à une main exercée le côté factice de cette bonne tenue. Nul de ceux qui ont manipulé des agaves dans leur patrie d'origine ne peut s'y tromper.
C'est cette moindre rigidité réelle de la feuille qui nous renseigne sur sa richesse en fibre et sur les chances de longue vie.
L'A. cantala faiblit ici et le Zapupe, pourtant si prôné, nous donne déjà les plus grandes inquiétudes. Celui-ci possède, avec les rigida, un air de famille nettement déterminé tout d'abord, mais qui ne se maintient pas longtemps, tout au moins à La-Pho où ses feuilles se montrent très flexibles.
La nature s'est donc chargée de nous indiquer, par des signes extérieurs significatifs, et par la mort elle-même, combien les agaves textiles ont peu de chance de fournir au Tonkin une longue carrière de production.
Nous avions fait prévoir ces résultats. Il fallait néanmoins en fournir la dé- monstration puisque des rumeurs couraient dans la presse spéciale, lesquelles basées sur des faits sans doute mal observés, attribuaient aux espèces d'agaves les mieux caractérisées des facultés inattendues d'adaptation.
EXPÉRIENCES DE DÉFIBRATION — POURCENTAGE Les essais de défibration auxquels nous avons pu nous livrer, pour tirer le meilleur parti des circonstances, bien qu'imparfaits, fournissent déjà des données d'une signification appréciable, confirmant entièrement des théories proclamées par l'expérience des spécialistes.
L'imperfection des essais résulte de ce fait que ceitains portent sur des pieds encore un peu jeunes, de cet autre fait qu'ils ont employé des quantités faibles de matière verte. Le pourcentage a été établi rigoureusement, mais sur dix kilos de feuilles seulement.
La fibre a été obtenue par battage soigneux fait à la main, de manière à n'a- voir à tenir compte d'aucune perte. Toute la matière charnue est partie ; toute la fibre est restée. On ne saurait donc, à beaucoup près, obtenir de pareils pour- centages par un traitement industriel.
Les différences de rendement se sont montrées très sensibles entre les espèces expérimentées, très faibles pour chaque espèce, mais toujours conformes à ce que peuvent faire prévoir le terrain, l'âge des plants et la position des feuilles sur le pied.
Tels qu'ils sont, les rendements obtenus ne sauraient entrer dans un travail scientifique. Nous appelons cependant sur eux l'attention des planteurs.
Agave americana. — Un spécialiste avisé pourrait critiquer comme inutiles les essais faits sur cette espèce bien connue, la plus répandue dans le monde.
Il suffirait de se rappeler, en effet, que, sur aucun point du globe, la culture de cette espèce n'a été tentée, ni conseillée. M. Fasio, à Hussein-Dey, près Alger, l'ancien protagoniste convaincu, de l'utilisation; par traitement mécanique, des Agave americana, qu'on trouve parfois en peuplements abondants, n'a pas persisté dans sa propagande. Nous avons tenu cependant à vérifier nos propres
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