exactement dans les mêmes champs, à raison de deux récoltes chaque année, portant, pour chaque année, sur une surface totale de 1 hectare.
En 1909 et 1910, jugeant la démonstration presque suffisante, obligés d'ail- leurs, de réduire nos dépenses, nous fîmes une réduction sensible des surfaces ensemencées.
En 1911 et 1912, la station étant supprimée, nous nous contentâmes de renouveler notre provision de graines, comme nous venons de le faire une fois de plus en 1913.
Nous n'avons éprouvé aucune déception à faire deux récoltes dans les mêmes champs, deux années de suite, ce qui fait quatre récoltes successives, la terre se reposant durant quatre ou cinq mois chaque année. Les différences de ren- dement furent peu sensibles, comme on le verra. Cependant, en 1907, le second semis du 7 août, levé le 11 août, fait dans un banc de sable, fut à moitié perdu, ayant été entièrement couveit par les eaux. La même inondation fit quelque tort aux champs de Crotalaria, le rendement en fibre s'en ressentit, au point de tomber exceptionnellement, d'ailleurs, à 1,28 pour cent, dans une place couverte d'eau trop longtemps, soit à la moitié du rendement normal.
En 1911, une inondation semblable nous fit perdre, dans le même banc de sable, la totalité d'un champ ensemencé avec la graine de Crotalaria intro- duite à Hué par M. Lemarié, qui nous avait été procurée par ses soins, en 1908, et qui paraît nettement être une variété différente de la nôtre, recueillie au Bengale, peut-être C. tenuifolia (1).
Rendements. — Dès 1906, à Bat-Bat, nous faisions deux essais de défibra- tion avant la cueillette des graines, le 17 octobre, par conséquent en tiges âgées de trois mois et cinq jours, prises les unes dans une partie humide, les autres dans une partie moins riche, mais plus saine, s'imbibant moins.
En terre humide : 474 kilos de tiges vertes nous donnèrent 8 kgs.800 soit 1,86
En terre saine : 303 kilos de tiges vertes nous donnèrent 6 kgs.200 soit 2,05
A La-Pho, huit jours auparavant, 1.080 kilos de tiges effeuillées prises dans le jardin, en bonne terre saine, avaient donné 24 kilos de fibre sèche, soit 2,22 pour cent. La plantation avait exactement trois mois ; elle avait reçu un sar- clage, n'était pas très dense, mais atteignait la hauteur moyenne de 2 m 50.
C'est en 1907 qu'eurent lieu les calculs de rendement les plus importants par l'étendue des surfaces, calculs d'ailleurs renouvelés en 1908.
Nous avions semé en quatre terrains de nature différente : l'un de bonne terre d'alluvion ; l'autre de terre de rizière argileuse ; le troisième en pied de
(1) L'observation de M. Hautefeuille est tout à fait fondée: les semences que j'avais achetées chez un marchand-grainier, à Henaratgoda (Ceylan), étaient cataloguées sous le nom de Cro- talaria juncea var. tenuifolia (Ch. Lemarié).
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