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Le genre Eupatorium est depuis longtemps connu en Indochine. Le
P. LOUREIRO signale, dans sa flore (1) l'espèce E. purpureum, celle que
Mgr TABERD reprendra plus tard dans son Hortus floridus Cocincinae (2)
avec l'équivalence annamite de « cây bach son » ; mais à côté de la
mention qu'il en fait, il marque un doute qui peut porter soit sur la
valeur de la détermination, soit sur la question de la présence en Indo-
chine de la plante que le botaniste portugais avait mentionnée.
C'est Mgr TABERD qui, dans ses notes florulaires, indique le premier
l'E. ayapana, avec l'équivalence annamite « la da y ót », nom qui ne
semble valoir que par quelque phonétique. La plante possède encore
ce nom en Cochinchine, cependant qu'elle réponde plus habituellement,
et surtout dans le Sud-Annam, à la légère déformation « la ba giôt (3).
Le List of Chinese Medicines des anciennes Douanes Impériales, pour
le seul Eupatorium mentionné (E. sp. en provenance du Kwangtung),
donne les caractères JZ Il que nous lisons en sino-annamite « Trach
lam » (Trach : marais ; Lam : indigo ; cette valeur semblerait plutôt
nette pour une désignation de plante tinctoriale). Le List dit encore
« Trach lam diêp » îi fi X en précision des feuilles employées. Or
à travers les quelques correspondances établies pour les Eupatoires
dans la terminologie chinoise, nous voyons répétée, à l'occasion de
l'une ou l'autre des espèces, cette même valeur : il semble que ce soit
une appellation de genre ou bien que les différences entre les espèces
n'aient pas suffisamment frappé les savants asiatiques.
Du reste la désignation « Trach lam » est utilisée pour une autre
composée à laquelle les Eupatoires ont pris même son nom vernacur
laire ; cette plante peut justifier cependant de droits, plus certains à la
propriété de ces noms. Je sais fort bien, pour ma part, que la plante que
l'on m'a présentée à Clrà-Tùng sous le nom de « cây mân t~ali » (valant
pour sa région le « cây muoi tuoi » cochinchinois) et appuyé par le
sino-annamite « Trach lam » était une Vernonie. Ces appellations em-
pruntées sont particulièrement au profit de l'E. staechadosmum et elles
sont tonkinoises ; il est vrai que rien n'est plus variable que les nomen-
clatures indigènes surtout portant sur pays différents. Cette pauvreté
des désignations indigènes pourrait bien appuyer dans le sens de l'intro-
duction récente en Indochine de ces plantes actuellement utilisées.
(1) J. DE LOUREIRO. — Flora Cochinchinensis (Lisbonne) 1790. — p. 487.
(2) Mgr. TABERD. — Hortus floridus Cocincinae (in Diction. Ann.-Lat. 1838).
(3) Je crois bien qu'il faut voir une erreur d'impression dans la détermination
donnée par un dictionnaire français- annamite édité, il y a quelques années, par la
Mission de Cochinchine. Il insorit : Ayapana = lá da gót.
Le genre Eupatorium est depuis longtemps connu en Indochine. Le
P. LOUREIRO signale, dans sa flore (1) l'espèce E. purpureum, celle que
Mgr TABERD reprendra plus tard dans son Hortus floridus Cocincinae (2)
avec l'équivalence annamite de « cây bach son » ; mais à côté de la
mention qu'il en fait, il marque un doute qui peut porter soit sur la
valeur de la détermination, soit sur la question de la présence en Indo-
chine de la plante que le botaniste portugais avait mentionnée.
C'est Mgr TABERD qui, dans ses notes florulaires, indique le premier
l'E. ayapana, avec l'équivalence annamite « la da y ót », nom qui ne
semble valoir que par quelque phonétique. La plante possède encore
ce nom en Cochinchine, cependant qu'elle réponde plus habituellement,
et surtout dans le Sud-Annam, à la légère déformation « la ba giôt (3).
Le List of Chinese Medicines des anciennes Douanes Impériales, pour
le seul Eupatorium mentionné (E. sp. en provenance du Kwangtung),
donne les caractères JZ Il que nous lisons en sino-annamite « Trach
lam » (Trach : marais ; Lam : indigo ; cette valeur semblerait plutôt
nette pour une désignation de plante tinctoriale). Le List dit encore
« Trach lam diêp » îi fi X en précision des feuilles employées. Or
à travers les quelques correspondances établies pour les Eupatoires
dans la terminologie chinoise, nous voyons répétée, à l'occasion de
l'une ou l'autre des espèces, cette même valeur : il semble que ce soit
une appellation de genre ou bien que les différences entre les espèces
n'aient pas suffisamment frappé les savants asiatiques.
Du reste la désignation « Trach lam » est utilisée pour une autre
composée à laquelle les Eupatoires ont pris même son nom vernacur
laire ; cette plante peut justifier cependant de droits, plus certains à la
propriété de ces noms. Je sais fort bien, pour ma part, que la plante que
l'on m'a présentée à Clrà-Tùng sous le nom de « cây mân t~ali » (valant
pour sa région le « cây muoi tuoi » cochinchinois) et appuyé par le
sino-annamite « Trach lam » était une Vernonie. Ces appellations em-
pruntées sont particulièrement au profit de l'E. staechadosmum et elles
sont tonkinoises ; il est vrai que rien n'est plus variable que les nomen-
clatures indigènes surtout portant sur pays différents. Cette pauvreté
des désignations indigènes pourrait bien appuyer dans le sens de l'intro-
duction récente en Indochine de ces plantes actuellement utilisées.
(1) J. DE LOUREIRO. — Flora Cochinchinensis (Lisbonne) 1790. — p. 487.
(2) Mgr. TABERD. — Hortus floridus Cocincinae (in Diction. Ann.-Lat. 1838).
(3) Je crois bien qu'il faut voir une erreur d'impression dans la détermination
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