terrain en vue de sa transformation
en rizière
Dans la région centrale les terrains susceptibles d'être transformés en
rizières sont de vastes marais plus ou moins recouverts d'eau suivant la
saison et portant une végétation herbacée abondante. Le sol est formé par
une couche d'alluvion ou de terre tourbeuse reposant sur fond d'argile
blanche imperméable. Ces conditions sont éminemment favorables à la
culture du riz. Mais il importe avant tout d'assainir le sol, de le drainer
parfaitement. La rizière doit pouvoir être mise complètement à sec, non
seulement pour faciliter le Jravail et permettre l'emploi sans modification
des instruments aratoires usuels, mais encore pour assurer au sol une
nitrification complète, grâce à l'action, alors possible, de l'air et de la
lumière. Depuis longtemps les indigènes, sans en connaître les causes, se
sont rendu parfaitement compte de la nécessité d'exposer à l'air et à la
lumière la plus grande surface possible du sol. Pour arriver à ce résultat
ils n'hésitent pas à creuser, au prix d'efforts considérables, de profonds
sillons parallèles ou à former une succession de petites pyramides au moyen
de mottes de terres découpées sur la rizière aussitôt après la récolte. Nos
instruments aratoires modernes, principalement les piocheurs vibrateurs,
feront ce travail infiniment mieux et pour une dépense en force et argent
pratiquement nulle. Si nous avions à nous occuper d'hygiène, j'ajouterai
que ce procédé a, en outre, l'avantage de faire disparaître le paludisme.
Quelques indigènes prétendent qu'il est nécessaire, après la récolte, de
laisser l'eau sur la rizière. Je m'élève complètement contre cette affirmation
contraire à toute théorie (la nitrification étant impossible sous l'eau) et aux
résultats contrôlés. Pour moi, ceux qui prétendent que l'on doit laisser
l'eau après la récolte désirent simplement justifier leur paresse. Le silo
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