Titre : Bulletin économique : publié... par le Gouvernement général : colonisation, agriculture, commerce, industrie, élevage... / Colonie de Madagascar et dépendances
Auteur : Madagascar. Auteur du texte
Éditeur : Imprimerie officielle (Tananarive)
Date d'édition : 1922-07-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344252808
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 26415 Nombre total de vues : 26415
Description : 01 juillet 1922 01 juillet 1922
Description : 1922/07/01 (A19,N3)-1922/12/31 (A19,N4). 1922/07/01 (A19,N3)-1922/12/31 (A19,N4).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : BIPFPIG976 Collection numérique : BIPFPIG976
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Publications officielles... Collection numérique : Publications officielles étrangères ou intergouvernementales
Description : Collection numérique : Thème : Sciences sociales Collection numérique : Thème : Sciences sociales
Description : Collection numérique : Zone géographique : Océan... Collection numérique : Zone géographique : Océan indien
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Zone géographique :... Collection numérique : Zone géographique : Afrique centrale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6536750d
Source : CIRAD, 2013-107900
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/08/2013
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- SOMMAIRE
- Etudes diverses
- Notes et renseignements
- .......... Page(s) .......... 138
- .......... Page(s) .......... 140
- .......... Page(s) .......... 142
- .......... Page(s) .......... 143
- .......... Page(s) .......... 155
- .......... Page(s) .......... 157
- .......... Page(s) .......... 159
- .......... Page(s) .......... 161
- .......... Page(s) .......... 165
- .......... Page(s) .......... 175
- .......... Page(s) .......... 181
- .......... Page(s) .......... 193
- .......... Page(s) .......... 203
- .......... Page(s) .......... 233
- .......... Page(s) .......... 249
- .......... Page(s) .......... 255
- .......... Page(s) .......... 259
- .......... Page(s) .......... 267
- .......... Page(s) .......... 277
- .......... Page(s) .......... 283
- .......... Page(s) .......... 285
- .......... Page(s) .......... 291
- .......... Page(s) .......... 293
- .......... Page(s) .......... 297
- .......... Page(s) .......... 301
- .......... Page(s) .......... 303
- .......... Page(s) .......... 310
- .......... Page(s) .......... 311
- .......... Page(s) .......... 315
- .......... Page(s) .......... 324
- .......... Page(s) .......... 325
- Documentation de fin d'année
- .......... Page(s) .......... 363
- Carte de la province de Tananarive.
238 BULLETIN ÉCONOMIQUE
races fut plus particulièrement intense au sud, dans l'Ankay, où la pénétration pa-
cifique des Bezanozano, grâce à la facilité des communications, a pu faire croire à
une véritable domination de leur part. Sihanaka-Hova, Sihanaka-Bezanozano, sont
des appellations employées pour indiquer l'origine de telle ou telle personne : du
Maine, dès son premier passage dans l'Antsihanaka, reconnaît qu'une différence très
marquée existe entre les populations nord et sud de la plaine. Pour mieux dire, il
n'y a pas de Sihanaka du premier établissement dans le sud, car il faut remarquer
la tendance du Sihanaka à marcher vers le nord ; tous les villages fondés par eux
ont strictement dessiné cette avance vers le septentrion ; elle s'accuse encore de
nos jours puisque des îlots sihanaka existent à Andilamena, dans la haute Bema-
rivo, à Mampikony, Ampasimatera, Mandritsara et jusque dans l'Ankaisina.
Quant aux appréciations de certains voyageurs sur le caractère belliqueux des
Sihanaka, il faut les accueillir avec réserves, les circonstances et le tempérament du
narrateur jouant ici le plus grand rôle ; elles sont si opposées à la réalité ! d'ailleurs,
si du Maine, en 1792, montre les Sihanaka impérieux, insolents et jaloux de leur
indépendance, Lasalle les dépeint en 1776 comme une population incapable de résis-
ter seule à l'envahisseur ou à des esclaves révoltés. Non, les Sihanaka ont pu lutter
dans les limites de leurs moyens pour leur indépendance, assiéger même Ralambo
dans Ambohitrabiby, et quelle envergure eut donc ce siège ? S'opposer aux vols de
leurs bœufs, mais quant à posséder des vertus guerrières. il faut avoir vécu au
milieu d'eux. Qu'auraient ils été chercher de mieux hors de chez eux ?
Ces groupes disparates mais que les unions et un long voisinage rompirent aux
mêmes coutumes, chaque famille apportant ses usages et les faisant adopter par les
autres, ne pouvaient réussir à former un bloc compact ; aussi n'y eut-il ni caste
noble ni pouvoir royal, seulement des hommes libres et des esclaves. De ce manque
d'organisation devait résulter un certain état d'anarchie dont profitèrent longtemps
de turbulents voisins.
Abrité derrière des forêts épaisses, isolé de tous côtés par des étendues déser-
tiques ou peu peuplées, l'Antsihanaka nous apparaît comme une tene d'élection et
d'asile occupée sans lutte par des êtres paisibles chassés de chez eux par l'insécu-
rité ou la tyrannie et qui, comme les peuples heureux, n'eurent pas d'histoire ; car
la tradition orale est bien pauvre en événements saillants ; il ne s'agit le plus sou-
vent que de faits dont l'importance ne dépasse guère la sphère d'une famille et qui
restèrent sans influence sur le sort commun ; le libre cours des ans y fut en réalité
rarement troublé par les chocs en retour des convulsions qui fondaient ailleurs des
royaumes et renversaient des trônes.
