L'INDUSTRIE SÉRICICOLE EN ANNAM (Suite). (t) MALADIE DES VERS A SOIE.
Les vers à soie élevés en Annam sont sujets à des maladies qui compromettent ou détruisent souvent la récolte, et nuisent toujours à la qualité du produit. Peut-être que la nourriture trop peu subs- tantielle fournie par des arbres épuisés n'est pas étrangère à ces maladies, mais leur cause la plus certaine réside dans le manque de soin ou le voisinage d'un foyer d'infection. Le premier soin des éleveurs devrait être d'isoler leurs magnaneries des habitations, des écuries ou étables et de les installer dans des endroits bien aérés.
Parmi les maladies qui sévissent contre les vers à soie en Annam, il en est une qui ne laisse pas de présenter quelque analogie avec celle qui est connue en Europe sous le nom de flacherie.Les symptômes semblent identiques. Dès qu'ils se manifestent, les vers à soie cessent de manger et s'agitent fébrilement en s'efforçant de sortir du tamis où ils reçoivent leur nourriture. Leur tête se gonfle et prend une teinte jaunâtre, le reste du corps se tuméfie et, lorsqu'on les saisit pour les jeter, à travers leur peau un liquide visqueux suinte abon- damment.
Les remèdes employés par les indigènes contre ce mal sont : la destruction immédiate de tous les sujets atteints, l'aspersion sou- vent répétée des tamis par des vins de riz, ou une décoction de caramboliers ou de feuilles de mélisse (Tia Tô).
Ce traitement réussit parfois, mais, dans la majorité des cas, il reste impuissant, et le fléau gagne rapidement toute la magnanerie, qui se trouve détruite en quelques jours.
En résumé, l'on peut dire que les maladies des vers à soie ont généralement pour cause l'air vicié ou les mauvaises odeurs des environs immédiats. Les fumigations sont le meilleur préventif à recommander aux éleveurs ; elles ont donné jusqu'à ce jour d'ex- cellents résultats.
LA SOIE VÉGÉTALE.
La soie végétale, en tant qu'elle mérite le nom de soie, est tirée soit du duvet qui enveloppe les graines de certains asclépias, soit
(1) Voir p. 128, Bulletin Economique no 4, 1 octobre 1898.
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