LE COMMERCE DE HOIHAO (ILE D'HAÏNAN) EN 1912 - , L'année qui vient de s'écouler marque un recul assez sensible dans le mou- vement des importations étrangères et un relèvement, à peu près égal à ce recul, dans le montant des exportations vers les pays étrangers ; cette consta- tation ne saurait toutefois être faite sans qu'il y soit immédiatement apporté un correctif. S'il y a eu diminution effective dans le mouvement des importations, il convient d'ajouter que cette diminution est plus forte en apparence qu'en réalité puisque, le taux du change s'étant maintenu très élevé durant la ma- jeure partie de l'année, il en est résulté, comparativement à l'année précédente, un abaissement dans l'évaluation en taëls du trafic des marchandises importées des pays étrangers ; le Hai Kouan taël qui valait 3 fr. 40 en 1911 a eu un cours moyen de 3 fr. 5o 1/ 2 en 1912, et encore fut-il, pendant près d'un trimestre, longtemps stationnaire dans les environs de 3 fr. 90 ; nous avons donc, d'une part, une augmentation de 3% du taux du change contre un abaissement de 11,38 Õ/o de la valeur des importations de provenance étrangère ; cet abaisse- ment serait donc, en réalité, d'environ 8 La diminution dans les importa- tions de provenance indigène a atteint 5 %, proportion comme on le voit assez proche de celle de 8 °/° à laquelle nous nous sommes arrêtés, comme marquant l'abaissement réel survenu dans le montant des importations étrangères.
- Il convient donc de conclure que la marche des importations ne doit pas être considérée comme étant nettement rétrogradé ; il y aurait plutôt symptôme de stationnement qu'indice dé régréssion ; car étant donné la situation financière généralement embarrassée de la Chine, la pénurie d'encaisse métallique, les résultats acquis ne doivent pas être regardés comme trop mauvais ; la situation politique en Haïnan n'a d'ailleurs, pas plus qu'en 1911, été très bonne l'an der- nier ; des troubles dûs "aux menées des sociétés secrètes ont éclaté à de nom- breuses reprises dans les parties les plus riches de l'île ; la piraterie a sévi, avec autant d'impunité que par le passé, et elle s'exerça si violemment dans le milieu de l'année, que les émigrants durent, à leur retour dans leur vil!age natal, recourir à des escortes de soldats pour assurer leur protection contre les ban- dits de grands chemins ; ils faisaient par là appel en quelque sorte à la concur- rence : les soldats, anciens brigands pour la plupart, ont prouvé en maintes occasions qu'ils ne le cédaient en rien aux détrousseurs et aux pillards de pro- fession.
Si l'état politique instable, - lie peu de confiance montrée par la population envers un système judiciaire dont les débuts ne semblent pas heureux, le man- que d'argent qui s'est fait continuellement sentir n'ont pas déterminé un fléchis- sement plus appréciable encore sur le chiffre global des transactions, il faut
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