solutionner le problème. Le plus simple consiste à peser quelques-unes de ces « tan tche », et à peser des feuilles du même papier de dimensions égales. La feuille type la plus employée pour la ponte a 44 cm. de long sur 28 cm. de large et son poids est de 6 gr. 66. Couverte de graines elle pèse un peu plus de 15 gr. ; donc 1 once chinoise de « tan tche » équivaut à un poids de graines de 20 gr. 5 à 21 gr. J'ai trouvé comme moyenne 20 gr. 7. Or d'après les renseigne- ments que j'ai recueillis dans différentes familles, le rendement maximum excep- tionnel, celui qu'on obtient une année sur 20, est de 5o livres chinoises de cocons frais pour 1 once (37 gr.) de « tan tche » soit pour 20 gr. 7 d'œufs. Le rendement est donc de 60 livres, ou 36 kgs pour notre once de grains, soit 25 gr..
Dans une bonne année, celle satisfaisant les éleveurs difficiles, le rendement d'I once de « tan tche » est de 4o livres de cocons frais ; soit donc pour 25 gr.
d'œufs, une production de 48 livres de cocons ou 22 k, 8. Enfin, dans une année « passable », 1 once de cc tan tche» ne donne guère plus de 25 livres de cocons, soit 30 livres ou 18 k. pour 25 gr. d'œufs.
Ce rendement si médiocre n'est nullement l'exception, mais plutôt la règle.
Ce qu'on appelle la « bonne année » constitue un de ces heureux événements dont n'est gratifié le paysan du Kientchang que de temps en temps, 2 fois par décade, au plus. Et malheureusement pour lui, comme cette année-ci par exemple, (1) le rendement, dans beaucoup de districts, a été au-dessous de « passable », plus que médiocre : de 12 à 15 livres par once de « tan tche ». De pauvres gens qui ne mettent en incubation qu'une « tan tche», soit 8 gr. 5o d'œufs, comptaient, l'année s'annonçant bien, récolter une dizaine de livres de cocons ; ils n'ont retiré de leur élevage que 2 à 3 livres, certains, même, une seule. De beaux lots de vers que j'ai eu l'occasion d'examiner en un lieu appelé Ta So, ont été entièrement fauchés par la flacherie. Rien n'est plus ingrat vrai- ment que la sériciculture, en Chine, dans les conditions actuelles. Et ce qui stupéfie le plus, c'est l'inconscience avec laquelle l'éleveur écarte sa propre res- ponsabilité, se refuse à jamais faire un « mea culpa ». Comme je l'expliquerai tout à l'heure en parlant des maladies du ver à soie, le Chinois ignore sa propre paresse, son insouciance, son incapacité à prévoir et à se prémunir contre le danger à venir. Loin de se rendre compte de sa légèreté, de son insuffisance morale, il se complait au contraire à se glorifier, à vanter ses méthodes, à croire qu'il a réalisé en tout le « maximum» et « l'optimum ». Son éducation est donc tout entière à refaire. et elle sera longue. Ceux qui ont pris contact avec nous, 1111 contact un peu prolongé, ont éprouvé bien des désillusions, et l'orgueil du fils de Hân a terriblement souffert. Ce qui a le plus frappé ces initiés à la civili- sation Européenne, c'est la richesse qui semble déborder partout dans nos campagnes, richesse considérable sans doute, si on la compare à la misère chinoise, si enracinée, si grandement étendue. Ils nous ont reconnu, non de l'intelligence, non de l'énergie, une volonté tenace, mais de la « chance ». Nous
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