« Le lim doit à ses qualités d'imputrescibilité et à son immunité contre l'at- taque des insectes, d'avoir été adopté à peu près exclusivement au Tonkin pour les travaux de charpente et de menuiserie des constructions européennes, ainsi que pour la bonne ébénisterie ordinaire.
« Il existe dans le Haut-Tonkin, mais la plus grande partie provient des forêts du Nord-Annam.
« On le trouve dans le commerce en billes de belle venue de 4 à 8 mètres de longueur, avec des diamètres pouvant atteindre et dépasser i mètre.
« Travaillé, il rappelle un peu le chêne de France par sa couleur et sa texture.
« Les surfaces exposées à l'air se forment rapidement en nuance marron.
« Sa résistance à la rupture est supérieure à celle du chêne.
« Ordinairement sa densité à l'état sec est légèrement supérieure à i. Malgré sa dureté, il se travaille relativement bien dans les pièces de droit fil provenant d'arbres à croissance normale. Les autres présentent des fibres tourmentées qui s'arrachent sous l'outil.
« Ses qualités équivalent à celles du chêne au point de vue de la facilité du polissage (dans le bois de droit fil) du grain un peu gros et de l'aspect décoratif.
« Les plateaux en grande largeur, c'est-à-dire sur dosses, résistent bien au fendillement s'ils ont été coupés assez loin du cœur qui est toujours gercé.
« L'aubier d'épaisseur moyenne et tout à fait à exclure. Les moindres traces restantes sur les pièces mises en œuvre sont très rapidement détruites par la vermoulure.
« En réalité, et en dehors des qualités de durée qui ont imposé son emploi sous le climat tonkinois, ce bois serait considéré comme trop lourd pour la charpente et la menuiserie, si l'on avait un autre choix possible.
« Sa dessiccation est très lente, et comme il n'en existe aucune réserve com- merciale, les objets de menuiserie fabriqués actuellement en lim sont sujets à la dislocation des assemblages.
« Le lim contient des principes corrosifs qui rongent rapidement les pointes et les vis et attaquent les surfaces en contact.
« Dans les travaux de couverture, le métal, particulièrement le zinc, est rapi- dement détruit dans les parties appliquées au bois. « Le prix actuel et d'environ 110 francs le mètre cube.
« On ne doit pas compter sur un rendement moyen de plus de 60 en bois exempt de cœur et d'aubier.
« Le prix indiqué ci-dessus a une tendance à l'augmentation, les besoins lo- caux paraissant de nature à absorber les réserves forestières au fur et à mesure de l'exploitation, telle qu'elle est pratiquée actuellement ».
DISTR. GÉOGR, — Le lim a dû être commun autrefois dans toutes les forêts du Tonkin, si l'on en juge par la quantité de plants étouffés que l'on rencontre encore dans les sous-bois et qui pourraient devenir des arbres, si l'on effectuait quelques travaux de dégagement en ménageant les bonnes essences. Actuelle- ment, il n'existe plus à l'état exploitable que dans les forêts éloignées et d'accès
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