nommée et indiquée aux indigènes par des Chinois. Notons encore que les Thô et leurs parents des diverses tribus du Territoire parlant la langue tày l'appellent aussi khinh héo ce qui signifiie « gingembre sec ».
Culture. — La culture s'effectue dans des terrains frais, à une altitude considérable, la plus forte plantation du pays est à 1500 m. d'altitude. La terre est fortement fumée, bien divisée,
sans mottes, un an à l'avance ; on trace ensuite dans la terre ainsi préparée des sillons longitudinaux distants d'environ un mètre, une surface de 12 mètres carrés reçoit dix mille graines. Ce terrain doit être déclive.
Ces graines, que l'on nomme en chinois semences rouges ( £ t f), sont semées l'an- née qui suit leur production, à la volée. Les semailles ont lieu à l'entrée de l'hiver. Les jeunes plantes n'apparaissent qu'au 3e mois ; elles sont ensuite repiquées au 10e mois dans un terrain p éparé comme il est dit ci-dessus à environ 25 centimètres les unes des autres.
Comme on le voit par les précautions prises, les plants ne peuvent supporter une trop grande humidité, ils ne peuvent non plus supporter le soleil et ils doivent tou- jours être couverts par des claies (1).
On dit la plante tellement délicate que le simple passage d'un homme pris de vin dans le voisinage, suffirait à la faire dépérir. Ainsi que le dit M. Bang, on doit prendre de grandes précautions contre les rats.
Préparation. — Les tubercules sont simplement séchés ; dans les épiceries chi- noises et annamites, on les trouve très sou- vent légèrement moisis.
Usage. — Le tam thât a la réputation
d'être un reconstituant énergique. La méthode la plus usitée pour l'employer est la suivante : On râpe le rhizome, on le met dans le corps d'un jeune poulet que l'on recoud soigneusement et que l'on fait cuire au bain-marie. On mange ensuite le poulet. On l'utilise aussi en macéra- tion dans l'alcool. Le tam thât est surtout employé pour les femmes en couches. - Production. — La production du tam thât dans le territoire est excessivement restreinte.
Les plantations qui existaient à Ngoc-Mao ou Dông-Mu (en tay la montagne du bonnet) ne sont plus qu'un souvenir. Depuis l'époque où M. Bang écrivit sa monographie jusqu'en 96, le pays fut saccagé par les Mèo d'abord, par les Chinois ensuite. Depuis que le calme est revenu dans le pays, M. Pinot, planteur, en a essayé la culture, mais il a dû cesser en raison des vols dont sa plantation était l'objet. Actuellement il existe deux plantations, une appartient au chef de canton thô guyên-dinh-Cao, elle est cultivée à la côte 1.500, à l'Est du Cirque de Dong Van, cette plantation se compose : r).— d'une plantation de 10.000 pieds, âgés de 3 ans, et qui ont produit des graines cette année; 2°). - d'un semis de 20.000 graines fait cette année. La deuxième plantation se trouve à Sa Phin, elle comprend 16.000 pieds et a aussi trois ans, elle appartient au chanh quan Mèo Virong Chinh Dire. La plantation de Nguyên-dinh-Cao parait plus florissante.
'0 La plantation est non seulement couverte, mais encore entourée par des claies.
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