dans le Dông-Quang, et ne pouvant plus se livrer à leur commerce fructueux de vente et d'achat d'opium, de femmes et d'enfants, vivaient aux dépens des Meo du pays, restés à peu près seuls sous leur domination. Le Quan-Dao de Bao-Lac, alors Quan-Phu, se servit habilement du mécontentement des Meo, et à la tête de ses partisans Thô, secondés par les Meo, refoula Hà-quôc-Tuong en Chine, ce qui mit fin à la piraterie dans le pays. Depuis, en 1910 et au commen- cement de 1911, un nouvel illuminé, Siung-mi-Chang, poussé sans doute par tous les Chefs Meo révoqués pour diverses causes, qui devinrent immédia- tement ses officiers, essaya, de recommencer les exploits de Siung-lao-Luc, le Chef des Pavillons blancs dont il a été parlé plus haut. Nos troupes, aidées peut être un peu trop vivement par les Thô et les Meo restés fidèles, mirent rapide- ment fin à cette équipée. Depuis, le pays a été reconstitué en 3 délégations, dont une dirigée par un chef de Bataillon, qui a autorité sur les deux autres, les habitants ont été mis partout sous les ordres de chefs de leur race, et la tranquillité la plus parfaite règne dans le pays. Il n'a pas encore été statué sur le sort de Siung-mi-Chang Ot ~) prisonnier depuis le mois d'Avril.
Communes de Dai-Miên et Tieu-Miên. — Les communes de, Dai-, Miên (:k ffi) et de Tiêu-Miên (J\ iHj) par lesquelles le Commandant du Terri-
toire a commencé sa tournée, ont été visitées et décrites au mois d'avril.
Elles n'ont cessé de jouir d'une tranquillité parfaite.
La récolte y a été déficitaire. Le riz hâtif, récolté fin d'octobre et commen- cement de novembre est bien venu, mais beaucoup de grains sont vides. Le maïs n'a pas donné ce que l'on espérait, il en résulte une élévation considérable de la cherté de la vie. Alors que la récolte se termine, le riz se vend 3 $ 50 le picul, la viande de bœuf 0$ 16, de cochon 0 $ 20, de poulet et de canard 0 $ 20, le sel o $ 10, le thé 0$5o la livre, les légumes 0 $ 01 la poignée.
La récolte suffira à peine à la population ; il faut prévoir d'ores et déjà l'envoi de riz pour la petite garnison du poste de Quan-Ba.
La culture du thé dit de Ban-Xang (1), provenant d'arbres que l'on croit sau- vages, est une source de richesse pour la région, car ce thé est fort apprécié dans le pays et dans le delta. Conformément aux ordres du Commandant du Terri- toire, des graines ont été envoyées par le chef de canton dans toute la région, et des essais de plantation vont être tentés. Il en est de même pour la culture de la cardamome (Amomum modicum) dite Thao-Qua. La liberté du commerce de ce condiment a été appréciée, des habitants, qui en ont fait des envois importants à Ha-Giang, malgré la faiblesse des prix d'achats consentis par les Chinois, qui ne paient le picul de fruits que 8 piastres, alors qu'il vaut 19 à 2] piastres dans le Delta et qu'il s'est payé 14 piastres à Pho-Lu (voir rapport, sur
(J) Sur le thé de Ban Xang, voir BULLETIN ECONOMIQUE DE L'INDOCHINE, juillet-août 1912, pp 610 et suiv.
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