Ces terres rouges, nous l'avons Vil, sont habitées par une population assez nombreuse, répartie en des villages, d'importance variable, disséminés à la surface des affleurements formant plateaux ou établis à la base de ceux en vallonnements.
Voyons tout de suite quelle est l'imp ortance approximative de cette popula- tion, non pas seulement celle des terres rouges proprement dites, mais égale- ment celle du pays avoisinant, car il est possible, nous le verrons plus loin, qu'une émigration se produise des berges du fleuve et des plaines intermé- diaires, populeuses, vers ces terres rouges.
Les quatre affleurements considérés, comptent, à eux seuls, plus de 200 agglomérations ou villages, qui, à une moyenne de dix familles de cinq person- nes seulement par village, forment un ensemble de dix mille âmes au moins (hommes, femmes et enfants) (LI, Quant aux plaines environnantes, elles sont beaucoup plus peuplées : en ne considérant, autour de ces affleurements, qu'une bande d'une largeur de 15 à 20 kilomètres, on peut, sans crainte de se tromper, estimer à 250 ou 300 le nombre des villages qui s'y trouvent répartis, chaque village comptant une moyenne de 20 familles : ce qui fait une population de vingt-cinq à trente mille âmes, au moins, sur laquelle il est possible de compter, car les habitants de ces villages sont en relations constantes avec le-! terres rouges, dont ils retirent pas mal de ressources tant par les pro- duits et SOJs-pl'oduit.;; des forêts qu'ils vont y chercher, que par les cultures que beaucoup vont y entreprendre déjà.
On peut donc évaluer à trente-cinq ou quarante mille âmes, au moins, la population totale dont l'intervention immédiate est susceptible d'assurer l'ex- tension de la culture du cotonnier, dans les conditions de sol que nous envi- sageons, et sur laquelle doit s'exercer l'action de propagande entreprise dans ce sens.
Le riz, nous l'avons vu précédemment, est, pour ces populations la culture principale : riz de montagne pour les habitants des plateaux, et riz ordinaire, surtout, pour ceux établis en vallonnements et en plaines.
Le fond des vallonnements de terres rouges est constitué le plus géné- ralement par de la terre argileuse noire, qu'il est facile d'aménager en rizière ; dans les plaines, en général caillouteuses, les rizières sont assez disséminées.
Dans les deux cas, les eaux de ruissellement qui dévalent des pentes environ- nantes, durant la saison des pluies, les irriguent abondamment. Mais quoique ces terrains de rizières soient parfois étendus, ils n'offrent cependant pas des surfaces suffisantes pour occuper, d'un bout de l'année à l'autre, les habitants
(1) Ce chiffre n'est nullemsnt exigéré; les agglomérations de dix feux sont minorité. Nous aurions pu preidre quinze comme moyenne du nombre des familles par village. Mais il s'agit ici de prévisions et d'estimuion et il est préférable de se tenir en dessous de la réalité.
Plusieurs ds villages que nous avons visités notamment n'avaient pas mains de 50 à 60 maisons.
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