Titre : Bulletin économique de l'Indochine
Auteur : Indochine française. Direction des affaires économiques. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Saïgon)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Hanoï)
Date d'édition : 1918-07-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32728645t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 55886 Nombre total de vues : 55886
Description : 01 juillet 1918 01 juillet 1918
Description : 1918/07/01 (A21,N131)-1918/08/31. 1918/07/01 (A21,N131)-1918/08/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : France-Vietnam Collection numérique : France-Vietnam
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6534755v
Source : CIRAD, 2013-106464
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/10/2013
— 7—
* * •
Les fluctuations du marché de l'acier au Japon en 1917 (1), Le marché de
l'acier au Japon a subi, au cours du deuxième semestre de 1917, des fluctuations remar-
quables, dûes à plusieurs circonstances, dont la plus importante a été l'embargo américain
sur l'acier. Les difficultés considérables éprouvées par le marché ont eu un résultat positif
très important : la création d'une industrie indépendante de l'acier au Japon.
Au début du deuxième semestre de 1917, le marché de l'acier se trouvait encore dans
les conditions défavorables où l'avaient placé, au début de l'année, les craintes d'une paix
prochaine. L'acier était alors coté, par 10 kwans (1 kwan : = 3 k 75), Y. 11.30 en barre
et Y. 20.50 en plaques. Ces prix sont les plus bas qui furent cotés. A ce moment, survint
l'embargo américain. Architectes, constructeurs de navires et importateurs menèrent contre
l'embargo une campagne à laquelle des hommes politiques aussi prirent part. L'agitation
prit de l'extension dans le monde des affaires et les milieux politiques, pressant activement
le gouvernement japonais pour qu'il obtînt du gouvernement américain d'autoriser la vente
de 450.000 tonnes d'acier. En menu temps, une hausse formidable se produisit sur les prix
de l'acier.
Les constructeurs voulaient acheter tout ce qui était disponible sur le marché. Mais les
vendeurs, croyant que tout arrivage allait être suspendu, refusaient de céder le stock en
leur possession ; il en résulta une crise aigüe. A la fin d'août, les prix avaient subi une
hausse de 100 ils étaient, par 10 kwans, Y. 23 les barres, et Y. 5o les plaques. Ces
prix ne découragèrent pas les acheteurs, à un moment où la prospérité dûe à la guerre était
à son apogée, et où tous les industriels étaient puissamment soutenus par les banquiers. On
supposait que les cours allaient monter encore ; on achetait, quelque fût le prix demandé ;
les vendeurs eux-mêmes ne prévoyaient pas la fin de la hausse.
Le 3o septembre, cependant, la proclamation du gouvernement japonais annonçant des
sanctions contre les spéculateurs mit un terme à cette hausse due à une spéculation extra-
vagante. Au même moment, l'acier arriva d'Amérique par grandes quantités et l'on annonça
à plusieurs reprises la levée probable de l'embargo. Les importateurs japonais et les ven-
deurs américains avaient fait tout le possible pour embarquer l'acier avant la date d'inter-
diction d'exporter, c'est-à-dire. avant le 15 octobre, alors que la hausse commençait déjà à
se modérer; le stock visible au Japon s'augmentait sensiblement, et, vers la fin de septem-
bre, il était considérable. Les marchands d'acier exprimèrent même le désir que l'Amérique
renforçât son décret d'embargo.
L'arrêt de la spéculation fut un premier résultat. Le second, plus important, fut l'effort
pour la création, au Japon même, de l'industrie de l'acier. En septembre, parut le décret pla-
çant la flotte marchande sons l'autorité du gouvernement, en vue de conserver au Japon son
tonnage et son acier. Le gouvernement encouragea et soutint la nouvelle industrie. Des
projets furent étudiés, et des plans établis, pour que le Japon pût subvenir par ses propres
moyens à ses besoins d'acier. Beaucoup d'usines reçurent une protection officielle ; de nou-
velles furent créées..
En octobre, le gouvernement annonça que les négociations avec Washington au sujet de
l'acier étaient définitivement rompues ; mais, par suite de l'augmentation prévue de la pro-
duction nationale, les prix sont cependant restés sans changement à Y. 13 les barres et Y.
24 les plaques. Ce n'est qu'à la fin de décembre qu'un léger relèvement commença à se
manifester, dû au bruit que l'Amérique allait inscrire les barres sur la liste de prohibition.
