C'est qu'en zootechnie, on risque, en raisonnant d'une façon trop mathémati- que, de faire dire aux chiffres le contraire de ce qu'ils signifient. Il arrive souvent, en effet, que des vers ayant mangé convenablement la feuille qu'on leur a donnée et l'ayant assimilée parfaitement, meurent de maladie épidémique ou autre, (changement de température etc.). Ces vers pourront avoir ingérer 65 de la feuille, et l'éducation sera pourtant des plus mauvaises. Ce sera même une des raisons pour lesquelles elle sera mauvaise, car on sait que la grasserie est souvent causée par une alimentation trop abondante de feuilles humides.
Pour pouvoir apprécier, en toute connaissance de cause, la consommation réelle des vers, il nous faudra donc comparer les chiffres portés dans les colonnes 12 et 15, à d'autres facteurs qui nous renseigneront sur les conditions dans lesquelles l'éducation s'est poursuivie.
C'est d'abord la production par ponte : si la consommation réelle a été de 65 o/o, mais que nous n'ayons obtenu que 16 grammes de cocons par ponte (série H. japonais-annamite) contre 200 grammes qui est une moyenne conve-
nable, nous pouvons en conclure sans hésiter qu'il y a eu dans l'éducation un accident, et comme la consommation réelle est élevée, nous pouvons même situer cet accident à la fin de l'éducation; les vers ayant tous mangé parfaitement bien pendant un temps assez long, puisqu'ils ont consommé 65 kilogrammes de feuilles sur les 100 qui étaient distribués et qu'ils sont tombés brusquement malades le dernier jour.
La consommation réelle joue d'ailleurs, comme on doit le supposer, un rôle des plus importants. Dégagée des, éléments d'erreur qu'elle peut recéler et qu'il est facile de mettre en lumière; elle nous fournit une idée précise de la bonne utilisation des feuilles et, dans la pratique, elle nous guide et nous indique si les distributions de nourriture aux vers ont été convenables, trop abondautes ou trop faibles. Si le poids de la consommation réelle est plus grand que le ; poids de la litière ( Cr > L.) la nourriture a été bien distribuée ; mais quand la litière forme un poids plus grand que celui que le ver a absorbé (L > Cr) : on peut penser qu'il y a eu gaspillage de feuilles. j Je dois à la vérité de dire que d'après les chiffres enregistrés à Thanh-Ba,.
ce gaspillage paraît malheureusement la règle et qu'il n'y a que certaines éducations, en des moments de pénurie, à qui on n'a pas fait de trop larges distributions de feuilles. La faute en est aux employés indigènes de la magna- nerie à qui la feuille ne coûte rien, et qui voulant trop bien faire, exagèrent les rations. Les chiffres obtenus permettront de combattre cet excès de zèle dans ce qu'il a de mauvais.
1 Un autre facteur d'appréciation des éducations tout aussi digne d'intérêt, est fourni par la production en cocons que donnent cent kilogrammes de feuilles : si la consommation réelle est élevée, tandis que la production pour cent de cocons est infime, il est bien évident que l'éducation aura été satisfaisante; d'ailleurs la production pour cent de cocons et la production par ponte, sont des chiffres sensiblement connexes. -
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