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1 dollar 21 cents la livre. Cette situation alarma à la fois Washington
et les producteurs américains de pneumatiques. Alors s'éleva, dans tous
les états de l'Union, une immense clameur réc lamant la production du
caoutchouc sous le pavillon américain, non seulement pour disposer
d'un approvisionnement régulier à un prix raisonnable en temps de
paix, mais surtout, afin de s'assurer les quantités indispensables de
cette matière première en temps de guerre. Les capitalistes américains
s'empressèrent, dès ce moment, de rechercher, à travers le monde, des
emplacements disponibles pour la culture du caoutchouc, et, tout na-
turellement, ils songèrent en premier lieu à leurs possessions d'outre-
mer. Les Iles Philippines offraient au point de vue des conditions cli-
matiques et de la composition des terrains, un champ admirable pour IJ
production de la gomme. Cependant, en raison des lois foncières ne per-
mettant pas l'octroi de concessions de vaste étendue et de l'incertitude
du statut politique futur de l'archipel, les capitalistes hésitaient à inves-
tir leurs capitaux. La puissante société américaine « Harvey S. FIRES-
TONE » tourna de préférence ses regards vers le Libéria qui constitue,
virtuellement, un véritable protectorat américain. Les lois du Libéria
furent adaptées aux prétentions de l'Etat protecteur et les étrangers fu-
rent exclus de la propriété foncière ; puis, la société « Firestone » réus-
sit à obtenir, avec un bail de 99 ans, une concession d'un million d'acre-
de terrain? et le Gouvernement libérien dut accepter un emprunt de
cinq millions de dollars. La plupart des terres concédées à la puissante
firme provenaient de l'expropriation des indigènes qui furent ohligés
de vendre leurs propriétés, souvent contre leur gré.
Il convient, d'autre part, de ne pas oublier, ajoutent les Philippins
opposants, que les Etats-Unis sont devenus la première nation expor-
tatriee de capitaux. Les investissements de capitaux américains à l'étran-
ger auraient atteint plus de dix milliards de dollars, dont les 3/4 auraient
été placés dans des pays relativement faibles ou dont les richesses éco-
nomiques restent encore à l'état latent. Ces développements permettent
de se rendre compte du sentiment de crainte qui domine chez Ie"
Philippins au moment où l'on soulève le problème de la modificatin
des lois réglementant dans l'archipel l'acquisition des biens du domaine
public. L'annonce de la politique du Gouverneur général STIMSON visant
à favoriser le développement économique des Iles Philippines a révei ^(<
1. , , '1'" 1 1.. J' o'e ul1
toutes sortes de craintes et de suspicions. L'opinion publique exige
examen sérieux de toutes les propositions tendant à modifier les lois phI;
lippines existantes réglementant le commerce et l'agricu lture, redoutant
que ces modifications n'exposent l'archipel à l'emprise étroite des cap
talistes américains et ne le maintiennent pour toujours sous la dépen-
dance des Etats-Unis.
1 dollar 21 cents la livre. Cette situation alarma à la fois Washington
et les producteurs américains de pneumatiques. Alors s'éleva, dans tous
les états de l'Union, une immense clameur réc lamant la production du
caoutchouc sous le pavillon américain, non seulement pour disposer
d'un approvisionnement régulier à un prix raisonnable en temps de
paix, mais surtout, afin de s'assurer les quantités indispensables de
cette matière première en temps de guerre. Les capitalistes américains
s'empressèrent, dès ce moment, de rechercher, à travers le monde, des
emplacements disponibles pour la culture du caoutchouc, et, tout na-
turellement, ils songèrent en premier lieu à leurs possessions d'outre-
mer. Les Iles Philippines offraient au point de vue des conditions cli-
matiques et de la composition des terrains, un champ admirable pour IJ
production de la gomme. Cependant, en raison des lois foncières ne per-
mettant pas l'octroi de concessions de vaste étendue et de l'incertitude
du statut politique futur de l'archipel, les capitalistes hésitaient à inves-
tir leurs capitaux. La puissante société américaine « Harvey S. FIRES-
TONE » tourna de préférence ses regards vers le Libéria qui constitue,
virtuellement, un véritable protectorat américain. Les lois du Libéria
furent adaptées aux prétentions de l'Etat protecteur et les étrangers fu-
rent exclus de la propriété foncière ; puis, la société « Firestone » réus-
sit à obtenir, avec un bail de 99 ans, une concession d'un million d'acre-
de terrain? et le Gouvernement libérien dut accepter un emprunt de
cinq millions de dollars. La plupart des terres concédées à la puissante
firme provenaient de l'expropriation des indigènes qui furent ohligés
de vendre leurs propriétés, souvent contre leur gré.
Il convient, d'autre part, de ne pas oublier, ajoutent les Philippins
opposants, que les Etats-Unis sont devenus la première nation expor-
tatriee de capitaux. Les investissements de capitaux américains à l'étran-
ger auraient atteint plus de dix milliards de dollars, dont les 3/4 auraient
été placés dans des pays relativement faibles ou dont les richesses éco-
nomiques restent encore à l'état latent. Ces développements permettent
de se rendre compte du sentiment de crainte qui domine chez Ie"
Philippins au moment où l'on soulève le problème de la modificatin
des lois réglementant dans l'archipel l'acquisition des biens du domaine
public. L'annonce de la politique du Gouverneur général STIMSON visant
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toutes sortes de craintes et de suspicions. L'opinion publique exige
examen sérieux de toutes les propositions tendant à modifier les lois phI;
lippines existantes réglementant le commerce et l'agricu lture, redoutant
que ces modifications n'exposent l'archipel à l'emprise étroite des cap
talistes américains et ne le maintiennent pour toujours sous la dépen-
dance des Etats-Unis.
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