Les cercles sont en bambou « cây tre » soigneusement entouré d'une fibre blanche dont je n'ai pu déterminer la provenance exacte (ananas sauvage, me disent les ouvriers, mais je crois que c'est l'agave qu'ils désignent ainsi).
Les 8 cercles de la pointe sont en bambou simplement teint et vernissé. Cette teinture est obtenue par un mélange de laque et de teinture de cây-phèn-den.
Chacun de ces cercles est, du reste, renforcé ou plutôt rehaussé par un deuxième cercle qui lui est accolé et qui est composé d'une mince fibre de bam- bou entourée d'une feuille de cuivre.
Les cercles une fois placés dans les encoches sont ligaturés provisoirement pour leur assurer la rigidité pendant les opérations qui vont suivre.
Le premier revêtement, constituant par conséquent l'intérieur du chapeau, est formé de hampes de plumes nettoyées et ouvertes. Elles sont soigneusement rangées et cousues avec du fil de môc (Caryota mitis).
Ce sont les fibres claires qui servent pour cette opération.
Il résulte de ce premier revêtement une surface parfaitement lisse d'aspect corné et transparent. Cette transparence est mise en relief par la superposition d'une feuille de papier blanc français, sur laquelle sont peints des sujets anna- mites: dragons et nuages, fleurs, tortues, etc. Parfois ces dessins sont découpés dans des feuilles de cuivre mince, imitant le doré, que vendent les Chinois.
Un 3e revêtement consiste dans l'application de feuilles de lataniers, puis le
4e et dernier revêtement vient terminer l'œuvre.
Ce sont les plumes de con dang, con diêc ou canards qui font cet oftice.
Elles sont soigneusement rognées, ajustées et placées sur le pourtour en com- mençant par le bas ; la première rangée fait les 2/3 de la hauteur du cône ; comme elles sont imbriquées, il en faut 160 pour faire ce pourtour. Une deuxième rangée vient former le sommet du cône, les plumes sont plus larges et moins imbriquées ; il en faut 70 ; elles sont sectionnées nettement du bout, de façon à former un cercle régulier.
Enfin, le sommet du chapeau est formé de quelques plumes blanches d'aigrette.
Ces plumes sont, du reste, recouvertes d'une couche de laque mélangée de sciure de bois.
Les élégants qui achètent ces chapeaux de luxe les font généralement garnir à Hanoi d'un sommet en argent ciselé.
Les chapeaux fabriqués pour les Chinois et dont la saison d'achat est au 11e et 12e mois, valent 0$ 70 à 0 $ 80.
La sorte au-dessus, en plumes teintes, vaut 1 $80.
La sorte supérieure, en plumes noires de con dang, vaut 3 $ environ. Cette sorte est très soignée ; les coutures sont faites avec du fil de con ciro-c ; les dessins de l'intérieur sont dorés, etc.
Il est assez difficile de se faire une idée de l'importance réelle de cette industrie. Comme toujours en pareil cas, les avis sont partagés et varient suivant une mentalité difficile à saisir, crainte, orgueil local et autres sentiments complexes.
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