* * L'Irrigation dans le Delta du Tonkin par E. CHASSIGNEUX. — M. CHASSIGNEUX, agrégé de l'Université, ancien pensionnaire de l'Ecole française d'Extrême-Orient, a rédigé, comme suite aux études qu'il a poursuivies ici, un fort important Mémoire sur l'Irrigation dans le Delta du Tonkin, qui a été couronné par la Société de Géographie de Paris. Un résumé du à M. Chassigneux lui-même, ou plus exactement, toute la deuxième partie (voir ci-dessous) du Mémoire en a paru dans la Géographie, Bulletin de la Société, du 15 septembre 19n, et a été reproduit in-extenso (à l'exception des cartes) dans la Revue indochinoise de novembre 1912.
Le mémoire original complet vient d'être publié comme fascicule 1 du Tome VI, 1912, de la Revue de Géographie (annuelle), fondée par L. Drapeyron, et actuellement dirigée par M. Ch. Vélain (Delagrave, éditeur).
Nous ne pouvons, à notre grand regret, reproduire le résumé déjà inséré à la Revue indo- chinoise, à laquelle nous renvoyons nos lecteurs — ; mais la question est trop vitale pour le développement économique du Tonkin pour que nous n'analysions pas au moins rapidement le remarquable travail de M. Chassigneux.
Il comprend quatre parties : l') La sécheresse dans le Delta du Tonkin ; son importance économique et sociale ; 2°) Les conditions géographiques de l'irrigation ; y) Les travaux exécutés sous les dynasties annamites ; 4') Les travaux exécutés sous le Protectorat français.
Sur la sécheresse, quelques extraits des Annales annamites (le premier a trait à l'année 128g) donnent une idée de l'antiquité de ce fléau, de sa fréquence et de la perturbation qu'il jetait dans la vie économique, politique et sociale. En ce qui concerne le XIXe siècle, M. C.
rappelle le Résumé historique des inondations, sécheresses, famines au Tonkin de 1808-1896, paru dans la Revue indochinoise de 1900, p. 695 ; et d'après lequel, sur vingt périodes de disette dans cet espace de temps (plus d'une année sur cinq), 7 furent causées par de grandes sécheresses; 7 par des ruptures de digues; 3 par des tempêtes et typhons; 1 par les sauterelles, etc. L'exposé historique est complété d'une façon fort intéressante par quelques étails sur les rites et cérémonies pour appeler la pluie.
La deuxième partie : Conditions géographiques de l'irrigation, est la plus importante, comme il fallait s'y attendre, étant donné la spécialité de M. Chassigneux. Elle comprend une e fort complète du climat du Delta du Tonkin (utilisation des excellents travaux de M. Le Cadet, et des données de l'Observatoire central météorologique qu'il dirige) ; — du sol, au point de vue de son relief et de sa nature (coupes géoloaiques ; composition phvsique et chimique) de vue de son 1 elief et de sa nature (coupes géologiques ; composition physique et chimique) ; du legLme des eaux, avec des détails sur les quantités de limon qu'ils transportent, etc.
I es faits urnains et leur répercussion sur la question de l'irrigation sont ensuite passés en r ; ce chapttre comporte des renseignements sur l'outillage agricole, et en particulier sur les , aments d ii rigation où il y a de curieux rapprochements (descriptions et images ) avec le Tn 'Vle SUr 'a r'z'cu'ture> le Keng tche l'ou chinois (1re édition, 1290 de notre ère) M.C. nsUI e avec raison sur l'insuffisance du cheptel et des engrais. Enfin, des réuex fort sages sur le ro e de l'irrigation terminent cette partie. Il y est notamment expos « ce qu'il est impossible de demander à l'irrigation et à quelles conceptions erronnées « elle Peut donner lieu » (abus possible de la riziculture ; le sol du Delta ne peut pas fournir su tes de riz par an ; intérêt des récoltes dites secondaires). L'irrigation doit surtout er partout an moins une récolte de riz, soit du 5e, soit du iou mois ; 2°) faciliter les cultures sèclies du 5e mois en terrains élevés.
La a..f parlzes sont surtout historiques. Celle qui est consacrée aux Travaux exé- cutés sous les dynasties annamites contient des renseignements très curieux sur les digues, d'un Pl. d. 1 S les anciens monarques se sont surtout attachés (première mention d'un plan d' e eront a l'année 1245), plus qu'à la question proprement dite de
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