En lisant attentivement les renseignements détaillés et les tableaux qui suivent, on remarquera que le souci constant de ces diverses compagnies de na-
vigation paraît être d'arriver à réduire jusqu'à l'extrême, limite possible les tarifs de fret entre les Etats-Unis et l'Extrême-Orient. Elles y parviennent progressive- ment: 1° Par l'augmentation constante du tonnage des unités en service et au besoin par la réduction momentanée de leur nombre ; 2° Par l'organisation de services combinés et par l'unification de leurs tarifs : on réduit ainsi au minimum les effets de la concurrence et on donne satisfaction aux chargeurs et aux passagers.
On constate du reste que dès la fin de 1903 et surtout depuis le milieu de 1904, les prix de fret entre Hongkong et les Etats-Unis soit par le Pacifique, soit vià Suez, sont arrivés à être établis dans des conditions remarquables de bon marché.
Et l'on pense que la prochaine entrée en ligne des deux immenses navires de près de 21.000 tonneaux bruts (<< Minnesota » et « Dakota ») que la Compagnie « Northern Pacific » a fait construire pour son service transpacifique, va per- mettre de réduire encore les tarifs, au grand avantage des producteurs des Etats- Unis et des consommateurs d'Extrême-Orient.
La tendance au groupement entre les diverses compagnies américaines, va même jusqu'à la lutte pour l'amalgamation sous une direction unique, de l'en- semble des lignes de transports maritimes entre les Etats-Unis et Hongkong- Manille. En ce moment même, cette lutte se poursuit avec une âpreté extraor- dinaire à la Bourse de New-York, entre les deux puissants groupes financiers Harriman et Hill. Cette compétition, qui a sa répercussion dans les couloirs de la Chambre des représentants à Washington, se terminera-t-elle par la victoire définitive de l'un ou de l'autre des deux grands groupes concurrents, ou bien par leur entente, ou encore par leur absorption à tous deux dans un vaste trust ? Il est malaisé de le prédire. En tous cas, le bruit court, paraît-il, que de puissants capitalistes et banquiers de Boston et de New-York, ayant à leur tête M. I. W.
Lawson, escomptant par avance le développement prodigieux que prendront certainement après l'duverture du canal de Panama, les affaires de transports maritimes entre les deux côtes des Etats-Unis et l'Extrême-Orient, ont déjà entamé sur le terrain financier, la lutte à la fois contre les deux groupes Harriman et Hill. Si ceux-ci sont définitivement absorbés dans cette vaste organisation, le grand « trust » du Pacifique sera un fait accompli.
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.93%.
