NOTE SUR LA PRÉPARATION DU CAOUTCHOUC FOURNI PAR UN FICUS EN ANNAM
En Annam et au Tonkin, on rencontre un ficus qui, d'après les expériences que nous avons faites, fournit un caoutchouc qui paraît être de bonne qualité. Lorsque des industriels de profession en auront fait l'analyse, nous pourrons connaître exactement sa valeur commerciale.
Cette note a pour but d'en faire connaître Id préparation et la récolte, qui est facile et peu coûteuse. Le peu de ressources que nous avons ici à notre disposition, ne nous a pas permis d'expérimenter tous les procédés connus et en usage dans l'Amérique du Sud et en Afrique ; il est probable qu'on pourrait améliorer les procédés dont nous nous sommes servi pour faire coaguler le latex.
Le ficus qui produit ce caoutchouc est un bel arbre qui croit très rapidement. Ceux qui sont répandus dans tout le Mang-ca, et particulièrement sur le saillant occupé par les logements d'officiers, ont été, d'après des renseignements certains, plantés en 1888 ; ils ont actuellement une hauteur de 10 à 15 mètres, et le tronc atteint une moyenne de 2 m 50 de diamètre.
Les arbres qui ont servi aux essais poussent en terrain de remblai, sur le parapet même de la citadelle, c'est-à-dire dans un mauvais terrain ; lorsqu'ils sont plantés dans des endroits légèrement humi- des, leur croissance est beaucoup plus rapide.
Ce ficus, d'après les renseignements fournis par des mission- naires, ne serait pas originaire de la région de Hué. Il aurait été importé par les missionnaires ; il s'y est admirablement acclimaté.
On le rencontre, au Tonkin, dans le Delta, où il pousse vigoureuse- ment. Les Annamites, à Hué, l'appellent but-ngoc.
Les colons qui voudraient exploiter le ficus à caoutchouc, ne devront pas l'introduire dans leurs plantations, car ses racines pren- nent un développement considérable : elles s'étalent à fleur de terre, quelquefois sur une longueur de quatre à six mètres, détruisant toute autre végétation et épuisant la terre.
Ce ficus pourrait servir à faire des entourages de plantation : on pourrait le cultiver aussi sur des mamelons ou dans des terrains inutilisables pour d'autres cultures.
Notre court séjour en Annam ne nous a pas permis de préciser l'époque la plus favorable pour la récolte du caoutchouc ; mais,
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