NOMS INDIGÈNES : Chû, Chô da, Cho chi, Cho nâu (annam.) — Nên (ann.
Tuyên-Quang), Va (Tiên-Yên).
DIMENSIONS : Arbre pouvant s'élever de 25 à 45 mètres de haut, à tronc de 10 à a5 mètres sans branches et de 70 centimètres à 1 m. 50 de diamètre, laissant exsuder de la résine blonde.
PROPRIÉTÉS : Aubier blanc-grisâtre, peu épais. Bois de cœur rouge-brun, dense, fibreux, mais assez facile à travailler, de conservation médiocre à l'air et en terre, mais durable s'il est bien abrité, peu attaqué par les insectes ; en terre ne résiste pas aux termites, dans l'eau est assez résistant. La « Compa- gnie française des Tramways de l'Indochine » a utilisé, comme traverses de tramways, des poteaux de daLl de Cochinchine imprégnés de 12 kilog. d'huile de créosote, ce qui correspond à 180 kilog. par mètre cube. Après dix années de service, elles sont encore en parfait état, alors que les traverses en dau non injectées doivent être remplacées tous les sept ans. Le sulfate de cuivre, qui pénétre mal dans le dâu, ne paraît pas donner de résultats intéressants.
Si le créosotage arrive à se faire à bon compte après la guerre, il n'est pas douteux que le bois de dâu, en Cochinchine, pourra supplanter le sao pour quantité d'usages.
Il en serait sans doute de même pour le Cho du Tonkin, si cet arbre n'était devenu très rare par suite d'une exploitation désordonnée et des ravages causés par les incendies et le ray.
USAGES : Charpente, menuiserie intérieure, ébénisterie. Peut être débité en planches de très grandes dimensions pour la construction des bateaux et des jonques. On en fait aussi des mâts de navire (PUGINIER). Traverses de ponts et de chemins de fer.
PRIX: 15 à 16 piastres le mètre cube.
DISTR. GEOGR. : En 1895, Mgr PUGINIER écrivait à propos du Cho chi :trouve dans toutes les forêts du Tonkin en moyenne quantité » Nous avons la preuve que cette affirmation devait être exacte par l'existence, cà et là, dans les sous-bois, de plants étiolés qui ne deviendront jamais des arbres, si on ne fait pas de dégagements. Mais, partout, dans toutes les forêts accessibles, les sujets en état de donner des graines ont pour ainsi dire disparu. On en voit encore de rares exemplaires auprès de certaines pagodes ; mais, pour trouver des peuple- ments comme il en existait, il y a 25 ou 3o ans, « dans toutes les forêts », il faut remonter au-delà de. Chobo, dans la Rivière Noire. C'est l'exemple le plus frappant que nous connaissions de destruction presque complète d'une essence de choix dans un laps de temps aussi court. Même sur le sommet du Mont Bavi, F. FLlwny n'a vu que des sujets de clzÕ de petite taille. Tous les sujets de belle venue son.t abattus par les Mans, sans autre but que de recueillir plus tard des champignons comestibles sur le bois qui se décompose !
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