Histoire des Sihanaka
Comme partout à Madagascar, l'histoire débute par des légendes sur les Va-
zimba qui furent les contemporains des premiers Sihanaka. Qu'étaient ces êtres
aujourd'hui-disparus ? Les avis des érudits eux-mêmes sont partagés et il importe
d'ailleurs peu ici. De petite taille, la tête en poire et les cheveux crépus, leur diffor-
mité les maintint à l'écart des populations mais surtout la crainte qu'ils inspiraient
et qui se manifeste encore par la vénération superstitieuse qui entoure leurs tom-
beaux ; il est donc permis de supposer qu'ils constituaient une caste de sorciers
redoutés. Leurs funérailles étaient célébrés suivant un rite spécial : après avoir
enlevé le cœur et les entrailles que l'on enterrait entre deux pierres, le corps, en-
fermé dans un tronc d'arbre en bois lourd ou lesté, était immergé dans les marais.
Les Vazimba, de moins en moins nombreux (dégénérescence par suite d'unions con-
sanguines ?), finirent par disparaître du pays : les derniers d'entre eux allèrent au
Menabe rejoindre quelques congénères.
races fut plus particulièrement intense au sud, dans l'Ankay, où la pénétration pa-
cifique des Bezanozano, grâce à la facilité des communications, a pu faire croire à
une véritable domination de leur part. Sihanaka-Hova, Sihanaka-Bezanozano, sont
des appellations employées pour indiquer l'origine de telle ou telle personne : du
Maine, dès son premier passage dans l'Antsihanaka, reconnaît qu'une différence très
marquée existe entre les populations nord et sud de la plaine. Pour mieux dire, il
n'y a pas de Sihanaka du premier établissement dans le sud, car il faut remarquer
la tendance du Sihanaka à marcher vers le nord ; tous les villages fondés par eux
ont strictement dessiné cette avance vers le septentrion ; elle s'accuse encore de
nos jours puisque des îlots sihanaka existent à Andilamena, dans la haute Bema-
rivo, à Mampikony, Ampasimatera, Mandritsara et jusque dans l'Ankaisina.
Quant aux appréciations de certains voyageurs sur le caractère belliqueux des
Sihanaka, il faut les accueillir avec réserves, les circonstances et le tempérament du
narrateur jouant ici le plus grand rôle ; elles sont si opposées à la réalité ! d'ailleurs,
si du Maine, en 1792, montre les Sihanaka impérieux, insolents et jaloux de leur
indépendance, Lasalle les dépeint en 1776 comme une population incapable de résis-
ter seule à l'envahisseur ou à des esclaves révoltés. Non, les Sihanaka ont pu lutter
dans les limites de leurs moyens pour leur indépendance, assiéger même Ralambo
dans Ambohitrabiby, et quelle envergure eut donc ce siège ? S'opposer aux vols de
leurs bœufs, mais quant à posséder des vertus guerrières. il faut avoir vécu au
milieu d'eux. Qu'auraient ils été chercher de mieux hors de chez eux ?
Ces groupes disparates mais que les unions et un long voisinage rompirent aux
mêmes coutumes, chaque famille apportant ses usages et les faisant adopter par les
autres, ne pouvaient réussir à former un bloc compact ; aussi n'y eut-il ni caste
noble ni pouvoir royal, seulement des hommes libres et des esclaves. De ce manque
d'organisation devait résulter un certain état d'anarchie dont profitèrent longtemps
de turbulents voisins.
Abrité derrière des forêts épaisses, isolé de tous côtés par des étendues déser-
tiques ou peu peuplées, l'Antsihanaka nous apparaît comme une tene d'élection et
d'asile occupée sans lutte par des êtres paisibles chassés de chez eux par l'insécu-
rité ou la tyrannie et qui, comme les peuples heureux, n'eurent pas d'histoire ; car
la tradition orale est bien pauvre en événements saillants ; il ne s'agit le plus sou-
vent que de faits dont l'importance ne dépasse guère la sphère d'une famille et qui
restèrent sans influence sur le sort commun ; le libre cours des ans y fut en réalité
rarement troublé par les chocs en retour des convulsions qui fondaient ailleurs des
royaumes et renversaient des trônes.
Histoire des Sihanaka
Comme partout à Madagascar, l'histoire débute par des légendes sur les Va-
zimba qui furent les contemporains des premiers Sihanaka. Qu'étaient ces êtres
aujourd'hui-disparus ? Les avis des érudits eux-mêmes sont partagés et il importe
d'ailleurs peu ici. De petite taille, la tête en poire et les cheveux crépus, leur diffor-
mité les maintint à l'écart des populations mais surtout la crainte qu'ils inspiraient
et qui se manifeste encore par la vénération superstitieuse qui entoure leurs tom-
beaux ; il est donc permis de supposer qu'ils constituaient une caste de sorciers
redoutés. Leurs funérailles étaient célébrés suivant un rite spécial : après avoir
enlevé le cœur et les entrailles que l'on enterrait entre deux pierres, le corps, en-
fermé dans un tronc d'arbre en bois lourd ou lesté, était immergé dans les marais.
Les Vazimba, de moins en moins nombreux (dégénérescence par suite d'unions con-
sanguines ?), finirent par disparaître du pays : les derniers d'entre eux allèrent au
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