a déjà élaboré le San mặt gifLU, partie essentielle de la bonne qualité du produit. Le San nhất ne doit pas contenir plus de 25 à 3o o/ o d'eau.
On peut vérifier ce pourcentage d'eau par une cuisson poussée jusqu'au changement de bouillon, en prenant la précaution de ne point laisser brùler le produit. A la cuisson prolongée, la misse cuite se gonfle, puis elle reprend lentement son niveau dans le récipient. C'est à ce moment qu'on la retire du feu et que l'on procède au pesage. Les différences de poids entre la masse crue et la masse cuite, déterminent le pourcentage d'eau occasionné par l'évaporation.
Le San nhi est une matière blanchâtre, légèrement jaunâtre, très achetée par les Chinois exportateurs qui la mélangent en Chine, avec d'autres laques de provenance chinoise. C'est un produit qui contient un pourcentage d'eau variant de 40 à 45 o/o ; mais les Chinois ache- teurs, pour se prémunir contre cette infériorité du produit, font un rabais ordinairement consenti de 3o sur la valeur à payer à la livraison ; d'autres fois, ils exigent un pourcentage de 5 0/0 de San mặt giâu pour en améliorer la qualité.
/n. — Sơn mặt giầu. C'est une formation huileuse élaborée par des masses de laque au repos. Cette huile de coloration chocolat (lorsqu'elle est fraiche), de nuance brun-châtaigne (lorsqu'elle est ancienne) vient naturellement à la surface. C'est une matière vernissante de couverture, assez longue parfois à sécher, surtout dans les pays secs, mais formant un brillant remarquable. Une masse de laque diminue donc d'autant de valeur qu'elle a éliminé son Sơn mặt giầu que l'on prélève ordinairement tous les mois,/à la surface des paniers, à l'aide de cuillers et que l'on conserve dans des paniers jusqu'au moment de la vente. Cette élabora- tion du Sơn mặt giầu est fort lente ; elle demande ordinairement de 8 mois à 5 ans et peut être poursuivie pendant 5 ans sur des mêmes masses de laques.
Le San mặt giầu constitue le principe essentiel de la laque par sa richesse toute spéciale en acide urushique.
Les prix des laques ont subi des hausses qu'il est bon d'expliquer. La production de la laque s'est en effet fortement ressentie des bas prix payés par les exportateurs chinois de 1910 à 1914. Beaucoup de planteurs tonkinois n'escomptant plus de bénéfices, ont coupé leurs laquiers pour soumettre les terrains à des cultures plus rémunératrices. En 1915, les prix se sont relevés et ont incité de nouveau les planteurs à refaire leurs plantations, dans les régions de Phu-Tho et Vinh-Yên, mais la production de ces nouvelles plantations de laquiers ne peut guère être escomptée que pour l'année 1919.
Les belles qualités de So-n mặt giầu qui se vendaient autrefois, à raison de 120 piastres les 100 kilogs, ont acquis actuellement des prix variant entre 360,400 et 450 piastres les 100 kilogs ; la matière reste néanmoins rare pour la raison que les stocks tout à fait réduits des laques ne permettent pas de prélever de grandes quantités de cette huile de surface. D'autre part, ce produit, à cause justement de son prix très élevé, est sujet à des fraudes, soit par des mélanges d'huile, soit par des additions de mélasses ou de miel qu'il est difficile de distinguer, à moins d'un repos de quelques mois, période pendant laquelle ces matières tendent à se séparer par densité, tout au moins, pour l'huile d'abrasin additionnée en fraude.
Le San nhất, qui valait de 70 à 80 piastres les 100 kilogs, vaut actuellement dans les en- virons de 140 à 160 piastres et le San Ilhi, se maintient dans les environs de 80 et 90 piastres après avoir valu seulement de 35 à 40 piastres.
Telles sont les conditions actuelles de la situation des laques au Tonkin.
4 CH. CREVOST Conservateur du Musée Agricole et Commercial de Hanoi,
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