grandes dimensions. Aujourd'hui, on ne trouve plus, même sur le sommet du Mont Bavi que des arbres petits, ayant au maximum o m. 30 à o m. 40 de dia- mètre. Pour rencontrer de grands arbres, il faut monter dans des régions éloignées ou manquant de moyens d'évacuation.
Essence très utile, de croissance assez rapide, doit être protégée et multipliée.
M. GODBILLE, officier principal d'administration d'Artillerie coloniale, chef des ateliers de l'Artillerie, à Hanoi, où de grandes quantités de gôi ont été employées depuis 1915, a bien voulu nous communiquer les résultats de ses essais sur ce bois, résultats que nous croyons utile de publier en faisant remar- quer que le gôi, par suite de l'étuvage auquel il est soumis, dans ces ateliers, acquiert de réelles qualités (il n'a plus tendance à jouer ou à se fendre) et trouve de nouveaux emplois, remplaçant notamment le frène ou le noyer pour quantité d'usages.
« Le Gôi employé aux Ateliers de l'Artillerie, à Hanoi, pour la fabrication de montures de fusil provenait du Nord-Annam.
« Les billes devaient mesurer au minimum 5 mètres de longueur moyenne et o m.56 de diamètre.
« La condition de longueur n'était imposée que pour éviter l'envoi d'arbres à croissance tourmentée, rendus inutilisables par les défauts qui se découvrent au débitage.
« La condition de diamètre avait pour but de permettre exclusivement le débit sur quartiers.
« Ces conditions ont été remplies assez facilement; les dimensions fournies ont atteint fréquemment 10 mètres et plus de longueur et les billes de 0 m. 80 de diamètre sont assez communes.
« Il a été utilisé également un certain nombre de grumes provenant du Haut- Tonkin, mais les apports de cette origine sont insuffisants en quantité ; ils ont consisté uniquement en tronçons de 2 mètres, cette longueur étant imposée,
paraît-il. par les difficultés du transport en forêt. Le Gôi du Tonkin vaut le bon Gôi du Nord-Annam.
« Le Gôi présente des différences de qualités qu'il faut sans doute attribuer à la diversité des variétés et probablement aussi au terroir et ces différences ont pu occasionner des divergences d'appréciations sur la valeur de l'essence.
« Le Gôi de bonne qualité est un bois résistant, élastique, de densité moyenne (0.65 environ à l'état sec). fl se travaille très facilement et se polit bien ; la cou- leur rouge, rappelant celle de l'acajou, se fonce rapidement sur les surfaces exposées à l'air.
« La texture est compacte ; la coupe sous l'outil montre des fibres légèrement ondulées et bien liées.
« La couche d'aubier est de faible épaisseur ; la partie du cœur le plus souvent gercée ou échauffée est à éliminer sur un rayon qui varie avec la grosseur de l'arbre.
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