LA PLAINE DES JONCS ET SON EXPLOITATION, AGRICOLE(l) Entre les arrondissements de Mytho, de Tanan, de Sadec et de Longxuyèn, en Cochinchine, s'étend une grande plaine dont la superficie ne mesuré pas moins de 180,000 hectares, et qui est - inondée pendant six mois de l'année.
Les Annamites l'appellent Dông-thap-Muoi ; elle Lire ce nom et une ancienne pagode ou tour cambodgienne (Thàp) surélevée de dix marches (muori) au-dessus du sol, qui y avait été construite autre- fois. Thap-Minri est célèbre, dans les annales du pays, pour avoir servi de refuge, vers la fin du siècle dernier, à l'empereur Gia-Long après l'occupation de la Cochinchine par les Tây-Son.
Dès cette époque, les habitants frayèrent à travers les joncs quel- ques chemins, entre autres celui qui part des villages de My-Dién et de Hirng-Thgnh (canton de Hu-ng-Nhun), et à qui l'on donna le nom de Bircrng-Gao (voie du riz), qu'il a conservé jusqu'à ce jour.
Le passage continuel des Annamites, allant sur leurs sampans à la cueillette du bois de chauffage ou à la pêche, détermina dans le ma- rais, parmi les herbes, la formation d'une sorte de chenal appelé Cong-bàu-Môn ou Birng-Môn (chenal marécageux).
Nature du sol.
La Plaine des Joncs, comme le reste du Delta cochinchinois, a été formée par les apports des fleuves qui charrient sans cesse du limon et font reculer les limites du rivage de la mer.
Des pièces de bois, des bouts de mâture et de cordage trouvés en- - fouis dans le sol à diverses profondeurs, donnent à penser qu'à Une époque relativement récente, celle-ci venait jusqu'à Thàp-Muôi.
La constitution géologique du sol est donc alluvionnaire. Comme la Plupart des terrains de cette nature, celui qui nous occupe est d'une reelle fertilité. Il paraît propre aux cultures les plus variées, et, par excellence, à celle du riz. Les travaux préparatoires ne présentent Presque pas de difficulté: point d'arbres à abattre, ni de racines a déterrer. Une simple allumette suffit pour brûler les joncs, dont la
(1) D'après une notice de M. Trân-hà-Tho, Doc-phu-sû- hononaire et Conseiller colonial.
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