Les demandes d'achat affluèrent ; les barres furent cotées Y. 13.20 et les plaques Y.25.
(1) L'Information d'Extrême-Orient, n° 50 — janvier 1918.
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Les fluctuations du marché de l'acier au Japon en 1917 (1), Le marché de
l'acier au Japon a subi, au cours du deuxième semestre de 1917, des fluctuations remar-
quables, dûes à plusieurs circonstances, dont la plus importante a été l'embargo américain
sur l'acier. Les difficultés considérables éprouvées par le marché ont eu un résultat positif
très important : la création d'une industrie indépendante de l'acier au Japon.
Au début du deuxième semestre de 1917, le marché de l'acier se trouvait encore dans
les conditions défavorables où l'avaient placé, au début de l'année, les craintes d'une paix
prochaine. L'acier était alors coté, par 10 kwans (1 kwan : = 3 k 75), Y. 11.30 en barre
et Y. 20.50 en plaques. Ces prix sont les plus bas qui furent cotés. A ce moment, survint
l'embargo américain. Architectes, constructeurs de navires et importateurs menèrent contre
l'embargo une campagne à laquelle des hommes politiques aussi prirent part. L'agitation
prit de l'extension dans le monde des affaires et les milieux politiques, pressant activement
le gouvernement japonais pour qu'il obtînt du gouvernement américain d'autoriser la vente
de 450.000 tonnes d'acier. En menu temps, une hausse formidable se produisit sur les prix
de l'acier.
Les constructeurs voulaient acheter tout ce qui était disponible sur le marché. Mais les
vendeurs, croyant que tout arrivage allait être suspendu, refusaient de céder le stock en
leur possession ; il en résulta une crise aigüe. A la fin d'août, les prix avaient subi une
hausse de 100 ils étaient, par 10 kwans, Y. 23 les barres, et Y. 5o les plaques. Ces
prix ne découragèrent pas les acheteurs, à un moment où la prospérité dûe à la guerre était
à son apogée, et où tous les industriels étaient puissamment soutenus par les banquiers. On
supposait que les cours allaient monter encore ; on achetait, quelque fût le prix demandé ;
les vendeurs eux-mêmes ne prévoyaient pas la fin de la hausse.
Le 3o septembre, cependant, la proclamation du gouvernement japonais annonçant des
sanctions contre les spéculateurs mit un terme à cette hausse due à une spéculation extra-
vagante. Au même moment, l'acier arriva d'Amérique par grandes quantités et l'on annonça
à plusieurs reprises la levée probable de l'embargo. Les importateurs japonais et les ven-
deurs américains avaient fait tout le possible pour embarquer l'acier avant la date d'inter-
diction d'exporter, c'est-à-dire. avant le 15 octobre, alors que la hausse commençait déjà à
se modérer; le stock visible au Japon s'augmentait sensiblement, et, vers la fin de septem-
bre, il était considérable. Les marchands d'acier exprimèrent même le désir que l'Amérique
renforçât son décret d'embargo.
L'arrêt de la spéculation fut un premier résultat. Le second, plus important, fut l'effort
pour la création, au Japon même, de l'industrie de l'acier. En septembre, parut le décret pla-
çant la flotte marchande sons l'autorité du gouvernement, en vue de conserver au Japon son
tonnage et son acier. Le gouvernement encouragea et soutint la nouvelle industrie. Des
projets furent étudiés, et des plans établis, pour que le Japon pût subvenir par ses propres
moyens à ses besoins d'acier. Beaucoup d'usines reçurent une protection officielle ; de nou-
velles furent créées..
En octobre, le gouvernement annonça que les négociations avec Washington au sujet de
l'acier étaient définitivement rompues ; mais, par suite de l'augmentation prévue de la pro-
duction nationale, les prix sont cependant restés sans changement à Y. 13 les barres et Y.
24 les plaques. Ce n'est qu'à la fin de décembre qu'un léger relèvement commença à se
manifester, dû au bruit que l'Amérique allait inscrire les barres sur la liste de prohibition.
Les demandes d'achat affluèrent ; les barres furent cotées Y. 13.20 et les plaques Y.25.
(1) L'Information d'Extrême-Orient, n° 50 — janvier 1918.
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