Bulletin économique de l'Indochine

Presse et revues

208 pages

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SOMMAIRE
- R. CABANES L'effort agricole et la balance commerciale de l'Indochine au cours de la période 1909-1938
  .......... Page(s) .......... 7
- B. HAVARD-DUCLOS Possibilités d'amélioration et de développement de l'élevage en Indochine (suite)
  .......... Page(s) .......... 12
- J. CHOISNEL et P. LARROQUE Expérience de trois années sur la fumure du thé
  .......... Page(s) .......... 46
- G. OUDOT Plantes à fibres
  .......... Page(s) .......... 77
- NOTES ET DOCUMENTS
  - Inauguration de l'école pratique d'industrie à Phnom-Penh
    .......... Page(s) .......... 95
  - Le développement des cultures et l'amélioration du commerce des produits végétaux au Yunnan
    .......... Page(s) .......... 98
  - La situation économique de la Chine
    .......... Page(s) .......... 106
  - Les transports en Chine
    .......... Page(s) .......... 108
  - Le Marché du Wei-Wah à Shanghai
    .......... Page(s) .......... 111
  - L'huile d'abrasin
    .......... Page(s) .......... 113
  - Exportations de soie brute à Shanghai
    .......... Page(s) .......... 116
  - Les effets de la guerre européenne sur le commerce de Shanghai
    .......... Page(s) .......... 117
  - Commerce de la Chine avec la France métropolitaine pendant les sept premiers mois de 1939
    .......... Page(s) .......... 119
  - Commerce de la Chine avec l'Indochine pendant les dix premiers mois de 1939
    .......... Page(s) .......... 120
  - Le développement de l'industrie mandchoue
    .......... Page(s) .......... 124
  - Législation sur le contrôle des produits spéciaux importants au Mandchoukouo
    .......... Page(s) .......... 125
  - L'activité économique des pays étrangers dans "les mers du Sud" jugée par les Japonais
    .......... Page(s) .......... 126
  - La foire du Pasar Gambir
    .......... Page(s) .......... 145

INAUGURATION DE L'ECOLE PRATIQUE D'INDUSTRIE
A PHNOM-PENH

Dans le cadre de la réorganisation des écoles d'industrie actuellement en
cours afin de leur donner un caractère pratique plus marqué, nous tenons à
signaler la récente inauguration (21 octobre 1939) de l'école de Phnom-Penh.

Dans un discours d'une belle tenue, M, Corbet, Chef du Service de l'enseigne-
ment au Cambodge, après avoir souligné que la formation d'ouvriers et de con-
tremaîtres spécialisés au Cambodge est un des objets de la sollicitude des pou-
voirs publics, parle de la nécessité du travail.

« La société et la civilisation qu'elle construit patiemment, ne constituent
qu'une vaste organisation du travail. Les peuples toujours en désaccord sur
la meilleure des religions ou le meilleur des régimes politiques, communient
dans la religion du travail. Le travail est le credo commun des dictateurs et des
leaders des démocraties. Chacun comprend qu'un pays qui ne travaille pas, ou
qui travaille insuffisamment, est un pays condamné à mort n.

L'orateur affirme ensuite qu'on a même cessé de disserter sur la hiérarchie de
l'estime qui serait due aux diverses catégories du travail. Toutes les catégories
de travailleurs, manuels ou intellectuels, collaborent intensément à un rendement
final dont tous sont bénéficiaires.

L'école pratique fait de ses élèves qui réussissent des spécialistes de l'indus-
trie, dans une certaine mesure des techniciens qui sont les intermédiaires entre
la science pure et la réalisation industrielle.

S'adressant aux jeunes gens qui doivent devenir les premiers artisans de l'ave-
nir industriel du Cambodge qui souffre dès maintenant d'une véritable pénurie
d'ouvriers spécialisés, le Chef de l'enseignement souligne qu'ils auront à remplir
une mission morale autant qu'une tâche matérielle. Par le rôle moral qu'ils seront
appelés à jouer et par la formation qu'ils auront reçue à l'école, ils seront, dans
une certaine mesure, des intellectuels. Leur vie à l'école consiste en une perpé-
tuelle alternance de la classe et de l'atelier.

Ils doivent se garder de considérer la classe et la culture générale comme
une diversion récréative ou comme un luxe ennuyeux, mais y voir, au contraire,
un des éléments essentiels de leur formation. Ceux qui ont élaboré les pro-
grammes ont voulu que, par un minimum de culture, les élèves des écoles pra-
tiques apprennent leur métier d'homme en même temps que leur métier tout
court. Et pour cela, l'orateur invite ces derniers à ne point mépriser la culture
générale, à ne point se spécialiser trop étroitement.

Le travail et les inventions mécaniques qui en sont le fruit, en attendant de
devenir les instruments de nouvelles découvertes, constituent un merveilleux
moyen de libération de l'humanité, mais par une sorte de retour, la machine,
instrument de libération, menace de réduire l'homme en esclavage. Une fois
créée, elle a réclamé sa pâture et ses serviteurs et il a fallu alimenter son insatia-
ble appétit. De là est née la grande crise dont nous souffrons. Le remède est
dans une harmonie des activités humaines. Ne pas se laisser dominer par la ma-
chine, mais la dominer, la réduire à son rôle de servante de l'humanité, non de
tyran. Elle est construite pour affirmer la primauté de l'intelligence sur les forces
primitives et non pour opprimer celui qui l'a créée.

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